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Les philosophes peuvent-ils parler la langue du vulgaire ?

Publié le 11/03/2004

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Si même les philosophes pouvaient parler ·la langue de tout le monde, il faudrait nécessairement les en empêcher : car enfin, cette langue particulière qu'ils emploient, c'est le style de l'écrivain, la marque de fabrique, la couleur du peintre, le coup de cise·au du sculpteur; c'est à la fois ce qui fait leur force (puisque là réside...
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« quement pour des raisons d'architectonique scolaire que la classe de philosophie figure à la fin du cursus studio­ wm de tout lycéen, à la fln de ces sept années d'ensei­ gnement secondaire que l'on franchira peu à peu.

Il y a là un halo, une a1ura qui entoure d'un nimbe éblouissant le secret professionnel d'une matière que l'on ne dévoile pas et que seul, après la rhétorique, le philosophe apprendra peu à peu.

Dès lors, comment parler la langue de tout le monde sans abominablement décevoir le jeune lycéen tout fra·is émoulu de son premier bachot ? 'Les philosophes se doivent alors d'apporter au néophyte cette langue spéciale si hérissée de mots barbares et d'expressions inusitées, qui exercer·a un fascinant empire sur l'imagination naissante du futur philosophe.

3.

Enfin, c'est bien une technique à part, et qui possède ses canons, que ·la philosophie : aussi le can­ didat tout neuf ne doit-il pas perdre de vue que l'histo­ rien a la chronologie, le géographe la géologie et la géomorphologie, le chimiste ses formules : pourquoi le philosophe n'aurait-il pas son jargon? Cela est même si nécessaire que chaque philosophe se forge une sorte de vocabulaire spécial qui lui servira dans une période déterminée de sa carrière; !'·index scolastico-cartésien que M.

Gilson a établi pour Descartes révèle ains·i les dispa­ rités qu'un même mot peut avoir dans le début ou la fin de la carrière philosophique d'un homme qui, en cin­ quante-quatre ans, n'a jamais varié et n'a jamais cessé de professer sa haine pour toute espèce de jargon.

Que dire, dans ces conditions, du vocabu·laire de Heidegger, de Hartmann, de Jaspers ou de M.

JeanJPaul Sartre ? Il.

-DEFENSE DE LA CLAR'f'É 1.

Pourtant, on opposera aisément l'attitude de l'au­ teur du Discours de /a Méthode qui, en 1637, imposait pour la première fois à tous les faiseurs de manuels un. »

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