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PEUT-ON VENIR À BOUT D'UNE CROYANCE PAR LE RAISONNEMENT ?

Publié le 13/03/2004

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INTRODUCTION«Tu as sans doute raison, mais je crois quand même, pour ma part, que... » : dans un échange quotidien, cette réplique marque-t-elle l'échec du raisonnement face à la croyance ? Les deux modes de pensée sont-ils différents au point de ne pouvoir s'influencer ?1. La croyance * Elle produit des effets effectifs: le sujet qui y adhère se croit menacé d'un véritable appauvrissement, ou d'un égarement, s'il se trouve contraint d'y renoncer.* Elle ne se fonde pas sur la raison, mais se présente comme un dogme impossible à analyser ou à seulement examiner. La croyance est un assentiment à des affirmations dont la démonstration ou la preuve est insuffisante. En revanche, dans la foi, la question de l'insuffisance des preuves ne se pose pas.Dans le christianisme, la vérité révélée oblige à distinguer entre croyance ordinaire, croyance religieuse et foi. L'incertitude est balayée par la foi ; dans cette dernière, la confiance est absolue, et ce, sans recours aux arguments rationnels ou aux preuves.

Préciser à quoi tient l'opposition suggérée entre croyance et raisonnement.

On adhère à une croyance. Peut-on de la même façon adhérer à un raisonnement ? Les deux modes de pensée sont-ils différents au point de ne pouvoir s'influencer ?

« « L'opposition du divin et de l'humain est une opposition illusoire, elle n'est,autrement dit rien d'autre que l'opposition entre l'essence humaine et l'individuhumain, et par suite l'objet et le contenu de la religion chrétienne sont eux aussihumains de part en part. La religion, du moins la religion chrétienne, est le rapport de l'homme avec lui-même, ou plus exactement avec son être, mais un rapport avec son être qui seprésente comme un être autre que lui.

L'être divin n'est rien d'autre que l'êtrehumain, ou plutôt, que l'être de l'homme, débarrassé des bornes de l'hommeindividuel, cad réel et corporel, puis objectivé, cad contemplé et adoré comme unêtre propre, mais autre que lui et distinct de lui : c'est pourquoi toutes lesdéterminations de l'être divin sont des déterminations de l'être humain » Feuerbach , « L'essence du christianisme ». Feuerbach développe une critique matérialiste du christianisme, et par-delà, de toute religion pourvue d'un ou plusieurs Dieux : le divin n'existe pas hors de l'humain, il n'est que la projection imaginaire que l'homme fait de sa propre espèce.

Tout Dieu est anthropomorphe, car c'est l'homme qui l'a créé à son image.

En Dieu l'homme se reproduit, enrichi des attributs de perfection et d'infini : « La conscience de Dieu est la conscience de soi de l'homme », mais de cela il n'en a pas conscience.

Il croit en ce Dieu illusoire.

Sa conscience est donc aliénée, cad dépossédée au profit d'un autre être, d'ailleurs imaginaire.

L'homme se pense lui-même , mais comme un être autre quelui.

Le christianisme est la plus aliénante et la dernière des religions : la religion la plus aliénante car la notion inéditede l'homme- Dieu dépouille totalement l'homme de la conscience de son statut réel, au profit d'une représentation imaginaire de lui-même ; et la dernière des religions, parce qu'elle annonce la mise au jour de la vraie nature de lareligion : une nature purement et strictement humaine.

Tels sont les principes du matérialisme athée. B) La religion comme expression fantastique de l'aliénation économique de l'homme. Si Marx reconnaît avec Feuerbach que la critique de la religion est la présupposition de toute critique, il reproche toutefois à ce dernier sa conception abstraite de l'homme.

Feuerbach manque la réalité de l'homme concret.

L'homme doit être conçu dans son existence réelle.

L4homme pourMarx , n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du mode ».

L'homme , c'est avant tout « le monde des hommes », « l'Etat » , « la société » : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine.

Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individuisolé.

Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux » (« Thèse VI sur Feuerbach »). C'est pourquoi Feuerbach « ne voit pas que l'esprit religieux est lui-même un produit social ». Dans la « Critique de la philosophie du droit de Hegel », Marx montre que la religion est « la conscience inversée du monde », parce que le monde de l'homme, l'Etat, la société sont eux- mêmes « un monde à l'envers ».

Si la religion est « la réalisation fantastique de l'être humain », c'est parce que « l'être humain ne possède pas de vraie réalité ».

Autrement dit, l'aliénation religieuse est le produit de la pauvreté effective de l'homme : « La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresseréelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elleest l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple ».

Aliéné économiquement, exploité socialement, l'homme réalise de manière fantastique son essencedans un monde imaginaire.

C'est pourquoi lutter contre la religion, c'est « indirectement lutter contre ce monde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre la situation réelle de l'homme : « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

La critique de la religion est donc en germela critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole. » Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel.

Dépouiller « les chaînes des fleurs imaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plus fondamentalement, détruire les illusions de l'homme c'est le rendre à sa vraie réalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, cad de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable « révolution copernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion , « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme qui gravite « autour de lui-même ». Pour Marx , il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait : il faut aller jusqu'à la critique pratique du monde réel, cad jusqu'à la transformation révolutionnaire de la société.. »

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