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La philosophie nous détache-t-elle du monde ?

Publié le 17/01/2004

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philosophie

■ Le langage commun a emprunté à la philosophie nombre de ses termes. Ainsi en est-il de mots tels que sceptique, cynique, stoïque, etc., qui désignent dans ce langage commun essentiellement une attitude particulière à l'égard de la vie ; c'est aussi le cas des mots mêmes de « philosophe « ou de « philosophie « lorsque l'on dit de quelqu'un : « il prend les choses avec philosophie « ou « c'est un philosophe «, entendant par là une conduite qui consiste à se désengager du monde, à s'en détacher.  ■ Toutefois, Nietzsche a souligné que cette acception populaire de la philosophie révèle souvent une méconnaissance de ce qu'est la vraie philosophie. « Quand de nos jours, écrit-il, on entend dire d'un homme qu'il mène la vie du "sage" et du "philosophe", cela ne signifie presque rien de plus qu'une vie "prudente" et "retirée". La sagesse, aux yeux du vulgaire, c'est un refuge, un moyen, un artifice pour tirer son épingle du jeu. « Or, nous dit Nietzsche, « le véritable philosophe « est précisément celui qui « ne vit ni en "philosophe" ni en "sage", ni surtout en homme prudent, et sent peser sur lui le fardeau et le devoir des cent tentatives, des cent tentations de la vie « ?  ■ La question se pose donc de savoir si la philosophie nous détache ou non du monde, à moins qu'elle ne soit paradoxalement ce qui nous détache du monde pour nous y attacher plus fortement.  

  • I) La philosophie est au-delà du monde.

a) Le philosophe a la tête dans les nuages. b) Le philosophe est un contemplatif. c) La philosophie nous aide à comprendre le monde.

  • II) Philosopher, c'est apprendre le monde.

a) On ne peut pas ne pas philosopher. b) La sagesse est concrête. c) Philosopher c'est penser mais aussi agir.

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philosophie

« Dans ce passage de la « Métaphysique », Aristote reprend l'enseignement de son maître.

En effet, Platon écrit dans le « Théétète » : « il est tout à fait d'un philosophe, ce sentiment :s'étonner.

La philosophie n'a point d'autre origine...

»L'étonnement, pour les Grecs, est donc l'origine véritable de la recherchephilosophique.

L'étonnement consiste en l'arrêt admiratif devant une choseque l'on ne comprend pas.

Le mot n'est pas à comprendre au sens modernecad la stupéfaction devant quelque chose d'inhabituel.Le sens commun, la plupart des hommes ne s'étonnent que devant unphénomène extraordinaire, qui échappe à la routine, et dont il est clair qu'onne le comprend pas, qu'on ne peut le classer dans les rubriques habituelles.Or les phénomènes les plus communs ne sont pas les plus connus, tant senfaut, et le sentiment de connaître ce que l'on voit souvent n'est qu'uneillusion.L'étonnement qui frappe le philosophe concerne n'importe quelle chose, aussibanale soit-elle en apparence.

C'est d'abord l'admiration devant la nature, etl'aveu de son incompréhension devant ses mécanismes.

« Or apercevoir unedifficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance [...] ainsi doncce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent àla philosophie.

» [La philosophie n'est pas ce savoir abstrait, théorique.

Elle nous offre des réponses concrètes à desproblèmes concrets: Qu'est-ce qu'un acte libre ? Comment dois-je me comporter avec autrui ? On le voit la philosophie n'est pas une ratiocination vide de sens et d'effectivité.] On ne peut pas ne pas philosopherTout vie est matière à philosopher.

Le moindre de nos actes peut être susceptible d'une interrogation philosophique.Imaginez que, marchant dans la rue, vous trouviez un portefeuille.

Ce simple fait banal vous pose une questiond'ordre éthique.

Dois-je rendre ce portefeuille à son propriétaire ? Suis-je en droit de le garder pour moi seul ?On le voit rien n'échappe à la pensée et même refuser de penser ou de choisir, c'est toujours penser et choisir, c'esttoujours philosopher. Philosophie et libertéLoin de me détacher du monde, la philosophie m'aide à me libérer de mes préjugés, de mes passions, ect.

Celui quine pense pas, ou plutôt qui ne pense pas ce qu'il pense, est la proie facile à toutes les manipulations et de toutesles séductions.La philosophie est l'école de la liberté.

Elle éclaire mes choix.

Épicure développera une telle vision en ancrant saréflexion dans la pratique des plaisirs. Philosopher, c'est penser, mais aussi agirPar la réflexion qu'elle m'apporte, la philosophie m'aide à faire les bons choix.

Dans ce sens, «philosopher» est aussiagir.

Il y a une "performativité" propre à toute réflexion.

Comme le montrera Sartre, la liberté que m'apporte laphilosophie est synonyme d'engagement.

L'homme est condamné à la liberté, condamné à l'invention du sens.

Lacréation des valeurs trouve en l'homme son unique fondement.. »

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