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Peut-on toujours distinguer une oeuvre d'art d'un objet non esthétique ?

Publié le 25/12/2005

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  Par rapport à la réalité courante, les manifestations de l'art possèdent une réalité plus haute, une existence plus vraie.  En épurant le réel, l'art en dévoile l'essence. C'est la considération du contenu spirituel de l'art qui permet à Hegel de distinguer trois grands types d'art: symbolique, classique, romantique. L'art symbolique ou oriental est encore à la recherche de l'Idéal.  Il appartient à la catégorie du sublime, « et ce qui caractérise le sublime, c'est l'effort d'exprimer l'infini».  Mais comme l'infini est une abstraction, « à laquelle ne saurait s'adapter aucune forme sensible », un tel art pousse la forme au-delà de toute mesure. D'où, en Inde, en Egypte, en Mésopotanùe, des statues aux cent bras et aux cent poitrines, des géants et des colosses, des sculptures et une architecture monumentales. Après l'art symbolique qui révèle le sentiment d'une disproportion écrasante entre l'humain et le divin, entre le fini de la forme et l'infini du contenu, vient l'art grec classique qui atteint l'Idéal.  Il se caractérise par « la libre adéquation de la forme et du concept».  Les dieux sont ramenés à des proportions plus humaines et collaborent à l'édification de la cité.

Le problème semble évident à première vue, on saura reconnaître tout de suite une simple table de salle à manger d’une table style Louis XV. Mais le problème est plus compliqué quand on s’attarde à l’art contemporain. Il est parfois difficile de reconnaître un objet moderne quelconque d’un objet sortant des ateliers d’un grand designer. Il peut être aussi difficile dans le cadre d’une récupération d’objets de la vie courante dans l’art contemporain de distinguer ce qui est esthétique de ce qui ne l’est pas. Existe-t-il des critères fiables pour opérer cette distinction ou notre modernité nous oblige-t-elle à oublier tout critère ?

« satisfaction des désirs, il a un but qui intéresse l'esprit.

Pour Hegel dans son Esthétique , L'art dégage la vérité des apparences et la doté d'une réalité plus haute crée par l'esprit lui-même.L'objet existe pour lui-même.

La contemplation esthétique ne satisfait que desintérêts spirituels.

L'art est au milieu du sensible immédiat et de la penséepure.

Le sensible de l'art n'intéresse que nos sens intellectuels.

Nos sensintellectualisés sont la vue et l'ouïe, tandis que le goût, le toucher, l'odorats'occupent des choses plus matériels.

Donc dans l'art, le sensible estspiritualisé.

On reconnaîtra un objet d'art à ce qu'il ne sert pas à satisfaire lesbesoins humains.

L'objet artistique, culturel se démarque des autres objetsdans la mesure où il a une signification qui dépasse le milieu parfois étroit quil'a vu naître. Hegel (1770-1831) a donné des leçons sur l'art à Berlin, pendant le semestre d'hiver 1820-1821, au cours des étés 1823-1826 et de l'hiver 1828-1829.

Peu de temps après sa mort, ses disciples les plus proches publient letexte de ces leçons dans l'édition allemande de 1835.

Ce n'est qu'à partir de1944 que ces leçons ont commencé à être publiées en France.

La traductionla plus récente est celle de S.

Jankélévitch, sous le titre d'Esthétique(Flammarion, 1979). On peut y lire : « L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure. » Autrement dit, Hegel définit l'art comme la mise en forme sensible d'un contenu spirituel.

Toute œuvre d'art est une totalité finie conciliant l'idée ou le message qui s'adresse à l'esprit avec la matière sensible qui en constituel'expression nécessaire et qui s'adresse extérieurement à la vue ou à l'êtiie : « Elle (l'oeuvre d'art) doit être activité spirituelle, mais comporter en même temps un côté sensible et direct..

La productivité artistique exige l'indivision du spirituel et du sensible.

Nous disons des produits de cette activité qu'ilssont des créations de la fantaisie.

En eux s'expriment l'esprit, le rationnel, la spiritualité qui rend son contenuconscient à l'aide d'éléments sensibles. » Hegel s'oppose ainsi à l'art purement visuel évoqué par Lessing .

En le rapportant à des périodes de l'histoire spirituelle de l'humanité, il est amené à considérer que l'art, comme réalisationde l'absolu, est dépassé par la religion et la philosophie : « L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé. » L'art n'adoucit-il pas notre vie ? Ne charme-t-il pas agréablement nos loisirs ? En tant que création sans cesserenouvelée de l'imagination, l'art ne défie-t-il pas toute définition et tout traitement philosophique ou scientifique ? Hegel réfute ces objections.

L'art ne se réduit pas à un simple jeu fugitif, au service de nos plaisirs et distractions. Il ne se réduit pas à l'exaltation du sentiment, ni même à l'expression personnelle.

S'il est vrai que l'art agit sur notresensibilité, il n'en a pas moins une valeur intellectuelle.

Il nous fait pénétrer dans le domaine spirituel ; il révèle,sous forme sensible, l'absolu, et touche ainsi, comme la philosophie et la religion, aux plus hauts intérêts del'humanité : « La plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie.

Comme celles-ci,il est un mode d'expression du divin, des besoins et des exigences les plus élevés de l'esprit. » Cependant l'art « diffère de la religion et de la philosophie par le fait qu'il possède le pouvoir de donner de ces idées élevées une représentation sensible qui nous les rend accessibles ». Si, dans toute œuvre d'art, l'esprit se matérialise et la matière se spiritualise, alors le but de l'art n'est pas d'imiter lanature.

Hegel s'oppose à ceux qui prétendent que, la beauté naturelle étant supérieure à la beauté artistique, l'artiste doit reproduire ce qu'il y a de beau dans la nature.

A quoi bon refaire une seconde fois ce qui existe dans lemonde extérieur? Une telle répétition est superflue.

De plus, l'art ainsi conçu restera toujours inférieur à la nature,car « Limité dans ses moyens d'expression, il ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l'apparence de laréalité à un seul de nos sens; et, en fait, lorsqu'il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nousdonner l'impression d'une réalité vivante ou d'une vie réelle: tout ce qu'il peut nous offrir c'est une caricature de lavie. » C'est précisément parce que l'art est un produit de l'esprit humain qu'il est supérieur à la nature.

Loin de n'être qu'unpur jeu d'apparences et d'illusions, l'art présente sur la réalité extérieure la même supériorité que la pensée : « Ce que nous recherchons dans l'art, comme dans la pensée, c'est la vérité.

Dans son apparence même, l'art nousfait entrevoir quelque chose qui dépasse l'apparence: la pensée. » Contrairement aux événements et phénomènes qui dissimulent la pensée sous un amas d'impuretés et nous fontcroire qu'eux seuls représentent le réel et le vrai, l'art débarrasse la réalité extérieure de tout ce qui n'est quecontingence ou fatras de détails, pour en dévoiler l'essence et la vérité. »

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