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Qu'est-ce que la philosophie ?

Publié le 11/08/2004

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philosophie

 

La nature de la philosophie fait problème. Le professeur de mathématiques ou d'histoire ne se sent pas tenu de faire précéder son cours d'une réflexion sur la nature de sa discipline. C'est qu'il est plus facile d'en donner une définition rapide. D'où vient , dans le cas de la philosophie, la difficulté? D'habitude, on définit un savoir par l'objet auquel il se rapporte. Ainsi, on pourra définir l'arithmétique comme science des nombres, la géométrie comme science des figures spatiales, l'histoire comme science du passé et ainsi de suite. En revanche, il ne semble pas possible de réduire la philosophie à l'étude d'un seul objet. La lecture de la liste des notions au programme en témoigne: s'il y a une unité de la philosophie, elle ne procède pas de son objet. La philosophie ne tire pas son unité de son contenu, qui est au contraire multiple, mais plutôt de sa forme. Elle est à définir comme une certaine forme de réflexion et d'interrogation. L'étymologie indique en quoi consiste l'interrogation philosophique.

philos : ami sophia : sagesse, savoir

En réalité, la philosophie ne se définit pas par la connaissance d'un objet, parce qu'elle n'est pas avant tout un savoir, mais plutôt l'amour, le désir, la recherche du savoir. Pythagore, l'un des premiers à se donner, au VIème siècle av. J.C., le nom de philosophe, souligne ainsi la différence entre savoir et amour du savoir: " Je suis un philosophe, c'est-à-dire non pas quelqu'un qui prétend posséder la sagesse, mais qui s'efforce vers elle ". La philosophie est la quête du savoir. Elle consiste davantage dans le cheminement qui conduit à la sagesse que dans le savoir lui-même. Plus que la sagesse, est philosophique le processus par lequel on la construit. La formule de Socrate[Fiche sur Socrate], " je sais que je ne sais rien " (Platon, Apologie de Socrate), souligne encore que la philosophie ne consiste pas en un corps de connaissances. Elle permet de comprendre la source de la difficulté à définir la philosophie: celle-ci ne saurait se définir par la connaissance d'aucun objet, puisqu'elle n'est pas essentiellement une connaissance. Cependant, elle ne supprime pas le caractère problématique de la philosophie. En effet, qu'est-ce que ce savoir qui consiste dans un non-savoir? Suffirait-il d'être ignorant pour être philosophe? On se doute que l'ignorance de Socrate est d'une nature toute particulière, et qu'elle n'est pas incompatible, loin s'en faut, avec la culture. Il reste donc à éclaircir la nature de cette ignorance philosophique. D'où cette question: quel est ce style d'interrogation qui est l'essence de la philosophie?

philosophie

« seulement rechercher, une unité qui se montre capable d'unir et de subsumer les contraires.

Hegel insiste sur cela dans sa Logique : « La science de l'absolu (la philosophie) est nécessairement un système, parce que le réel n'est tel qu'en se développant en lui-même eten gardant dans ces développements son unité ; en d'autres termes, il n'esttel que comme totalité.

Une philosophie qui n'est pas un système ne sauraitrien avoir de scientifique.

Elle exprime bien plutôt une opinion subjective, etson contenu est un contenu contingent (…), une hypothèse ou uneaffirmation subjective.

Il y a un grand nombre d'écrits philosophiques quin'expriment que des opinions et des convictions de ce genre.

C'est à tortqu'on considère comme constituant une connaissance systématique unephilosophie qui repose sur un principe limité, et qui se trouve en présence d'unautre principe.

La vraie philosophie doit renfermer tous les principesparticuliers dans son unité.

» La philosophie a donc une forme qui s'adapte àcelle de la pensée : une forme circulaire.

Il s'agit de bien peser la validitéd'un principe et de son contraire de telle sorte que les objections soientcomprises, cernées et parviennent à être dépassées tout en étantconservées.

Philosopher, ce sera donc moins retrouver des idées que deconstruire des concepts .

Il s'agit de chercher à déterminer ce que sont les choses, à les cerner, à les connaître totalement en reconnaissant lesoppositions qui les animent.

La pensée, toutefois, ne produit rien de bienspécifique : de la même façon qu'une science particulière cherche commentfonctionne quelque chose (l'appareil digestif en anatomie, la photosynthèseen biologie…), la philosophie met à jour les oppositions qui animent toutechose et les présente de façon claire et compréhensible.

III/ La philosophie est créatrice Nous en sommes ainsi venus à convenir que la philosophie doit être systématique pour acquérir le statutde science.

Or, nous devons également nous demander si la philosophie n'a à être que de la science.

Si elle doit mettre à jour et éclairer ce qui semble obscur, elle n'en est pas moins bornée à recenser ce qui est.

Doit-on alors luirefuser toute valeur novatrice, créatrice ? Il est certain que pour pouvoir philosopher, il faille connaître différenteschoses dans différents domaines.

Quiconque ne se soucierait pas d'avoir quelques connaissances en sciences, enhistoire, en poésie, en littérature, en géographie, en morale, en politique, en religion etc..

aurait bien peu dematière pour pouvoir nourrir sa pensée.

Il est donc nécessaire à la philosophie de s'attacher à la multiplicité desjugements humains, des points de vue, des coutumes…pour pouvoir comme le dit Nietzsche dans Par-delà bien et mal : « regarder avec des yeux et une conscience douée de facultés multiples, regarder de la hauteur dans tous les lointains, de la profondeur verstoutes les hauteurs, d'un coin vers tous les éloignements ».

Cetteconnaissance qui se présente comme complète, qui s'affirme comme certaineest donc un véritable acte de synthèse qui consiste à exprimer clairement etde façon compréhensible tout ce qui a eu lieu jusqu'à présent.

Nous devonsdonc reconnaître à la philosophie cette prodigieuse faculté de subjuguer lepassé de telle sorte qu'elle parvienne à exprimer la raison des chosesactuelles et à les expliquer.

Il nous reste alors à savoir en vue de quoi cetteconnaissance peut être utile (puisque le préjugé est assez répandu que laphilosophie ne « sert » à rien ).

Voyons alors avec Nietzsche ce quicaractérise le philosophe : « Les philosophes déterminent d'abord la directionet le pourquoi de l'homme, et disposent pour cela du travail préparatoire detous les ouvriers philosophiques : ils saisissent l'avenir d'une main créatrice,et tout ce qui est et a été leur sert de moyen, d'instrument.

Leur « recherchede la connaissance » est création, leur création est législation, leur volontéde vérité est…volonté de puissance.

» Notons que Nietzsche entend par« volonté de puissance, la surabondance d'une âme qui trouve sa plénitudedans la création.

Philosopher, c'est alors légiférer, c'est à dire donner unemanifestation concrète et actualisée de cette synthèse de connaissance.Rechercher la vérité, de même, c'est actualiser par la création ce que laconnaissance chérie des philosophes a fait germer. Conclusion : -La philosophie est une aspiration au savoir qui nourrit notre souvenir d'idées essentielles.-Elle doit cependant se présenter comme science pour affirmer la certitude de son savoir.-La manifestation concrète de ce savoir se trouve dans un acte créateur et législateur.La philosophie est une affirmation réfléchie de l'essentiel.. »

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