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Peut-on tout justifier ?

Publié le 24/01/2004

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lapidation des femmes adultères, etc. On aboutit ainsi à un relativisme moral qui, sous prétexte de respecter les différences culturelles, admet tout et se refuse à choisir entre une loi qui respecte la personne humaine et une autre qui ne la respecte pas. Ce relativisme peut de plus se présenter comme une saine réaction aux excès antérieurs de l'européocentrisme, pour lequel au contraire toute conduite non européenne était par principe injustifiable — et l'on passe ainsi d'un excès à l'autre, du totalitarisme de certaines valeurs à un autre totalitarisme, cette fois de l'abstention morale, pour lequel tout se vaut. Tout devient alors justifiable, mais c'est dire aussi bien que la notion de justification perd toute cohérence et toute signification : tout justifier, n'est-ce pas en réalité ne rien justifier du tout dès lors que n'importe quoi peut être juste et qu'il n'existe plus aucune figure de l'injuste ? • Si de manière plus ambitieuse on prétend dépasser la diversité culturelle pour s'intéresser à l'histoire dans son ensemble, la question de l'existence du mal fait immédiatement retour : n'est-ce pas d'ailleurs pour effacer une mauvaise action antérieure (conquête, colonisation ou ethnocide) que les partisans du relativisme culturel pour lesquels tout se vaut affirment que tout est (désormais) justifié ? • Certaines philosophies de l'histoire ont ainsi pu affirmer que tous les événements — même ceux qui nous paraissent les plus nocifs : les guerres, les famines, les rapines — sont en fait justifiés parce qu'inscrits dans les plans d'une Providence divine œuvrant à la constitution d'un Bien final pour l'humanité. C'est par exemple ce qu'affirme Bossuet, c'est aussi ce que pense Hegel à sa manière, lorsqu'il postule la réalisation progressive de la Raison à travers la cacophonie des événements historiques. C'est alors une justification métaphysique qui intervient, mais en réintroduisant une considération de la finalité. Si cette fois, ce n'est plus à proprement parler la fin qui justifie les moyens, du moins est-ce cette fin qui doit rendre sup

• Prendre soin de distinguer «justifier « de « comprendre « ou « expliquer «. • Double sens du verbe : la possibilité intellectuelle et la possibilité morale. • À quoi mènerait une réponse positive dans le domaine des valeurs ?  

« Aristote dans le chapitre III de l' Ethique à Nicomaque tente de définir les actes volontaires et les actes involontaires.

Un acte blâmable accomplisous la contrainte est-il aussi injustifiable qu'un acte libre ? Il semble bien quedans ce cas il y ait partage des responsabilités et que par voie deconséquences les circonstances de l'acte peuvent le justifier dans certainscas. «Un tyran nous ordonne d'accomplir une action honteuse, alors qu'il tient en son pouvoir nos parents et nos enfants, et qu'en accomplissantcette action nous assurerions leur salut, et en refusant de la faire leurmort » Transition : Les efforts de justification de nos actes peuvent s'appuyer soit sur notre conviction, le soutien est alors interne, soit sur lescirconstances, le soutien alors est externe.

Y a-t-il des cas où la justifications'avère impossible ? Deuxième partie : L'injustifiable existe-t-il ? 2.1 La défaite de la raison. Jean Nabert dans son Essai sur le mal développe le concept d'injustifiable.

Ce qui est injustifiable est ce qui ne peut en aucun cas être légitimité.

Il bouleverse la raison dans la mesure où l'origine des actes injustifiables resteproblématique.

Ce concept remet en cause le sens même de la justice, il n'y a plus correspondance alors entre laculpabilité et le châtiment.

L'injustifiable transparaît à partir du moment où il y a châtiment sans culpabilité. 2.2 L'expression de l'injustifiable. Pour donner corps à ce concept nous pouvons faire référence aux Frères Karamazov de Dostoïevski.

Ivan se révolte contre l'injustifiable, l'injustifiable prenant corps dans le châtiment de l'innocence, autrement dit lasouffrance des enfants. Transition : L'injustifiable émerge quand la correspondance culpabilité-châtiment n'est plus.

Pour autant le constat de l'injustifiable est douloureux il remet en cause la rationalité en l'homme.

Or cette rationalité lui estessentielle. Troisième partie : La recherche de légitimation ou l'acceptation de l'absurde. 3.1 La justification doit-elle être compréhension ou acceptation ? Dans la définition de Max Weber de l'éthique de conviction ce qu'il faut mettre en avant c'est la compréhension et non l'acceptation.

Les individus prônant ce type de conviction ne prennent pas la mesure de leursactions et de ce fait accomplissent le pire.

En la définissant Max Weber nous permet de comprendre ce qui meut cesindividus mais en aucun cas il ne nous incite à l'accepter.

En mettant face à face l'éthique de conviction et l'éthiquede responsabilité il souligne leur nécessaire complémentarité, la nécessité pour la morale d'avoir un point de vue surles raisons de l'action et sur ses effets.. »

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