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Philosophie et opinion ?

Publié le 02/02/2004

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philosophie
VI, 509-511), dans le domaine visible, et non intelligible. Les objets matériels donnent lieu à une représentation plus précise (croyance) certes, que leur image (imagination), mais elle reste vouée à donner au sujet une connaissance ontologique faible. La vérité n'est possible que par l'intelligence, seule capable de contempler les Idées, principes de toutes réalités. D'où aussi les critiques fameuses de Platon adressées aux sophistes, ces marchands de savoirs, qui considéraient que la vérité n'est pas une, mais qu'elle est relative selon le point de vue de chacun : ainsi Protagoras affirmait que « l'homme est mesure de toutes choses », à la différence de Platon pour qui c'est Dieu.     c. Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique, qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (en raisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant des instruments, en procédant à des vérifications expérimentales). L'objet scientifique est ce dont on se rapproche par élimination progressive, non pas du sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de la subjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la nature des choses, et que Bachelard appelle « obstacles épistémologiques ». Ces obstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaît contre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ; « accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé ». Ainsi les connaissances scientifiques, toujours faillibles, évoluent au rythme de la destruction des obstacles épistémologiques (opinions, préjugés). II.
    On définit ordinairement l’opinion comme un avis, un jugement porté sur un sujet, qui ne relève pas d’une connaissance rationnelle vérifiable, et dépend donc du système de valeurs en fonction duquel on se prononce. La philosophie considère souvent l’opinion comme un jugement sans fondement rigoureux, souvent dénoncé dans la mesure où il se donne de façon abusive les apparences d’un savoir. Héraclite déjà critiquait ce qu’il appelait les « polymathes «, c’est-à-dire ceux qui prétendaient au savoir du fait qu’ils avaient une somme considérable de connaissances. Car l’important, pour Héraclite, n’est pas de connaître beaucoup de choses, mais de savoir écouter le Logos (la raison), et de comprendre que « tout est un «. La question de la vérité a donc souvent conduit les philosophes à instaurer divers types de connaissances, et l’opinion s’est vue être recalée au rang du genre de connaissance peu fiable, fondée sur des impressions, des sentiments, des croyances ou des jugements de valeur subjectifs. Mais au regard de la difficulté propre à établir la vérité, peut-on rendre à l’opinion une place insigne, en ce qu’elle reflèterait toujours une part de vérité ?  

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« a.

Nietzsche posera une antinomie entre l'art et la vérité.

Mais il renverse la conception de Platon puisqu'il croit plus en l'art (visible) qu'en la vérité (invisible, intelligible).

La réalité estmultiple et contradictoire, et seul l'art est capable de montrer les multiplesfacettes de la réalité.

A la différence des sciences, de la philosophie, quiveulent à tout prix simplifier le monde en posant des essences (telle l'Idée deBeau chez Platon) pour toutes choses.

Ainsi avec Nietzsche leperspectivisme reprend ses droits et chacun selon son point de vue à la possibilité, sans faire obstacle à quelques règles imposées, d'avoir son avissur le beau.

L'accord sur le beau n'est que l'illusion, le fantasme desphilosophes. b. Montaigne s'emploie aussi à une critique de tout dogmatisme en réhabilitant la croyance.

Croyances et coutumes permettent de juger.

Lejugement avec Montaigne est toujours arrêt et mouvement.

Il y a unecommunication constante entre la pensée et la vie.

On pense la vie envivant.

Il met en valeur la contingence des croyances.

Le jugement permetd'intercaler entre moi et mes croyances tout un tas d'autres coutumes mepermettant d'apprécier le caractère relatif de ma croyance.

Le but n'est pasde donner plus de poids à ma croyance.

Le doute doit aider à cultiver en soi-même la diversité des croyances.

Il faut avoir une « âme à plusieurs étages ».On doit croire avec la conscience de la relativité des croyances (III, 3).

Pasde délimitation entre le définitif et le provisoire ; le doute de Montaigne n'estpas épisodique comme chez Descartes, mais c'est un enrôlement infini, unecyclicité perpétuelle.

Il n'y a pas chez lui de progression linéaire, à partir du doute, vers la vérité. c.

Gramsci , de son côté, va même jusqu'à dire que « tous les hommes sont philosophes », bien qu'une « philosophie spontanée » ne puisse dispenser quiconque d'un effort conséquent et soutenu pour élaborer par soi-même une conception critique du monde (extrait de « Cahier 11 », in Cahiers de prison , T.

III).

La philosophie spontanée s'exprime ainsi en tous à travers le langage, des actions, des opinions, des conseils etc., alors que laphilosophie réfléchie présente l'effort de fonder des raisons capables d'expliquer les phénomènes de la vie ou del'existence. Conclusion Opinion et philosophie : bien que ces termes semblent indiquer un rapport antithétique, on s'aperçoit qu'il y atoujours eu un commerce étroit entre eux.

En effet, toujours loin de la vérité, le philosophe doit au départ sedégager des opinions qui rentrent naturellement en son esprit.

Car avant de vouloir combattre l'opinion, le préjugé, ilfaut déjà les cerner en soi.

Ainsi tous les jugements sont faillibles, puisqu'ils reflètent d'abord un esprit subjectif quiaffirme, mais aussi un esprit ancré dans une culture, dans un système de valeur.

La philosophie elle-même, quiintègre tout un tas de conceptions (dont beaucoup sont contradictoires), n'est-elle pas au final le lieu des opinionsréfléchies ? Et la philosophie n'est-elle pas en fin de compte cet éternel dialogue des opinions entre elles ?. »

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