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La philosophie doit-elle aller contre le sens commun ?

Publié le 28/02/2004

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■ Dans un essai intitulé « De la philosophie et du sens commun « (1824), le philosophe français Théodore Jouffroy observait que « l'histoire de la philosophie présente un singulier spectacle : un certain nombre de problèmes se reproduisent à toutes époques ; chacun de ces problèmes inspire un certain nombre de solutions, toujours les mêmes ; les philosophes se les partagent ; la discussion s'établit; toutes les opinions sont attaquées et défendues avec la même apparence de vérité ; l'humanité écoute, n'adopte l'avis de personne, mais garde le sien, qui est ce qu'on appelle le sens commun « (Mélanges philosophiques, Paris, 1860, p. 105).  ■ Pour rechercher la vérité, la philosophie doit d'abord remettre en question ce qui semble aller de soi. Comme le dit Bachelard, la philosophie doit lutter contre le sens commun, contre l'opinion.

Mais, la philosophie ne peut aller contre le raison. Elle ne peut donc aller contre le sens commun. Une philosophie qui n'est pas accessible au sens commun relève de la chimère. Comme le dit Descartes: le boon sens est la chose du monde la mieux partagée.

 

  • 1. Le sens commun, ensemble des opinions communes

a) Pas d'opinions universelles b) Des idées claires communes à l'humanité?

  • 2. Le doute cartésien

a) Nécessité du doute « b) Une méthode philosophique c) Un doute toujours à reprendre

  • 3. Le sens commun, lumière naturelle

a) Un jugement commun b) Le sens commun, premier degré de la raison c) Le rôle du sens commun : réfuter plutôt que prouver

 

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« chaque segment suivant la même proportion; tu auras alors, en classant les divisions obtenuesd'après leur degré relatif de clarté ou d'obscurité, dans le monde visible, un premier segment, celuides images — j'appelle images d'abord les ombres, ensuite les reflets que l'on voit dans les eaux, ouà la surface des corps opaques, polis et brillants, et toutes les représentations semblables; tu mecomprends?Adimante : Mais oui.Socrate : Pose maintenant que le second segment correspond aux objets que ces imagesreprésentent j'entends les animaux qui nous entourent, les plantes et tous les ouvrages de l'art.Adimante : Je le pose.Socrate : Consens-tu aussi à dire, demandai je, que, sous le rapport de la vérité et de son contraire,la division a été faite de telle sorte que l'image est à l'objet qu'elle reproduit comme l'opinion est à lascience?Adimante :J'y consens fort bien.Socrate : Examine à présent comment il faut diviser le monde intelligible.Adimante : Comment?Socrate : De telle sorte que pour atteindre l'une de ses parties l'âme soit obligée de se servir, commed'autant d'images, des originaux du monde visible, procédant à partir d'hypothèses, non pas vers unprincipe, mais vers une conclusion; tandis que pour atteindre l'autre — qui aboutit à un principeanhypothétique — elle devra, partant d'une hypothèse, et sans le secours des images utilisées dansle premier cas, conduire sa recherche à l'aide des seules idées prises en elles-mêmes." PLATON Ce texte est l'un des passages les plus importants de l'oeuvre de Platon.

Il énonce les propositionsfondamentales non seulement de sa métaphysique, mais aussi de sa théorie de la connaissance.

La distinctionque Socrate introduit de la ligne 1 à la ligne 7 sépare les êtres sensibles des êtres intelligibles.

Les traditionschrétienne et néoplatonicienne trouveront dans ce texte, à tort ou à raison, l'origine de l'opposition entre deuxmondes, l'un matériel, « l'ici-bas », et l'autre purement idéel, « l'au-delà ».

Quoi qu'il en soit, Socrate proposeune hiérarchie des êtres : certains «sont» plus que d'autres et sont plus connaissables que d'autres.La deuxième partie du texte propose la transcription de ces thèses métaphysiques dans le registre de lathéorie de la science.

À chaque degré de l'être correspond un type de connaissance.

Leur précision et leurvérité vont s'accroissant à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des êtres : l'opinion, issue de l'expérienceperceptive, a pour objet le monde sensible alors que la science se définit par l'accession aux intelligibles.

Y a-t-il pour autant une séparation imperméable entre l'expérience et la science? Certes non, puisque pour accéderau premier degré des êtres intelligibles, qui ne sont pas encore les Idées, il est possible de partir del'expérience sensible et de s'élever à la science par des raisonnements.

Toutefois, remarquons que la sciencesuprême, la dialectique, reste entièrement à l'écart de l'expérience et ne prend sa source que dans desprincipes intelligibles et donc anhypothétiques. Le sens commun et la doxa L'opinion (la doxa ) constitue selon Platon et quelques autres philosophes le plus bas degré de la connaissance : elle ne peut atteindre le vrai.

Elève de Socrate, Platon établit une distinction entre l'opinion (doxa) et la science. L'opinion, ce sont les idées communément admises.

La science, au contraire, c'est la connaissance directe, intuitive,des vérités éternelles.

Cette distinction entre opinion et vérité recoupe celle du monde sensible et du mondeintelligible.

Pour connaître, il nous faut abandonner le témoignage des sens pour préférer celui de l'intelligence. La science contre le sens communPar opinion ( doxa ), il faut entendre les idées communes, les préjugés, tous les avis qui se fondent sur les apparences.

L'opinion ne pense pas ce qu'elle pense.

Ainsi, l'opinion publique d'Athènes a condamné Socrate à mortparce qu'elle le considérait comme un impie, un rebelle et un corrupteur de la jeunesse, alors que c'était le plus sageet le plus intelligent des hommes.

L'opinion est incapable de voir la vérité parce qu'elle est bête.

En épistémologie,Bachelard dira que: "L'opinion a, en droit, toujours tort." Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique, 1938.La science n'a rien de commun avec l'opinion, l'accord entre la science et l'opinion ne peut porter que sur unequestion de détail car la science construit une vision du monde totalement fondée sur des principes rationnels.L'opinion est surgissement spontané d'idée ; elle n'est pas le résultat d'un processus conscient de réflexion.

C'est laconscience spontanée qui a des opinions, seule la conscience réfléchie peut passer de l'opinion à la connaissance.Gaston Bachelard, dans "La philosophie du non" montre que la démarche scientifique se forme et se reforme contreles premières impressions et contre les idées préconçues.

Le sens commun constituant un «obstacleépistémologique» à la recherche de la vérité.

C'est ce qui explique l'incrédulité qui accueillit la découverte d'unGalilée ou d'un Darwin lorsqu'ils prétendirent que la terre tournait autour du Soleil ou que le singe était l'ancêtre del'homme.

Ces thèses contredisaient trop le sens commun d'emblée héliocentriste et fixiste.. »

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