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Platon, Philèbe 21a - 21d.

Publié le 25/01/2010

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platon

"SOCRATE

- Consentirais-tu, Protarque, à passer toute ta vie dans la jouissance des plus grands plaisirs ?

PROTARQUE

- Pourquoi non ?

- Croirais-tu avoir encore besoin de quelque chose, si tu en avais la jouissance complète ?

- Pas du tout

- Examine bien si tu n'aurais pas besoin de penser, de comprendre, de calculer tes besoins, et de toutes les facultés de ce genre ?

- En quoi en aurais-je besoin ? J'aurais tout, je pense, si j'avais le plaisir.

- Alors, en vivant ainsi, tu jouirais des plus grands plaisirs durant toute ta vie ?

- Sans doute.

- Mais, ne possédant ni intelligence, ni mémoire, ni science, ni opinion vraie, il est tout d'abord certain que tu ignorerais forcément si tu as du plaisir ou si tu n'en as pas, puisque tu es dénué de toute intelligence.

- C'est forcé.

- Et de même, si tu n'avais pas de mémoire, tu ne pourrais même pas te rappeler que tu aies jamais eu du plaisir, ni garder le moindre souvenir du plaisir qui t'arrive dans le moment présent. Si, en outre, tu n'avais pas d'opinion vraie, tu ne pourrais pas penser que tu as du plaisir au moment où tu en as, et, si tu étais privé de ton raisonnement, tu ne serais même pas capable de calculer que tu auras du plaisir dans l'avenir. Ta vie ne serait pas celle d'un homme, mais d'une huître ou de ces animaux de mer qui vivent dans des coquilles ! Est-ce vrai, ou peut-on s'en faire quelque autre idée ?

- Comment le pourrait-on ?

- Eh bien, une pareille vie est-elle désirable ?

- Ton argumentation, Socrate, me réduit en ce moment au silence absolu."

Platon, Philèbe 21a - 21d.

Comme bien des textes de Platon, celui-ci base sa réflexion sur un dialogue entre deux personnages, Socrate et Protarque l'un présentant la thèse de l'auteur alors que l'autre présente l'antithèse. Socrate va tenter de montrer à Protarque que son point de vue est le bon par des arguments, il va lui montrer qu'une vie où tous les désirs sont satisfaits n'est pas désirable.    Socrate, à travers qui Platon expose son discours, nous dit qu'une vie dans laquelle les plus grands plaisirs seraient accessibles ne serait pas aussi agréable que ce que Protarque semble penser. Celui-ci dans les premières lignes du texte semble ne pas douter que cette vie lui apporterait plaisir et bonheur. Protarque expose cette situation de vie où rien ne manquerait, où tous les désirs seraient assouvis, où le besoin n'existerait pas puisque tout serait accessible.

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