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Peut-on vivre sans désir ?

Publié le 26/12/2005

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Avoir du désir, cela n’est pas simplement avoir une attirance (sexuelle) pour quelqu’un : ce sens est dérivé de celui originel de tendance accompagnée de conscience. Ce qui signifie que ce que l’on désire, on le pense et on cherche à l’atteindre. Le désir appartient ainsi en propre à l’homme dans la mesure où il consiste précisément en un écart, au sein de l’être humain, entre ce qu’il est et ce qu’il conçoit qu’il pourrait être ou avoir. Un enfant peut désirer devenir médecin, une femme avoir un enfant. L’un et l’autre n’en ont pas besoin au sens où ils peuvent continuer à vivre sans que leur désir soit réalisé. Dés lors, il semble que l’on puisse vivre sans désir. Mais est-ce bien le cas ? Le désir n’est-il pas une condition nécessaire de la vie humaine  dans la mesure où l’homme, à la différence de l’animal, pense, et agit en fonction de ses pensées ? Si le désir est propre à l’homme en tant qu’il est homme, ce dernier peut-il continuer à vivre, c'est-à-dire à agir, mais aussi tout simplement respirer, se nourrir, etc. ?

I-                  Pourquoi le désir diffère du besoin ? Il s'agit tout d'abord de distinguer besoin et désir  pour saisir la nature du second.

II-               Pourquoi désirer est humain ? Pourquoi le désir est propre à l'homme ?

III-            Quel est le rapport entre la conscience et la raison ? (La conscience est ici un concept qui a émergé à l'issue de la première partie, et la raison à l'issue de la seconde)

 

« Sans doute l'identification du bonheur et du souverain Bien apparaît-elle comme une chose sur laquelle tout lemonde est d'accord ; ce qu'on désire encore, c'est que nous disions plus clairement quelle est la nature dubonheur.

Peut-être pourrait-on y arriver si on déterminait la fonction de l'homme.

De même, en effet, que dansle cas d'un joueur de flûte, d'un statuaire, ou d'un artiste quelconque, et en général de tous ceux qui ont unefonction ou une activité déterminée, c'est dans la fonction que réside, selon l'opinion courante, le bien, le réussion peut penser qu'il en est ainsi pour l'homme, s'il est vrai qu'il y ait une fonction spéciale à l'homme.

Serait-ilpossible qu'un charpentier ou un cordonnier aient une fonction et une activité à exercer, mais que l'homme n'enait aucune et que la nature l'ait dispensé de toute oeuvre à accomplir ? Ou bien encore, de même qu'un oeil ouune main, un pied et, d'une manière générale, chaque partie d'un corps a manifestement une certaine fonction àremplir, ne doit-on pas admettre que l'homme a, lui aussi, en dehors de toutes ces activités particulières, unefonction déterminée ? Mais alors en quoi peut-elle consister ? Le simple fait de vivre est, de toute évidence, unechose que l'homme partage en commun même avec les végétaux ; or ce que nous recherchons, c'est ce qui estpropre à l'homme.

Nous devons donc laisser de côté la vie de nutrition et la vie de croissance.

Viendrait ensuitela vie sensitive, mais celle-là apparaît commune avec le cheval, le boeuf et tous les animaux.

Reste donc unecertaine vie pratique de la partie rationnelle de l'âme, partie qui peut être envisagée, d'une part, au sens où elleest soumise à la raison et, d'autre part, au sens où elle possède la raison et l'exercice de la pensée.

[...] Le bienpour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, enaccord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles.

Mais il faut ajouter : et cela dans une vieaccomplie jusqu'à son terme car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul jour : et ainsi lafélicité et le bonheur ne sont pas davantage l'oeuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace de temps. 2- Qu'est-ce qu'exister ? Cette vie humaine orientée par la recherche du bien à travers une activité rationnellene doit-elle pas être appelée existence ? L'homme construit son existence en désirant. Texte de Sartre L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent.

Il déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moinsun être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun conceptet que cet être, c'est l'homme ou, comme dit Heidegger, la réalité-humaine.

Qu'est-ce que signifie ici quel'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, etqu'il se définit après.

L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'estd'abord rien.

Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait.

Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'iln'y a pas de Dieu pour la concevoir.

L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, etcomme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est riend'autre que ce qu'il se fait.

Tel est le premier principe de l'existentialisme.

C'est aussi ce qu'on appelle lasubjectivité, et que l'on nous reproche sous ce nom même.

Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l'hommea une plus grande dignité que la pierre ou que la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dansl'avenir.

L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou unchou-fleur ; rien n'existe préalablement à ce projet ; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'ilaura projeté d'être Transition : Nous avons compris dans un second moment Que le désir, propre de l'homme, lui permettait d'exister.

On ne peut exister sans désir.

Mais comment comprendre le fait que le désir soit une activitérationnelle cherchant à atteindre le bien ? III- Quel est le rapport entre la conscience et la raison ? (La conscience est ici un concept qui a émergé à l'issue de la première partie, et la raison à l'issue de la seconde) 1-Qu'est-ce que la conscience ? Nous avons parlé dans la première partie de réflexion.

Celle-ci se définit par lebiais de l'explication de ce qu'est la conscience.

Si le désir est conscient, l'homme est désir. Texte de Spinoza Le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconqueaffection d'elle-même, à faire quelque chose.

EXPLICATION : Nous avons dit plus haut, dans le scolie de laproposition 9 de cette partie, que le désir est l'appétit qui a conscience de lui-même, et que l'appétit estl'essence même de l'homme, en tant qu'elle est déterminée à faire les choses qui sont utiles à sa conservation.Mais, dans le même scolie, j'ai fait observer aussi qu'en réalité, entre l'appétit de l'homme et le désir, je ne faisaucune différence.

Car, que l'homme soit conscient ou non de son appétit, cet appétit reste un et le même ; parconséquent, pour ne pas paraître énoncer une tautologie, je n'ai pas voulu expliquer le désir par l'appétit, maisj'ai pris soin de le définir de façon à y comprendre à la fois tous les efforts (conatus) de la nature humaine quenous nommons appétit, volonté, désir ou impulsion (impetus).

J'aurais pu dire, en effet, que le désir est l'essencemême de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée à faire quelque chose ; mais de cette définition[...], on ne pourrait pas tirer que l'esprit peut être conscient de son désir, autrement dit de son appétit.

Donc,voulant que la cause de cette I conscience fût impliquée dans ma définition, il m'a été nécessaire d'ajouter : entant qu'elle est déterminée par une quelconque affection d'elle-même, etc.

Car, par affection de l'essence del'homme, nous entendons toute ,organisation de cette essence, qu'elle soit innée - ou acquise - qu'elle soit. »

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