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La pluralité des cultures peut-elle nuire à l'humanité ?

Publié le 27/02/2008

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Par définition, la pluralité traduit la multiplicité et l'individualité des êtres humains. Cette diversité s'illustre dans l'abondance de civilisation, chacune formée sur différentes parties du globe et possédant une Histoire et des caractéristiques propres. Mais cette variété ne mènerait elle pas à l'ethnocentrisme des cultures qui finirait par se considérer supérieures? De plus, cette profusion ne fait qu'accentuer la difficulté des peuples à se comprendre.   Cependant, l'Histoire nous l'a montré, l'imposition d'une culture universelle qui permettrait au genre humain de ne former qu'un peuple a toujours échouée. Cet échec a pu notamment être constaté dans les tentatives de colonisation Et comme l'a déclaré l'ancien Président Jacques Chirac a l'occasion du lancement de sa fondation le 9 juin 2008 a Paris : "Ma conviction est que chaque peuple a un message singulier à délivrer au monde. Chaque peuple peut enrichir l'humanité en apportant sa part de beauté, de création, de vérité"   Toutefois, l'humanité est par essence hétérogène, diverse et multiculturelle, aussi apparaît-il comme un paradoxe de se demander si la pluralité de ses cultures pourrait lui nuire. Dans la mesure où elles semblent co dépendantes, ne serait il pas plus judicieux de les faire coexister plutôt que de se demander laquelle nuit le plus à l'autre ?     I.         La pluralité nuit à l'humanité     La culture se transmet au sein d'une société par l'éducation et l'imitation. Chaque culture a ses propres rituels, ses traditions artistiques, ses connaissances scientifiques, sa religion et ses techniques. Mais l'appartenance a une civilisation produit chez l'individu un ethnocentrisme, il considère comme exclusives et supérieures les valeurs de son groupe : « Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage » (Montaigne, Essais).  Cette vanité vis-à-vis de sa culture se produit chez tous les peuples. Pour les Grecs de l'Antiquité, les autres hommes ne sont que des barbares inferieurs, a en croire Aristote, l'esclavage les « humanise » un peu en les plaçant au contact de la grande culture grecque, la seule légitime. Plus récemment, l'idéologie Nazie considère non seulement la culture mais également la race aryenne comme supérieure alors que les juifs sont des êtres insignifiants qui ne méritent pas la vie et qui en plus de tous leurs tords empiètent sur l'espace vital nécessaire au peuple supérieur et a son développement. Ainsi, la tendance à penser que certaines sociétés sont primitives peut mener dans ce second cas a l'ethnocide, la destruction d'une ethnie. Cependant, souvent la pluralité des civilisations ne les pousse pas à avoir recours à des solutions si radicales et elles se contentent alors de vivre les une à cote des autres à défaut de vivre les une avec les autres. Mais il va sans dire que la diversité des cultures entraine des différences de valeurs et de points de vue qui rendent difficile la compréhension et la communication entre celles-ci. Le meilleur exemple est celui du mythe de Babel. La genèse fait état d'une tour jadis construite par les descendants de l'arche de Noé qui étaient alors la totalité des représentants de l'humanité. Souhaitant atteindre les cieux pour rejoindre Dieu, les hommes se mirent à bâtir une tour. Parlant tous une seule et même langue, les travaux avançaient très vite mais Dieu, les jugeant trop ambitieux et orgueilleux, décida de les punir en multipliant les langues. Les bâtisseurs ne se comprenant plus, les travaux cessèrent. Les hommes se dispersent alors aux quatre coins du monde. Ce mythe place la diversité des cultures et plus particulièrement des langues au rang de malédiction. Sans aller aussi loin, l'incompréhension interculturelle peut simplement se manifester dans l'incapacité à accepter ou à adhérer aux traditions d'un peuple étranger même si elles sont triviales comme les traditions culinaires. Pour remédier aux faiblesses de la multi culturalité nombreuses ont été les tentatives, mais veut on vraiment d'une culture universelle ?

« l'on juge responsable du conflit qui secoue le pays, l'intégrisme musulman qui depuis quelques années détient uneplace de choix sur la scène internationale pour le radicalisme de ses actions et enfin moins connu, l'intégrisme sikhen Inde qu'on remarqua du fait lorsqu'un activiste assassinat Indira Gandhi en 1984.

Ces multiples tentatives plus ou moins efficace de faire se ranger le monde sous une seule et même bannièreculturelle n'ont fait qu'accentuer le besoin des peuples à avoir une identité propre qui les distingue les uns desautres.

La diversité renforce le sentiment d'humanité, serait il possible de les faire coexister ? III. Les 2 peuvent coexister La culture et l'humanité sont des notions qui appartiennent à leur époque, elles sont en perpétuelle évolution.L'humanité du 16ème siècle était une humanité d'hommes blancs européens, la controverse de Valladolid est là pouren faire la preuve ; L'humanité de Jaurès en 1904 était celle de classes populaires oubliées par le développementauxquelles le socialisme pouvait apporter de l'espoir ; enfin l'Humanité des idéologues du Nazisme était celle d'unerace, blanche et pure.Quant à la culture, elle est appréhendée par l'honnête homme du 17eme siècle comme l'alliance du bon gout et de laculture générale, celle-ci lui permettait de « savoir, converser et vivre » selon la formule de Boileau.

Il s'agissait biensur d'une culture classique teintée de catholicisme.

Qui oserait aujourd'hui, à la Tribune de l'ONU imposer une telleconception de la culture.

Tout d'abord le champ culturel s'est étendu, il ne s'agit plus strictement de littérature, depeinture et de musique, même si bien entendu ces arts constituent encore le noyau culturel historique des peuples,mais il s'agit aussi de la cuisine, des rapports humains et sociaux, de la religion boire même de la conception dumonde.Ensuite l'échelle des valeurs arbitrairement fixée entre les bonnes et les cultures inférieures tend à se réduire, on nemène plus de guerre coloniale pour imposer à certain peuple l'usage d'une langue, des musées sont créés quivalorisent les arts premiers, et on a enfin compris que certains peuples ne pouvaient exister que par rapport à leurterre.Enfin on a compris que les cultures meurent si elles sont uniques.

Une culture ne vit qu'en s'enrichissant des apportsculturels extérieurs.

Le Français ne compte que peu de mots Francs.

Le dialecte d'Amsterdam compte 20% de motsfrançais.

L'Indonésie a un code civil très proche du code civil français de même que le Vietnam.

L'art latin n'auraitpas existé s'il n'y avait pas eu les grecs.Il y a de nombreuses manières de voir le monde, sans nier l'humanité des autres cultures et qui permettent derelativiser l'importance de sa propre culture.

Une culture unique donne le « Meilleur des Mondes » Aldous Huxley.

Conclusion L'humanité et la culture sont, malgré quelques mésententes mineures et temporelles, des concepts indissociables.D'ailleurs se poser la question de la possibilité d'une humanité sans culture semblent absurde car ca serait supposerque l'homme existe sans culture.

La diversité des civilisations est indispensable au développement de l'humanité etl'instauration d'une culture universelle commune à tous les hommes ne peut qu'échouer dans la mesure où, même sil'incompréhension agace, l'humanité a toujours craint de voir disparaitre ses multiples identités et a désormaiscompris qu'il est possible de créer une société mondiale dont la diversité des cultures serait le cœur du projet.. »

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