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Que peut signifier pour l'homme la nostalgie de la nature ?

Publié le 27/02/2005

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Peut-on parler de moralité sans se situer sur le plan des valeurs, sans penser une différence entre ce qui est et ce qui doit être, entre le positif et le normatif, entre le fait et le droit ? - En va-t-il autrement si l'on invoque le sens 2 ? Ne pourrait-on soutenir que précisément, en ce cas, l'objet de la moralité est pour l'homme d'assumer pleinement sa « nature »? - Au sens 4, si Ton admet que la nature définie ainsi implique un ordre universel et rationnel, la moralité ne consisterait-elle pas à se conformer à cet ordre, à jouer le rôle spécifique qui lui serait assigné dans cet ordre ? * La « nature » humaine existe-t-elle ? L'homme ou plutôt les hommes relèvent-ils de l'idée de « nature »? S'ils n'en relèvent pas, que penser d'une invitation à cette « naturalisation »? * S'agit-il de s'interroger sur la ou les sources de cette « nostalgie de la nature »? * S'interroger sur les domaines possibles de l'éloignement implicitement contenu dans l'idée de « retour à la nature ». - Plan de la mise en oeuvre de certains sens1 ?

La nostalgie de la nature peut signifier que l’homme veut fuir une certaine réalité trop civilisée, trop défigurée par la civilisation et son évolution. Aussi, cette nostalgie de la nature est paradoxale car elle est purement culturelle. Cette nostalgie de la nature est même le produit d’une culture raffinée et profonde qui a perçu la profondeur d’un mal qui a touché la civilisation. Cette signification sera à chercher dans le désir de retrouver les origines de toutes choses derrière la civilisation.

« Le Discours sur les sciences et les arts de Rousseau est inséparable du Discours sur l'origine de l'inégalité .

Leur thèse peut se résumer ainsi : l'homme est né bon ; c'est la société - les institutions sociales - qui l'a corrompu.

Lessciences et les arts (dans le premier Discours), l'inégalité sociale (dans lesecond) ont dénaturé l'homme.

Né pour le bonheur et la vertu, celui-ci s'estlaissé détourner de son chemin par le développement des connaissances etpar les séductions du luxe et de la puissance.

L'état primitif de l'homme, cetétat de nature où l'être humain connaissait l'innocence et la bonté, n'estpeut-être qu'une vue de l'esprit, mais c'est une hypothèse qui doit nous faireregretter un passé qui n'est plus et qui ne reviendra jamais, car l'histoire nerétrograde pas.

Les deux premiers ouvrages de Rousseau décrivent leprocessus par lequel le mal s'est introduit dans le monde et la manière dont lanature humaine a été corrompue, encore que le premier mette l'accent sur lesvertus des cités antiques et le second sur l'âge d'or de l'humanité.

Aussi, lanostalgie de la nature s'entend ici comme la nostalgie d'une nature pure quela civilisation n'aurait pas dégrader que ce soit du point de vue moral, ouhumain.

Cette nostalgie veut retrouver un état primitif derrière la civilisation,mais est-ce encore possible ? Mais cet état de nature où l'être humainconnaissait l'innocence et la bonté, n'est peut-être qu'une vue de l'esprit,mais c'est une hypothèse qui doit nous faire regretter un passé qui n'est pluset qui ne reviendra jamais, car l'histoire ne rétrograde pas.

L'homme de lanature est introuvable, on ne peut observer que l'homme social.

L'homme ne peut vivre en dehors de la société, de la cité.

Vouloir imaginer un homme dans l'abstrait, en soi est impossible.

L'étatde nature est bien plus une fiction que la réalité.

De l'homme, retirée ses qualités naturelles, il ne reste plus qu'unanimal.

2) La nostalgie de la nature comme origine de la culture.

Le schème mythologique de l'âge d'or n'était pas étranger et qui portait à distinguer dans le cheminement del'humanité un « état de nature » originaire - tantôt libre, heureux et paradisiaque, tantôt rude et misérable - et unétat présent de société auquel, corrélativement, étaient attribués tantôt les bienfaits de la civilisation, tantôt lacorruption et le malheur.

