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Le philosophe est-il nécessairement un homme de son temps ?

Publié le 17/07/2004

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temps
Un point de départ à discuter : on considère généralement le philosophe comme un être détaché des contingences de la vie ordinaire et étranger à son époque ou, au contraire, comme quelqu'un qui s'engage dans son temps et s'interroge sur celui-ci : quel que soit le point de vue adopté, il s'agira d'analyser celui-ci et d'en tirer les conséquences qui permettent de le dépasser. Recherche du problème : le philosophe appartient à son époque, comme tout homme. Cependant l'objet de sa science le détourne de l'actualité dans laquelle est noyée la simple opinion. Le philosophe est toujours le critique de son époque : il lui appartient mais aussi doit la juger. Il ne coïncide pas avec son temps mais ne lui est pas non plus étranger. Le philosophe ne peut être de son temps qu'en le surmontant par une réflexion qui lui permet d'échapper au temps.

Le philosophe a un rapport au temps ambigü. Comme Platon, il vise des intelligibles hors du temps et de l'autre, comme Sartre, il n'hésite pas à s'engager dans l'histoire. Le philosophe, tout en étant de son temps (ne vit-il pas ici et maintenant ?), affirme aussi son indépendance par rapport à son temps. Faut-il voir là une contradiction ? 
 
 
 
 
 

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« son époque, la Révolution Française.

Le philosophe paraît distant par rapport à son époque, mais il n'en est pasindifférent ; il veut faire avancer son temps, de façon différente de la masse qu'il peut juger maladroite ouaveuglée.

Pour Marx, il s'agit pour la philosophie de changer le monde et non plus seulement avant lui del'interpréter passivement ou d'interpréter ses changements.

C'est pourquoi, il affirme : « jusqu'à présent, les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, il s'agit désormais de le transformer » dans la XIème Thèse sur Feuerbach . [ Transition ] Le philosophe, bien qu'il soit homme de son temps, se distingue des autres : les autres ne le comprennent pas.

Socrate est condamné et tué, d'autres poursuivis, tels Voltaire, Freud ou Marx lui-même.Cependant, le philosophe, avant Marx, ne faisait pas qu'interpréter : chez Platon, le philosophe a le devoir deredescendre dans la caverne et d'éclairer ses anciens compagnons.

Quelle est alors la condition spécifique devie du philosophe s'il doit la compromettre en fonction des siens ? [ III) OUI, mais ] Le philosophe doit assumer les conditions de son époque. [ A) parce que ] Le philosophe ne vit pas à la manière de l' « homme ordinaire », de manière purement passive ( bien qu'il vit avec lui, et provient de sa même origine ) ; si vivre avec son temps, c'est seconformer aux moeurs et aux idées de l'époque à laquelle on appartient, c'est être anonyme, se fondre dansl' « anonymat du on », comme le dirait Heidegger.

Or la philosophie est une certaine critique qui engage sonauteur. [ B) parce que ] La philosophie est critique de l'opinion. Des pensées admises top facilement ou spontanément, l'exigence de vérité est questionnement perpétuel pourdépasser l'opinion trop gratuite.

Platon critique la « doxa » et élève la connaissance aux degrés de l'Idée, descauses abstraites et dons malaisées à saisir : ainsi le philosophe va à contre-courant des pensées et desvaleurs théoriques et morales de son époque car il les envisage dialectiquement à l'opposé pour en saisir lasource irréfutable : il essaie d'écarter ,par le dépassement, les différences apparentes de la « doxa »,dangereuse moralement ( rabaisse l'homme à l'esclavage, du moins à la dépendance et va à l'encontre de ladignité des hommes ). Conclusion : Le philosophe s'efforce de ne pas entendre, de la même manière, la réalité existentielle des hommes, non pastant par mégalomanie que par prudence.

Il évite les écueils de l'opinion, pensée rapide et irréfléchie, voireillusoire ; pour cela il doit se placer dans une autre hauteur de vue pour saisir les conditions et les enjeuxabstraits de la vie des hommes, desquels il provient lui-même.

Il parle alors bien de ce qu'il vit comme lesautres, paradoxalement en s'y écartant.

Cette disposition à s'écarter des conditions de vie commune peutparfois paraître forcée ou rebelle , mais c'est le prix que doit payer le philosophe pour non seulement parler dece qu'il vit, mais aussi pour assigner, à partir de là, une fin espérée par tous les hommes : le meilleur-vivre ;Pour cela, le philosophe doit défier les douceurs sécuritaires de la « doxa ».

C'est pour cela qu'il critiquel'opinion commune ou publique, une pensée unique qui ne reflète pas les possibilités de la liberté de penser dechaque homme.

Le philosophe est avant tout homme parmi les hommes en ce sens qu'il aspirefondamentalement à l'autonomie de penser.

En ce sens encore, il peut légitimement se placer comme tête deproue, comme éducateur des siens.

Se distinguant des autres, il indique ( sa fonction première ) le sens d'unepensée personnelle et libre.. »

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