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Peut-on vraiment être agnostique ?

Publié le 21/02/2004

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Cette loi s'énonce ainsi : « Les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui est nécessaire » et elle expose qu'un  discours est rationnel pour autant qu'il ne multiplie pas les postulats inutiles. Comme en  mathématique, c'est la démonstration la plus simple et qui respecte le plus le principe  d'économie dans la démonstration qui sera jugée la plus vérace. On considère alors souvent  que les théistes ajoutent un être qui n'apporte rien : Dieu. Leur argument repose sur le fait que le monde étant ordonné, il faut postuler un être intelligent ayant ordonné ce monde (en l'occurrence Dieu). Toutefois, l'introduction de ce nouveau postulat (Dieu), n'explique rien, il ne fait que ramener à plus loin la chaîne de causalité. La chaîne devient celle-ci : Dieu -> Ordre -> Monde. Mais on ne sait pas d'où vient « Dieu », ce postulat est entièrement parachuté et inexpliqué. Le rasoir d'Occam prescrit donc qu'on doit supprimer ce postulat, et qu'on doit se contenter de cette chaîne de causalité : Ordre -> Monde. S'il y a un ordre au monde, ce peut donc uniquement être parce que la matière contient en elle-même son propre principe d'ordre. L'idée de Dieu proviendrait ainsi du désir d'avoir un Dieu, et non de la preuve de son existence.

Ne sommes-nous pas obligés, soit de croire absolument en Dieu, soit de le refuser radicalement ? Peut-on vraiment prétendre vivre dans un entre-deux vis-à-vis de cette question fondamentale ? On sait que les philosophes sont nombreux à nous exposer des preuves rationnelles de l’existence de Dieu et l’on peut difficilement les passer sous silence. Il semble que dans le meilleur des cas, on puisse s’employer à les réfuter, mais alors, on est vite contraint de prouver le contraire, c’est-à-dire de s’efforcer d’affirmer l’inexistence de Dieu. Théisme et athéisme semblent toujours se renvoyer la balle, mais est-il si inconséquent de proposer cette voie médiane qu’est celle de l’agnosticisme ?

« moyen de démontrer l'existence d'un objet, que ce soit un triangle ou Dieu, c'est d'en faire l'expérience sensible, cequi est précisément exclu pour Dieu.b) D'autre part, on peut également réfuter l'argument selon lequel Dieu pourrait être déduit de l'organisation dumonde.

Comme l'avait déjà montré Straton de Lampsaque, cet argument ne respecte pas la loi logique dite du« rasoir d'Occam ».

Cette loi s'énonce ainsi : « Les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui estnécessaire » et elle expose qu'un discours est rationnel pour autant qu'il ne multiplie pas les postulats inutiles.Comme en mathématique, c'est la démonstration la plus simple et qui respecte le plus le principe d'économie dansla démonstration qui sera jugée la plus vérace.

On considère alors souvent que les théistes ajoutent un être quin'apporte rien : Dieu.

Leur argument repose sur le fait que le monde étant ordonné, il faut postuler un êtreintelligent ayant ordonné ce monde (en l'occurrence Dieu).

Toutefois, l'introduction de ce nouveau postulat (Dieu),n'explique rien, il ne fait que ramener à plus loin la chaîne de causalité.

La chaîne devient celle-ci : Dieu -> Ordre ->Monde.

Mais on ne sait pas d'où vient « Dieu », ce postulat est entièrement parachuté et inexpliqué.

Le rasoird'Occam prescrit donc qu'on doit supprimer ce postulat, et qu'on doit se contenter de cette chaîne de causalité :Ordre -> Monde.

S'il y a un ordre au monde, ce peut donc uniquement être parce que la matière contient en elle-même son propre principe d'ordre.

L'idée de Dieu proviendrait ainsi du désir d'avoir un Dieu, et non de la preuve deson existence.c) Il semble donc rationnel de se prononcer sur l'inexistence de Dieu puisque l'idée d'une divinité ne respecte pas lalogique rationnelle.

Il semblerait donc que la sagesse ne nous pousse pas à l'agnosticisme, mais bien plusradicalement à l'athéisme, qui seul est en parfait accord avec la raison et ne nous pousse pas à souscrire auxexigences de nos passions.

Transition : Cependant, ne faut-il pas encore interroger la validité de la raison pour pouvoir porter un jugement définitif ? La faiblesse de la raison doit nous pousser au scepticisme.

3. a) La théorie d'après laquelle l'athéisme serait la voie de la sagesse repose surl'idée d'après laquelle l'athéisme est ce qu'il y a de plus rationnel et que laraison est toujours dans le juste.

Cependant, encore faut-il prouver que laraison est parfaite, or, il est tentant de penser qu'en vérité, la raison estfaible.

Pascal nous rappelle en effet que le pari de la raison semble un paribien risqué.

La raison dispose bien de nombreuses nécessités qu'elle peutparcourir, mais même en faisant cela, elle reste formelle et vide, comme lesmathématiques.

La raison ne peut même pas se fournir ses propres principes,qui viennent du « cœur » (de l'intuition), or comme l'affirme Pascal, « le cœura ses raisons que la raison ne connaît point » (Pascal , Pensées , 423, édition Lafuma).

Ainsi, « Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.

(…)La raison s'offre mais elle est ployable à tous sens.

Et ainsi il n'y en a point.

»(Pascal , Pensées , 530, édition Lafuma). b) Aussi serait-on enclin à penser que le rôle de la philosophie serait derappeler aux oreilles des prétentieux savants que la vérité n'est jamais acquiseune fois pour toutes.

Il n'est aucune certitude à laquelle on puisse jamaisaboutir et la sagesse consiste dans ce que les philosophes sceptiquesappelaient l' épochè , la « suspension du jugement » : ne pas se prononcer sur telle ou telle vérité au nom de telle ou telle autre certitude.c) En conséquence de tout ce qui précède, il semble donc que le plus sagesoit de ne pas se prononcer absolument sur l'existence ou l'inexistence de Dieu.

Certes, la raison nous pousse à considérer que Dieu n'existe pas, mais la raison est imparfaite et il ne faut luiprêter une confiance que partielle.

Aussi, une once de doute peut-elle subsister, et de la sorte, l'on peut prétendrelégitimement être agnostique.

Conclusion : Dans une première partie, nous avons présenté les plus traditionnelles des soi-disant « preuves de l'existence deDieu ».

Nous avons montré dans une seconde partie que ces « preuves » ne pouvaient résister au tribunal de laraison, qu'elles n'étaient finalement que des paralogismes et que la raison nous poussait à être athée.

Enfin, nousavons rappelé dans une troisième partie que la raison était faible, et qu'en conséquence elle ne pouvait suffire pournous déterminer définitivement sur l'existence ou l'inexistence de quelque divinité.. »

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