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La poésie de GERARD DE NERVAL

Publié le 27/03/2012

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Il existe, dans l'histoire des lettres françaises, peu de cas de relativité littéraire aussi évidente que celui de Gérard de Nerval. Non reconnu en son temps pour ce qu'il était vraiment, longtemps considéré ensuite comme un poète mineur, il n'a pu être mis à sa vraie place que par le 20e siècle, lorsque le Surréalisme et une réappréciation de la notion de romantisme (surtout à la lumière du romantisme allemand) eurent apporté un éclairage nouveau à son· oeuvre. Encore faut-il noter que d'autres malentendus se .sont substitués au premier : on ne voyait en lui tantôt que le peintre aimable et facile des paysages du Valois, tantôt qu'un poète délirant engagé jusqu'à en mourir dans la voie de l'ésotérisme ou dè l'initiation. Ces orientations diverses et parfois contradictoires ont, il est vrai, coexisté en lui. Il était doué, a écrit Charles Mauron, d'une extraordinaire élasticité mental  qui lui a permis d'osciller entre la pensée magique de l'inconscient et une pensée consciente très sensible à certains aspects du réel. C'est sans doute ce qui a fait que l'attitude du réaliste et celle du voyant lui ont été également naturelles : il les a assumées l'une et l'autre dans l'unité de son expérience du langage....

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« -' .

, ' 320 1 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE ' Un triple enracinement : historique, géographique, culturel Gérard Labrunie, dit de Nerval, est un des écri­ vains dont la formation -et singulièrement cette période essentielle de la formation qu'est l'enfance, l'adolescence - a été déterminante.

() Un enfant du siècle.

Enfant du siècle, il l'est d'abord, comme beaucoup .de romantique, -et il l'a dit·- parce que ses premières années ont été bercées au bruit de l'épopée -- napoléonienne.

Il n'a que sept ans lorsque son père Etienne Labrunie, médecin ordinaire attaché au ser­ vice de l'Armée du Rhin, rentre de la campagne de Russie : c'est l'échec d'une grande aventure, mais aussi d'un destin humain puisque le docteur Labrunie ne ramène pas sa femme qui l'avait accompagné et qui, morte d'épuisement et de fièvre en Silésie, a été enterrée au cimetière polonais de Gross-Giogau.

Gé­ rard reçoit ainsi la blessure de l'histoire.

Blessure dont on mesure l'importance si l'on sait qu'elle a pour une large part orienté sa sensibilité, marqué sa psy-.

chologie et présidé à la naissance du '' mythe '' de la femme sur lesquels il a construit une grande partie de son œuvre 1 .

En outre, l'image transfigurée de Napoléon ne cessera de le hanter et de le poursuivre jusque dans ses délires.

· ,La géographie nervalienne.

L'enfance de Gérard d'autre part est toute impré­ gnée des paysages du Valois qui seront son décor.

D'abord confié à une nourrice de Loisy, il séjourne plus tard chez son grand oncle Antoine Boucher à 1.

Cf.

H.

SEBILLOTTE : Le Secret' de G.

de Nerval;. »

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