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La physique est-elle le modèle de toute science ?

Publié le 15/02/2004

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Ainsi, par exemple, il est vrai que toute augmentation du pouvoir d'achat se traduit par une hausse de la consommation ou encore que le blocage des loyers entraîne une raréfaction des logements mis en location. Mais est-il besoin de souligner que la scientificité d'une théorie ne se mesure pas non plus à son pouvoir de prévision ?En fait, la vérité scientifique n'a pas besoin d'être unique, elle est plurielle. Chaque science humaine à sa spécificité. Ainsi, par exemple, en histoire, il est impossible d'établir des lois et de prévoir l'avenir, car il n'y a pas de répétition dans l'histoire réelle des hommes. Penser le contraire serait nier la liberté des peuples et des Etats. Cette situation n'empêche pas l'historien de reconstruire le passé de la manière la plus objective possible et de mettre au jour des causalités singulières à l'origine de tel ou tel événement et donc des enchaînements irréfutables.N'oublions pas aussi que les physiciens eux-mêmes, depuis l'avènement de la relativité et surtout de la physique quantique, ont renoncé à une objectivité forte et admis que la connaissance du réel était liée à nos instruments de mesure et donc à des théories. Ce qui signifie que l'homme ne peut jamais connaître qu'un réel informé par sa propre pensée, son langage, sa vision du monde. Le réel en soi reste inaccessible.
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« exactement certains phénomènes comme les éclipses.

Le génie de Galilée a consisté à introduire l'idée de loi en physique.

Galilée ne se demande pas pourquoi les corps tombent, mais comment ils tombent. A l'intérieur d'une relation « légale » entre deux phénomènes, la notion de cause retrouve un sens positif, un sens technique.

La cause c'est le phénomène sur lequel je dois agir pour produire un effet.

Si je donne une valeurdéterminée à la « variable », une valeur déterminée de la « fonction » s'ensuit. La loi a une grande importance pratique et technique puisqu'elle permet de prévoir.

Elle rend l'univers intelligible puisqu'elle enchaîne les phénomènes dans un réseau d'équations mathématiques.

En nous permettantd'embrasser un grand nombre de phénomènes dans une formule simple, la loi réalise une précieuse « économie de pensée ». Mais la loi ne prétend pas apporter une intelligibilité totale.

Elle ne nous donne pas le secret des liaisons qu'elle exprime entre les phénomènes.

La science n'est pas une métaphysique.

Elle constate qu'il y a des relationsconstantes entre les phénomènes, elle s'efforce de traduire ces relations dans le langage mathématique le plusprécis.

La science se contente de poser le principe du déterminisme qui revient à dire que « l'apparition d'un phénomène est strictement déterminée par des conditions d'existence bien définis.

Le phénomène ne se produit quesi elles sont réalisées, mais alors il se produit nécessairement ». Le principe selon lequel les mêmes « causes » (au sens d'antécédents constants) produisent les mêmes « effets » paraît satisfaisant pour la raison (principe d'identité).

Cependant pourquoi tels ou tels phénomènes sont- ils liés entre eux par des lois ? Pourquoi tel phénomène est-il suivi de tel autre ? Parler d'une loi de la nature c'estadmettre que la relation qui unit deux phénomènes est une relation nécessaire et non pas une simple coïncidence defait. q La notion de hasard. a) Pour le savant la notion de déterminisme équivaut en pratique à celle de prévisibilité.

Louis de Broglie nous dit que pour le physicien « il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés à l'instant présent ou aux instants antérieurs jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet deprévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure ». b) On parlera de hasard pour désigner un fait qui échappe à tout pouvoir humain de le déterminer d'avance, un fait imprévisible, sans pour cela vouloir dire que le fait attribué au hasard est un fait sans cause.

Par exemple,j'ai gagné un lot à la loterie nationale C'est un hasard.

Mais soulignons avec Vassails que « Loin de signifier l'absence de relations, de lois nécessaires, le hasard manifeste au contraire leur trop d'abondance, leur trop decomplexité eu égard à nos possibilités pratiques d'information et de prévision. » Le hasard n'est pas la contingence, il se réduit à mon ignorance d'un déterminisme qui existe.

Et comme l'avait vu Spinoza , le hasard n'est pas l'absence de nécessité, mais l'ignorance de la nécessité. c) Cependant la science la plus moderne donnerait droit de cité, d'après certains, à la contingence.

Une partie du réel échapperait au jeu des lois naturelles.

L'hypothèse déterministe ne serait plus recevable à l'échelle de lamicrophysique.

Tandis qu'en mécanique classique la connaissance de la position et de la vitesse d'un mobile àl'instant t permet en principe de calculer la vitesse et la position d'un mobile à un autre instant, enmicrophysique on ne peut pas préciser simultanément la position d'un corpuscule et sa quantité de mouvement(la quantité de mouvement est le produit mV de la masse m du corpuscule par sa vitesse V).

Heisenberg a montré que si Dx est l'erreur sur la position du corpuscule et Dp l'erreur sur la quantité de mouvement, il existe entre Dx et Dp une relation dite d'incertitude telle que Dx.

Dp ³ h. Le produit des deux incertitudes est au moins égal à la constante universelle h.

Cette « incertitude » ne fait pas obstacle au déterminisme macrophysique parce qu'elle est à cette échelle « noyé dans la statistique », parce que la macrophysique opère sur des phénomènes qui mettent en cause des milliards de photons ou d'électrons.Mais le microphysicien est incapable de déterminer la trajectoire des corpuscules individuels.

Il ne peut préciserla position qu'en augmentant l'imprécision sur la quantité de mouvement et réciproquement.

Eclairer l'électronc'est troubler son mouvement en le bombardant avec des photons.

La position du corpuscule sera d'autantmieux précisée que la radiation lumineuse exploratrice aura une longueur d'onde plus courte, mais du même coupla fréquence est augmentée, donc l'énergie et la quantité de mouvement transmise au corpuscule étudié.

Le faitmême de l'observation fait échec à l'observation du fait. Mais si la position ou la vitesse d'un corpuscule ne sont pas exactement déterminables dans l'état actuelde la science, cela ne veut pas dire qu'elles soient indéterminées en elles-mêmes.

Le fait qu'on ne puisse fixer àla fois la position d'un corpuscule et sa vitesse ne nous autorise pas à dire qu'il n'y a pas de causes quidéterminent cette position et cette vitesse.

On nous rétorquera qu'en l'absence de toute possibilité devérification scientifique le déterminisme devient au même titre que l'indéterminisme une simple hypothèse métaphysique.

Mais le principe du déterminisme nous paraît au contraire lié à l'esprit scientifique qui ne sauraitrenoncer, sans se détruire lui-même, à affirmer qu'il existe des conditions nécessaires, des « raisonssuffisantes » à l'apparition des phénomènes.

De grands esprits comme Langevin , Einstein , Plank n'ont pas cru devoir rejeter, à cause des difficultés de la microphysique, le principe du déterminisme.

De Broglie lui-même, après avoir soutenu que les incertitudes de Heisenberg sont « irréductibles », est devenu moins affirmatif : « La physique quantique restera-t-elle indéterministe ? ».. »

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