Peut-on traiter les faits humains comme des choses sans pour autant considérer l'homme comme une chose ?
Publié le 07/02/2004
Extrait du document
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3.
L'attitude scientifique comme acte de liberté
Cependant l'attitude scientifique, lorsqu'elle s'applique aux faits humains, ne vise-t-elle qu'à les « traiter comme deschoses » ? Ne témoigne-t-elle pas au contraire du statut privilégié de l'homme ?
A.
La connaissance distingue l'homme de la choseEn effet, connaître est le propre de l'homme.
Une chose demeure perpétuellement inerte, égale à elle-même,soumise à ce qui la détermine.
L'homme au contraire, parce qu'il connaît, est à même d'agir sur les choses et de lestransformer.
La connaissance est donc, par elle-même, un acte de liberté.
B.
La connaissance est libératriceComme le remarque le sociologue Pierre Bourdieu, la connaissance scientifique des faits humains est « libératrice »,notamment dans le cas de la sociologie : elle permet de prendre conscience des déterminismes sociaux (jugementsde valeurs, coutumes...), et par conséquent de s'en libérer.En ce sens, traiter les faits humains comme des choses ne revient pas à considérer l'homme comme une chose.
Bienau contraire : cette attitude, que l'homme applique à lui-même, constitue un acte de liberté.
En connaissant lescauses de ses actes, l'homme cesse d'agir sous la contrainte de forces qui font précisément de lui une chose.
Conclusion
Non seulement il est possible de traiter les faits humains comme des choses sans considérer l'homme comme unechose, mais l'attitude scientifique elle-même est un acte de liberté qui distingue l'homme de la chose.Une conciliation entre sciences humaines et philosophie s'avère donc possible, en ceci que :- les sciences humaines, portant sur les phénomènes humains, ne considèrent pas l'homme en soi comme purementdéterminé, identique à une chose ;- les sciences humaines, comme tout savoir, constituent un acte de libération..
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