Devoir de Philosophie

Philosopher, est-ce céder au désir ?

Publié le 25/01/2004

Extrait du document

Et ne peut-on espérer qu'en atteignant ainsi à la satisfaction, l'homme ne s'élève à un plus haut degré de perfection ? La vie prend toute sa valeur, si l'on en croit Platon, dans la mesure même où l'inquiétude d'un désir inextinguible fait progresser le sujet désirant, « d'un seul beau corps à deux, de deux beaux corps à tous les beaux corps, et des beaux corps aux belles occupations, et des occupations vers les belles connaissances » (Platon, Banquet 211c). Une vie bien remplie est donc une vie qui sait de quoi elle man que, et s'en met résolument en quête. Au terme de ce parcours ascendant, l'âme pourrait espérer atteindre à « la science du beau lui-même », et ainsi contempler « la beauté en elle-même, celle qui est divine, dans l'unicité de sa Forme » (ibid., 211e). A ce stade, conclut Platon, « se situe le moment où, pour l'être humain, la vie vaut d'être vécue » (ibid., 211d).Peut-on voir dans le désir l'essence de l'homme ?Certes, aux yeux mêmes de Platon, rares sont les âmes susceptibles de se détourner des jouissances sensibles, pour se soumettre à un désir qui les oriente irrésistiblement en direction des réalités « vraies », c'est-à-dire intelligibles. Mais au-delà de ce cas de figure exceptionnel, on peut cependant se demander si ce n'est pas toute existence humaine qui doit être pensée comme foncièrement désirante.

Introduction :

Le moi est divisé, ses désirs s'opposent et le raison cherche à y mettre de l'ordre. La philosophie exprime ce travail de la raison, elle articule la psychologie et la morale à travers une réflexion existentielle sur la conduite du désir. Dans ce sens, elle nous apprend à bien désirer.

Mais le désir se caractérise comme un ensemble de pulsions, bien désirer c'est laisser aller ces pulsions, les intensifier. Si philosopher c'est bien désirer, ce serait alors écarter toutes les entraves au désir.

Au contraire, la philosophie semble inciter l'homme à forcer ses désirs pour suivre sa raison. Mais par là elle donne une direction ou un sens au désir. Le désir peut être le moteur de la philosophie qui est désir de savoir.

Problématique :

La philosophie peut nous apprendre à bien désirer, mais bien désirer est-ce céder au désir?

 

« Le mythe des androgynes 2. Dans le Banquet de Platon, lors d'une discussion entre philosophes, Anaxagore raconte le mythe des androgynes. L'homme était à l'origine fait d'un corps sphérique avec quatre bras, quatre jambes et deux têtes.

Il était si heureuxà cette époque qu'il ne se souciait plus des dieux, pour le punir, Zeus l'a coupé en deux et depuis il court la planèteà la recherche de sa moitié.

Ce mythe rend intelligible ce que l'homme recherche dans le désir : son achèvement, cequi lui manque pour être pleinement lui même et retrouver son bonheur perdu.

On peut dire avec Lacan que le désirse présente comme l'Autre du moi qui travaille en lui même.

Il faut une réflexion philosophique pour décrypter cetAutre, pour en prendre conscience. Bien désirer 3. La réflexion philosophique sur le désir nous apprend que le désir est un manque structurel, par là elle nous apprendqu'il ne peut pas être satisfait.

Chercher à satisfaire son désir c'est comme chercher à remplir un tonneau percé ditPlaton, le désir est infini, il ne peut pas être satisfait avec des objets finis.

Céder au désir conduit l'homme à devenirun véritable tyran dit Platon : le désir veut toujours plus et il conduit à dépasser les bornes de la morale, il vajusqu'à tuer père et mère pour se satisfaire.

Cette conscience du caractère insatiable du désir n'est pas le constatd'un échec, c'est une prise de conscience qui permet à l'homme de vivre sans illusions et libre par rapport à sondésir. II : Ne pas céder sur son désir La jouissance est la mort du désir 1. Céder sur son désir c'est l'anéantir, c'est passer du manque à la jouissance.

La jouissance est le passage du désiridéal à la réalité, de l'Autre du moi au moi.

C'est pourquoi Lacan conseille de « ne céder en rien sur son désir »,céder sur son désir c'est se trahir soi même.

En tant que le désir est structurel, constitutif du sujet, lui céder c'ests'aliéner soi même. Céder 2. Le moi se construit par une orientation des pulsions dans des conduites qui ont un sens pour lui.

Dans ces sens, onpeut définir le désir comme un ensemble de pulsions multiples que l'on peut regrouper avec Freud sous la catégoriede « ça ».

Le « ça » est le désir en tant qu'il n'est pas encore investi d'un sens, en tant qu'il est encore étranger ausujet.

Le ça nous sollicite il nous pousse vers des actes contraires aux règles que nous nous fixons et quiconstituent notre moi.

Céder au désir c'est défaire ce rapport constitutif du moi, celui par où il est un sujet librecapable de maîtriser ses pulsions. Éthique du désir 3. Une éthique du désir comme celle de Platon consiste à comprendre le désir et à ne pas pour autant lui céder.

Luicéder ce serait entrer dans la tyrannie du désir dont parle Platon : la recherche d'une jouissance infinie.

L'éthiqueconsistera à le comprendre et à le garder dans les bornes d'une jouissance finie qui ne le réalise pas totalement maisconserve sa dimension d'altérité.

L'éthique consiste selon Platon à diriger les désirs par la raison. III : Un désir supérieur Éros philosophe 1. Dans le Banquet de Platon, la philosophie est assimilée au démon Éros (désir), fils de Pénia (pauvreté) et de Poros (ressource), intermédiaire entre la pauvreté et la richesse, il ne cesse selon Platon de philosopher.

La philosophieest un désir de la sagesse (philo : amour; sophos : sagesse/savoir), philosopher c'est toujours tendre à la sagesseet au savoir sans jamais les atteindre de la même façon que le désir est une perpétuelle tension vers ses objets quine peut jamais être satisfaite. La dialectique du beau 2. Platon illustre la relation de la philosophie au désir à travers la dialectique du Beau.

Le Beau est une idée au sens dePlaton, c'est à dire une qualité inaltérable qui détermine toute la classe des objets beaux, le savoir philosophique estl'intellection des idées.

Le philosophe commence selon Platon par observer les beaux corps, puis il s'attache à unseul beau corps, il contemple ensuite les belles âmes, puis une belle âme, enfin, il contemple l'idée de la beauté ellemême, la réalité de la beauté, celle qui confère à tous les corps et toutes les âmes leur beauté. 3.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles