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La philosophie peut-elle se passer d'une réflexion sur les sciences ?

Publié le 08/03/2004

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— Le « peut-elle « est ambigu : il désigne aussi bien une éventuelle nécessité (est-il nécessaire que la philosophie réfléchisse sur les sciences pour se constituer elle-même sérieusement ?) qu'une possibilité ou un droit (la philosophie a-t-elle le droit de ne pas réfléchir sur les sciences ?). Dans la deuxième acception, on peut se demander à quel domaine renvoie ce droit : à la philosophie ou aux sciences ? — On s'interroge alors sur le domaine qui tire profit de la réflexion sur les sciences : la philosophie elle-même (parce qu'elle serait, en son absence, incomplète), ou les sciences (parce qu'elles seraient sans normes) ? — A quelle conception de la philosophie conduirait une réponse positive à la question ? Peut-on affirmer que la philosophie a quelque chance d'être en prise sur le réel si elle néglige de réfléchir sur les disciplines qui élaborent la connaissance de ce dernier ?
  • I) La philosophie peut se passer d'une réflexion sur les sciences.
a) La philosophie est une vision du monde. b) La science est une connaissance du réel. c) Il faut souhaiter la dictature de la raison.
  • II) La philosophie doit penser la science : l'épistémologie.
a) Science et philosophie sont indissociables. b) Faire de la science, c'est philosopher. c) La science pose de nouvelles questions philosophiques.
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« peuvent procéder que de l'étourderie.

Elles doivent par conséquent constituer l'idéal des sciences pour leur rigueur,leur clarté et leur certitude. • Kant : croire et savoir.La critique kantienne vient rompre l'unité du système philosophique par une distinction bien nette entre la réflexionthéorique et la réflexion pratique.

Kant accorde un primat à la philosophie pratique parce que c'est elle qui pensevéritablement la question de la destinée humaine (que dois-je faire? que m'est-il permis d'espérer?) mais il ensouligne d'autant mieux l'importance d'une réponse précise à la question « que puis-je connaître? » qui permet debien déterminer le domaine légitime de l'attitude scientifique. II.

Deux domaines séparés. Une fois les domaines respectifs du savoir et de la croyance bien établis, n'est-il pas possible de limiter la réflexionphilosophique à l'un des domaines et de laisser les sciences à leur propre logique et à leur dynamisme propre? • Philosophie pratique et esthétique.On pourrait tout d'abord, sans contester l'utilité d'une réflexion philosophique sur les sciences, la tenir pourfacultative et penser qu'elle n'a aucune influence sur des domaines comme l'éthique ou l'esthétique, dont on peutpenser, surtout pour le premier, qu'ils sont des domaines prioritaires.

Les sciences positives semblent assurées deleur démarche, il n'y a pas grand-chose à en dire; en revanche, l'individu dans sa vie quotidienne et face à ladifficile réalisation de sa liberté est sans cesse confronté à la nécessité d'une réflexion qui lui permette de secomprendre et de se régénérer. • Une réaction contre l'hégémonie des sciences.Ce primat d'une réflexion pratique ou métaphysique peut même, comme chez Heidegger, prendre un tour plusoffensif à l'égard des sciences et de la technique. Dans son analyse de la technique, Heidegger , très au-delà de la bonne conscience écologique, met en lumière une certainerelation d' « arraisonnement » : à force de vouloir se rendre « maître et possesseur de la nature », comme le disait Descartes , l'homme met, selon la riche métaphore heideggerienne, la nature« à la raison » : Heidegger parle aussi d' « arraisonnement » , comme si la technique abordait la nature en pirate ; Qu'est-ce àdire ? Dans sa conférence titrée « La question de la technique », Heidegger part de la question suivante : « quelle est donc l'essence de la technique moderne pour que celle-(ci puisses'aviser d'utiliser les sciences exactes de la nature ? » Pour répondre à cette question, il faut inverser le rapport traditionnelentre science et technique.

En apparence, la technique suit lessciences exactes de la nature ; en réalité, la relation est presqueinverse : c'est l'application technique qui renforce un certainaspect de ces sciences naturelles : « La physique moderne n'est pas une physique expérimentale parce qu'elle applique à la naturedes appareils pour l'interroger, mais inversement : c'est parce quela physique –et déjà comme pure théorie- met la nature endemeure de se montrer comme un complexe calculable et prévisiblede forces que l'expérimentation est commise à l'interroger », ajoute Heidegger .

Et peut-être en effet peut-on aller jusqu'à dire que lorsque la science travaille, elle a déjà en vue les applications techniques, qui peut-être alors l'oriententdans ses travaux : c'est bien ce que veut dire Heidegger quand il dit que c'est pour appliquer son « questionnement », sa mise à la question, que la physique est expérimentale. La technique humaine, explique-t-il plus largement, accomplit un destin remontant à la philosophie grecque et au nom duquel elle organise la nature en objet : ce faisant, l'homme viole et épuise un certain« fonds », non pas celui des réserves quantitatives de minéraux, mais celui d'une réserve de dévoilement et d'étonnement.

est-il d'ailleurs si faux que notre rapport à la nature soit devenu à ce point médiatisépar la technique que nous ayons du mal à voir ce qu'est la nature ? Bref, c'est cet enjeu de la techniquequi, aux yeux de Heidegger , illustre le mieux l'oubli de l'Etre dont il veut se faire le penseur.

Mais, dire que la technique contribue à l'oubli de l'Etre, ce n'est certes pas le rejeter en tant que telle : ce serait ungrand contresens que de voir pour autant chez Heidegger une diabolisation ou un refus de la technique. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement,mais en même temps, nous en libérer, de sorte qu'à tout moment nousconservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, leslaisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de. »

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