Pour Diderot : « Il existait un homme naturel ; on a introduit au-dedans de cet homme unhomme artificiel et il s'est élevé dans la caverne une guerre civile qui dure toute la vie.

» Mais Diderot neutralise lasuggestion précédente en remarquant que « vices et vertus, tout est également dans la Nature ».

Si Diderotreconnaît cette sorte de neutralité de la nature, c'est bien parce que le concept de nature nous sert plutôt àpenser nos cultures en les mettant à distance, par exemple, en faisant appel de leurs insuffisances ou de leursprétentions à quelque « mesure » plus ample et plus équitable.

Montaigne prépare la voie à l'ethnologiecontemporaine en stigmatisant le préjugé ethnocentrique : « Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de sonusage ; comme de vrai, il semble que nous n'avons autre mesure de la vérité et de la raison que l'exemple et idéedes opinions et usances du pays où nous sommes.

Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait etaccompli usage de toutes choses...

» Selon Lévi-Strauss, la « révolution rousseauiste préforme et amorce larévolution ethnologique », notamment en ce qu'elle consiste à « refuser des identifications obligées », par exempled'un individu à un « personnage ou à une fonction sociale ».

Dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, d'une part, lanature est construite comme un modèle explicatif pour la genèse même de la culture ; d'autre part, en tant qu'enelle réside l'aspect de sensibilité de tous les vivants, elle tisse le lien social essentiel de la pitié.

Parler de la natureest donc un moyen détourné pour parler des cultures.

En cela tout naturalisme a un aspect sophistique.

Mais toutnaturalisme est également bien fondé, s'il est vrai que les cultures sont parties intégrante de la nature.

2) La nostalgie de la nature au début de l'ère industrielle.

A partir de la fin du 18 e siècle, la nature retrouve une certaine importance.

De nombreux progrès techniques réussissent à ce que l'homme ne soit plus astreint à regarder la nature comme une simple réserve de nourriture oucomme le lieu de son travail.

On redécouvre la contemplation et on porte son regard sur des choses qui ne sont plusimmédiatement utiles.

La pensée des Lumières entrevoit une nature réelle et mouvante capable de refléter les étatsd'âmes changeants des hommes.

La réaction romantique aux Lumières trop rationaliste prend donc des visagesdifférents comme un retour à la nature mais à une certaine nature.

On peut rétorquer que l'homme n'a jamaisvraiment quitté l'idée de nature.

Mais ce que reproche les intellectuels romantiques, c'est une vision de la naturetrop rationalisée par l'homme, une nature qui ressemblerait aux jardins versaillais, trop organisée pour être elle-même.

L'anthropomorphisme visible dans les représentations artistiques comme les paysages artistiques ou jardinierdéplaît à ces penseurs.

Cet excès de pittoresque, de rocailles et de fontaines baroques n'a plus de sens dans uneépoque qui a compris le sens de l'origine et de l'originel.

Les strates de recouvrement de l'homme sur la naturedoivent être détruites pour trouver ce qui était là avant sa présence.

La nature sera retrouvé telle qu'elle seprésente dans ce qu'elle a d'élémentaire.

Le romantisme est donc caractérisé par la vision spéculative de l'unitécosmique et par la volonté de s'imprégner de la divine sacralité de la nature.

En ce sens, le génie allemand aimevivre seul avec la nature et il est pieux au sens antique du terme, c'est-à-dire, pieux avec les Dieux et avec leséléments.

Il est enclin à voir dans la nature des forces comme la manifestation du divin.

, l'art utilise le mêmelangage que Dieu présenté sous forme hiéroglyphique.

La nature est à déchiffrer pour y trouver l'absolu.

Touthomme devant la nature éprouve un certain sentiment du divin.

La redécouverte de la nature prend ici un sensvéritablement religieux .A cela, on peut trouver une raison historique.

La promenade est devenue une habitude. »

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