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Peut-on tirer les leçons de l'histoire ?

Publié le 21/01/2004

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histoire

Analyse du sujet. Ce sujet pose une question de capacité : peut-on signifie à la fois : o Est-ce que techniquement c'est possible de tirer une leçon de l'expérience ? On aborde alors l'expérience en tant qu'elle est un maitre pour nous, qu'elle nous donne un acquis qui restera en nous durant toute notre vie. o Est-ce que c'est bien une leçon que l'on tire de l'expérience ? La leçon étant un acquis, peut on considérer que ce qui ne vient que de l'expérience puisse être retenu ? · Pour répondre à cette double question, il faut aussi mieux comprendre ce que l'on retient par les termes de leçon et d'expérience. · La leçon est comprise de nos jours comme ce qui est donné à apprendre par le maitre. Ce sens signifie pour nous que l'expérience puisse être notre maitre. Mais aussi que ce qui est donné par l'expérience puisse s'apprendre, c'est-à-dire que l'on puisse le répéter de manière sûre, comme nous l'avons-nous même appris. · La leçon nous ramène donc à un questionnement de la certitude de l'acquis. Ce que l'on a appris de l'expérience, si cette dernière est une leçon, reviens à considérer une valeur idéale de l'apprentissage. · L'expérience, justement, se définit ce qui est vécu, quelque chose dont on a la sensation et qui peut nous apprendre autre chose. Elle peut aussi, en termes scientifiques, être provoquée pour pouvoir l'étudier. C'est avant tout une sensation. · L'expérience pose aussi un problème philosophique majeur, qui est le point d'accroche de ce sujet : par l'expérience, peut-on connaitre des notions universelles, qui puissent exister avant même que nous en fassions l'expérience ? · Ce qui nous intéresse dans ce sujet, c'est ce problème, entre idéalisme et empirisme, qui veut que les premiers voient, comme Platon, un monde des idées, et que les seconds n'admettent d'autre connaissance que celle qui vient de l'expérience. · L'expérience comme leçon, si elle peut-être considérée ainsi, devra donc être observée sous ce double objectif : soit elle est ce qui donne toute connaissance, soit elle ne permet pas réellement de connaitre. Problématisation. L'expérience se conçoit naturellement comme quelque chose qui nous donne à connaitre. Cependant, est-il possible de ne connaitre que par l'expérience ? La connaissance est-elle quelque chose que nous avons d'ores et déjà en nous, auquel cas l'expérience n'est qu'un répétiteur qui nous rappel ce que l'on sait déjà ? Ou au contraire, nous ne connaissons que par l'expérience, notre esprit ne pouvant alors conceptualiser qu'à partir d'elle ? Enfin, est-il envisageable de voir dans l'expérience un maitre qui nous donne la leçon, leçon que nous pourrions alors à notre tour transmettre ?

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« 2.

Pourtant, l'expérience semble être le seul maitre qui puisse former l'esprit. · Mais alors, comment concevoir que l'on ne puisse rien connaitre par l'expérience ? En effet, sans elle, même la remémoration dont parlePlaton est hors de portée, du moins pour un grand nombre d'hommes. · Penser l'expérience sans-y voir rien à en tirer serait alors ne jamais rien connaitre du tout. « Tous les matériaux de la pensée sont tirés de nos sens, externes ouinternes.

[...] Toutes nos idées ou perceptions plus faibles sont descopies de nos impressions ou perceptions plus vives.

» David Hume,Enquête sur l'entendement Humain , II. Pour Hume, nos idées proviennent de l'expérience, de la sensation.Elles sont plus faibles, parce qu'elles sont moins présentes à l'esprit.Ici, même les idées abstraites, les concepts, gardent quelque chosede leur origine sensible. · Hume renverse la pensée platonicienne : ce qui était dans le monde réel des copies du monde des idées deviens avec Hume l'originedu connaître. · On ne connaît que par les sensations, par l'expérience. · Hume ne peut alors que tirer des leçons de l'expérience, puisque c'est elle qui enseigne, qui informe, voir même qui forme l'esprit. · En cela, Hume suit la pensée de Locke : « L'expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur première origine.» John Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain · Mais alors, nous retrouvons l'eternel débat entre empirisme et idéalisme.

Comment comprendre que l'expérience puisse nous fournir des leçons, sans nier la possibilité que nous puissions aussiconnaitre sans son secours ? 3.

Peut-on tirer des leçons de l'expérience, pouvons nous conceptualiser à partir d'elle ? · Tirer des leçons de l'expérience revient à accepter d'une part que l'expérience puisse nous enseigner, mais aussi d'autre part qu'elle soit une partie denotre connaissance, pas la totalité. · La personne qui permet de passer au-delà de ce problème est Kant. « Si toute notre connaissance débute AVEC l'expérience, cela neprouve pas qu'elle dérive toute DE l'expérience ; [...] Elle nous ditbien ce qui est, mais elle ne dit pas ce qu'il faut que cela soit.

»Emmanuel Kant, Critique de la Raison Pure , seconde introduction. · Pour Kant, l'empirisme et l'idéalisme se perdent dans un scepticisme et un dogmatisme qui rend impossible touteconnaissance. · L'expérience nous donne des leçons, elle nous dit ce qui est, permettant ainsi à la pensée de raisonner, deconceptualiser. · On commence à connaitre par l'expérience.

Et c''est là la leçon qu'elle nous donne.

Le développement des conceptspermet d'atteindre à une connaissance supérieure, y comprisde ce que l'expérience ne nous a pas encore donné. La raison peut atteindre, dans le réel, ce à quoi elle donne elle–mêmesa forme. «Nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes.» Kant, Critique de la raison pure(1789). • La «révolution copernicienne» opérée par Kant est la suivante: le réel connaissable n'est pas indépendant del'esprit, c'est l'esprit qui lui donne sa forme.

Nous ne sommes pas passifs face au monde: c'est nous qui lui donnonsles formes sous lesquelles nous le connaissons. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic.

Le savant polonais mit enfinl'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherchéà résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet, replaçonsau centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en. »

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