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Peut-on vaincre le temps ?

Publié le 12/01/2004

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-C.« Le temps est ce qui se fait, et même ce qui fait que tout se fait. » Bergson, La Pensée et le Mouvant, 1934. « Les dimensions du temps sont 1° le passé, la présence comme supprimée, comme n'étant pas là; 2° l'avenir, la non-présence, mais déterminée à être là; 3° le présent, en tant qu'immédiat devenir et union des deux autres. » Hegel, Propédeutique philosophique, 1840 (posth.) « Comment donc ces deux temps, le passé et l'avenir, sont-ils, puisque le passé n'est plus et que l'avenir n'est pas encore? Quant au présent, s'il était toujours présent, s'il n'allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l'éternité. » Saint Augustin, Les Confessions, vers 400. « Nous rencontrons d'abord ce paradoxe : le passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore, quant au présent instantané, chacun sait bien qu'il n'est pas du tout, il est la limite d'une division infinie, comme le point sans dimension. » Sartre, L'Etre et le Néant, 1943.

Poser le temps comme adversaire qu’il conviendrait de vaincre, c’est insister sur différents aspects du devenir qui viendraient contrecarrer notre vouloir. D’une part, la mort viendra mettre un terme, que l’on considèrera parfois comme prématuré, à nos projets : la finitude de l’existence humaine nous impose ainsi une limite à laquelle l’homme a souvent tenté de se soustraire. Mais n’est-ce pas là une lutte vaine ? Malgré l’hubris (« démesure « en grec) inhérent à tout rêve d’immortalité, ne peut-on voir dans un autre aspect du temps, celui qui concerne l’oubli du passé et l’histoire, la preuve que ce combat n’est pas forcément voué à l’échec ? Cependant, si l’histoire peut être considérée comme moyen de se protéger contre le passage du temps, jamais elle ne nous permettra de faire que ce qui a fait ne l’ait pas été. Faut-il alors rassembler ces divers aspects du temps en interrogeant les rapports possibles entre la subjectivité (le « on « dont on questionnera aussi le référent) et le caractère à la fois nécessaire et contingent du devenir ?

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« ontologique inconsistante, celle de l'appropriation, de l'acquisition et de la conquête, empêchant la conscienced'être heureuse.« Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos, dans unechambre », dit encore Pascal.

L'inaptitude au bonheur s'enracine dans sa poursuite.

Le divertissement fuit lacondition humaine dans une multiplicité superficielle qui ne peut que décevoir tragiquement puisqu'elle agite du videet du mouvement.

Ne retrouvons nous pas le divertissement à travers d'autres formes de fuite : dans la confusionsonore d'une radio que l'on n'écoute pas ou bien dans les images d'une télévision qui ne capte le regard que par lesséductions d'une « chute phénoménologique dans le néant » pour reprendre les termes du philosophe Michel Henry ? II - Transcender le temps a) Pour Platon, le temps contient la négation de l'être.

Le monde sensible est la dimension de l'éphémère, du relatifet de l'illusoire.

Au contraire, l'intellect (dianoia, nous) saisit les vérités « sous le rapport de l'éternité ».

Lagéométrie et les mathématiques, comme la philosophie, introduisent l'esprit à la dimension intemporelle et divine duVrai, du Beau et du Bien.

C'est le thème d'une éducation philosophique orientée vers la transcendance (niveau deréalité supérieur au niveau matériel).b) Dans la perspective platonicienne d'Idées éternelles ou dans la perspective chrétienne et médiévale de véritéséternelles garanties par l'entendement divin, toute contemplation, c'est-à-dire toute vision des vérités éternelles,engendre une participation à l'éternité.

De même, la vie mystique, avec son désir de fusion avec Dieu, cherche uneextase où temps et éternité, sujet aimant et objet aimé se confondraient dans une unité immuable et inaltérable.Selon cette perspective, l'existence dans le temps apparaît comme une chute, un exil hors de la perfection del'éternité.c) Nietzsche a critiqué ce dévoiement de l'être dans l'intellectualisme socratique, diagnostiquant en lui unressentiment envers les valeurs antiques.

Cette tentation vers la transcendance ne présuppose-t-elle pas un «arrière-monde » illusoire ? Tel est le risque de toute éthique portée vers la transcendance.

Car la conscience sedéploie, vit et meurt dans une temporalité qu'elle doit pleinement assumer dans « la chair du monde ». L'anti-platonisme moderne : Nietzsche et Platon À côté de tout un courant de la pensée moderne favorable à Platon, ilexiste un courant critique à son égard.

Nietzsche en est le représentant le plus virulent. Platon accusé Platon a ses détracteurs.

Principalement Nietzsche (1844-1900), qui luia reproché de vouloir fuir la diversité du sensible, afin de se réfugierdans l'arrière-monde des Idées intelligibles.

Cette fuite, selon lui, aentraîné l'apparition de ce qu'il a appelé «l'homme théorique», quirationalise le monde en ne se laissant plus enivrer par lui comme le poète.

Elle a provoqué, ce faisant, l'apparition du nihilisme moderne.

Cequi caractérise ce dernier, c'est d'avoir produit une culture marquée parla science et la technique, qui 6 cède à la tentation barbare de nerechercher que l'utilité et le profit, en congédiant l'art et la philosophie,jugés superflus LA MONTÉE DU NIHILISME ET LE DERNIER HOMME A.

La mort de DieuC'est sous le signe de la mort de Dieu que s'ouvre le prologue et que s'amorce la « descente » de Zarathoustraparmi les hommes.

C'est l'événement de la mort de Dieu qui rend possible l'enseignement de Zarathoustra.

Ilsignifie que, pour la première fois dans l'histoire humaine, le « monde suprasensible » est considéré commen'existant pas, et ce, aux yeux de Nietzsche, de manière irréversible.

Cet événement produit une mutationdans l'histoire de l'humanité et place celle-ci devant un double avenir : elle rend possible l'existence du dernierhomme, mais elle pourrait également, et c'est tout le sens de l'enseignement de Zarathoustra, rendre possiblel'existence du surhomme.Cette annonce de la mort de Dieu peut être entendue de diverses manières.

C'est en fonction de leur manièred'accueillir cet événement porteur de plusieurs sens que se dessinent les diverses figures rencontrées dans leZarathoustra.

Le saint ne sait pas ou ne veut pas savoir que Dieu est mort.

L'homme supérieur veut fairecomme si les anciennes valeurs avaient toujours cours, quoiqu'il sache que ce qui permettait de les fonder etde les légitimer appartient désormais au passé.

Le dernier homme est celui qui tient l'événement de la mort deDieu pour une évidence et une bonne nouvelle : il croit qu'elle veut dire simplement que désormais « tout estpermis », que l'existence est devenue plus simple et plus légère, et il est incapable de concevoir que cettemort de Dieu place l'humanité devant la tâche la plus lourde et la plus décisive. B.

Le dernier hommeLe dernier homme est dernier au sens où il vient en dernier, mais aussi au sens où il est le plus petit et le plusméprisable : il est le dernier des hommes.

Il est l'homme moderne, imbu de lui-même, qui se voit comme ledigne aboutissement de toute l'histoire humaine.

Toute grandeur et tout héroïsme lui sont étrangers ; c'est. »

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