Devoir de Philosophie

Peut-on soutenir que le désir est l'essence de l'homme ?

Publié le 27/03/2005

Extrait du document

En effet, sans le désir l'homme ne serait plus l'homme, il ne tendrait plus à rien. Sans compter que l'éducation du désir implique une conscience de ce désir que seul l'homme est en mesure d'avoir. En effet, ce n'est pas parce que le désir est l'essence de l'homme qu'il ne faut pas l'éduquer. Au contraire, il faut apprendre à connaître les objets, et savoir sur lesquels peut porter notre désir. Il faut faire un tri des désirs pour savoir ce qui est réellement bon pour moi.    

II/ Le désir rapproche l'homme de l'animal :            

Même si l'homme doit apprendre à éduquer ses désirs, cela n'empêche pas qu'il n'est pas le seul à en avoir. En effet, si le désir se caractérise par le manque, le besoin et la tendance spontanée vers un bien extérieur, alors il semble caractériser tous les vivants. En effet, même les animaux ont le désir de manger.

C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des moeurs. Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles - ayant des passions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nous permet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau de l'universel.

Cette thèse exprime un point de vue à la fois matérialiste (Hobbes) et rationaliste (Spinoza). L'homme est d'abord corps. Elle annonce une philosophie de l'agir humain (une philosophie de la pratique) qui est celle des Modernes. Elle signifie que le désir est action car le corps est puissance. L'action n'est pas le résultat d'une représentation intellectuelle par laquelle je me donnerais un but à atteindre (représenté en pensée). L'action est plutôt le mouvement naturel du corps qui, obéissant à la loi de sa nature physique, cherche à se conserver dans l'être. Le désir est l'aiguillon de la vie elle-même et la satisfaction est l'état où je me trouve quand je ne suis pas séparé de ma propre nature, autrement dit, quand les désirs qui constituent mon être sont satisfaits.

« De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être, chaque chose s'efforce de persévérerdans son être » L'être est désir d'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il se rapporte à la fois à l'esprit et aucorps, il s'appelle tendance (appetitus) ; la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ;de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à sa conservation; et ainsi l'homme estdéterminé à les faire.

De plus, entre la tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que ledésir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sont conscients de leurs tendances et c'estpourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience decette même tendance.

Ainsi il est établi que nous faisons effort en vue de quelque chose, la voulons, tendonsvers elle, la désirons, non pas parce que nous jugeons qu'elle est bonne : au contraire, nous jugeons qu'unechose est bonne parce que nous faisons effort pour l'avoir, la voulons, tendons vers elle et la désirons.

»(Éthique, III, P.

9, Sc.).

Ainsi le désir, reconnu par toute la philosophie comme le dynamisme immanent à lanature, exprime directement l'essence de l'être fini, ou puissance finie. ● Le désir est donc bien le moteur de l'homme, et c'est dans ce sens qu'on peut dire qu'il est son essence.En effet, sans le désir l'homme ne serait plus l'homme, il ne tendrait plus à rien.

Sans compter que l'éducation dudésir implique une conscience de ce désir que seul l'homme est en mesure d'avoir.

En effet, ce n'est pas parce quele désir est l'essence de l'homme qu'il ne faut pas l'éduquer.

Au contraire, il faut apprendre à connaître les objets, etsavoir sur lesquels peut porter notre désir.

Il faut faire un tri des désirs pour savoir ce qui est réellement bon pourmoi.

II/ Le désir rapproche l'homme de l'animal : Même si l'homme doit apprendre à éduquer ses désirs, cela n'empêche pas qu'il n'est pas le seul à en avoir. En effet, si le désir se caractérise par le manque, le besoin et la tendance spontanée vers un bien extérieur, alors ilsemble caractériser tous les vivants.

En effet, même les animaux ont le désir de manger. ● C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des mœurs.

Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles – ayant des passions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nouspermet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau de l'universel.

Notre volonté peut donc êtredéterminée de 2 façons : soit par une détermination extérieure (agir selon ses penchants et désirs, et suit ainsi leslois de la nature) soit par un principe interne (agir selon sa raison et donc selon l'universel en nous).

à La volonté n'étant pas en soi pleinement conforme à la raison, elle peut être déterminée par des penchants, (=hétéronomie dela volonté), et dans ce cas, je peux décider de ne pas agir selon ma raison et mon coté intelligible, mais selon mespenchants et ma nature sensible. ● Lorsque nous obéissons à nos penchants, notre volonté est guidée par notre côté sensible, côté que nous avons en commun avec tous les autres vivants.

C'est plutôt le côté intelligible qui fait de nous des hommes, et lesseuls êtres capables de se hisser à l'universel.

C'est donc non pas le désir, que nous avons en commun avec tousles être sensibles, qui constitue notre essence, mais la raison.

III/ C'est le rapport au désir qui en fait notre essence : Le désir ayant avant tout trait à la sensibilité, il est normal que tous les vivants sensibles soient capables d'éprouver du désir. Le désir en tant que tel n'est donc pas à proprement parler l'essence de l'homme.

Si nous sommes pourtant tentés de dire l'inverse, c'est non pas parce que le désir de l'homme est singulier, mais plutôtparce que le rapport qu'il entretient avec lui est spécifique.

● C'est ce qu'explique Hegel dans La raison dans l'histoire.

Pour lui, ce qui distingue le désir de l'homme decelui de l'animal, est la pensée qui s'interpose chez l'homme entre le désir et sa satisfaction.

Autrement dit, "tout cequi est vivant a des désirs", et c'est la raison pour laquelle à ce niveau "l'homme est la même chose que l'animal".

Cequi l'en distingue, c'est qu'il se connaît lui-même, qu'il est pensant, et que de ce fait, "il cesse d'être un simple êtrenaturel, livré à ses perceptions et désirs immédiats." En ayant conscience de ses désirs, l'homme met entre eux etlui une distance, et la pensée rompt ainsi la connexion entre le désir et sa satisfaction – ce qui n'existe pas chez lesanimaux.

Ce n'est donc pas le désir en tant que tel qui est notre essence et qui fait notre particularité, mais lerapport que nous entretenons avec lui.

● Mais surtout, ce qui fait notre particularité dans notre rapport au désir, c'est le fait qu'il peut existerindépendamment de sa satisfaction.

Autrement dit, l'homme peut déterminer lui-même ce qu'il veut, et cet objetpeut-être extérieur à lui, imaginaire, faire partie d'un autre monde.

Ce n'est pas le cas de l'animal qui ne peut désirerque ce qu'il a déjà en lui.

"Nulle stimulation extérieure n'est opérante si elle n'existe déjà en lui, […] il ne peuts'interposer entre ses désirs et leur satisfaction".

L'essence de l'homme est donc ce à quoi le désir fait appel, àsavoir le lien entre le réel et l'imaginaire, son indépendance par rapport à sa satisfaction, et de ce fait, le besoin dedésirer.

Le désir est fondamentalement "désir de désirer".. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles