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LA POÉSIE LYRIQUE AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE

Publié le 19/05/2011

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I. — LES ROMANTIQUES.

Lamartine (1790-1869).

Vie. — Alphonse de Lamartine est né à Mâcon, le 21 octobre 179o. Son père, gentilhomme de vieille souche, avait porté l'épée, et était un type de droiture et de probité; sa mère fut une des femmes les plus distinguées de son temps, par l'intelligence et par le coeur. Lamartine était l'aîné de six enfants, et seul fils. A l'âge de dix ans, on le mit en pension, d'abord à Lyon, puis à Belley. De 1807 à 1814 il partage de nouveau la vie de famille, à Milly et à Mâcon. Un voyage en Italie (1811 - 1812) vient ajouter des sensations colorées aux douces impressions du Mâconnais. En 1814, à la première Restauration, Lamartine est garde du corps de Louis XVIII; mais, après les Cent Jours, il ne reprend pas de service. Il retombe dans le fécond désoeuvrement du campagnard, du voyageur, de l'homme du monde. Alors, sous l'influence d'un profond amour brisé, il écrit les Méditations, publiées en 1820. Le succès en est immense. Louis XVIII nomme le poète secrétaire d'ambassade à Florence, en 1821. En 1823, paraissent les Nouvelles Méditations et la Mort de Socrate ; puis le Dernier Chant du pèlerinage d'Harold (1825) et les Harmonies (1830). La même année, Lamartine est reçu à l'Académie française.

« Voyage en Orient avec l'Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand. L'Histoire des Girondins (1847, 8 volumes).

Cet ouvrage tient à la fois del'histoire et du roman.

Les portraits de Robespierre, de Mme Roland, deVergniaud; le récit des massacres de Septembre; le procès de Louis XVI; ledernier banquet et la mort des Girondins, sont les plus belles pages de ce livreinégal qui eut un succès foudroyant, et qui contribua pour sa part à larévolution de 1848.Les Confidences, Graziella, Raphaël (5849), les Nouvelles Confidences (1851),sont des fragments d'autobiographie un peu romanesques, où les passagescharmants et éloquents abondent, mais dont la lecture suivie fatigue etdéçoit.Citons encore l'Histoire de la Révolution de 1848 (1849), l'Histoire de laRestauration (1851-1853), et le Cours familier de littérature (1856-1869).Enfin, il nous reste de Lamartine un grand nombre de discours politiques(1833-1848), dont le plus célèbre fut prononcé à l'Hôtel de Ville (25 février1848) pour obliger le peuple à renoncer au drapeau rouge et à conserver ledrapeau tricolore.Le lyrisme de Lamartine.

— On pourrait ramener les pièces caractéristiques deLamartine au plan suivant : I° Un spectacle, ou un souvenir, dans un cadrede « nature » (l'Isolement : Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieuxchêne...

Je contemple...

Ici gronde le fleuve...; — l'Automne : Salut, boiscouronnés d'un reste de verdure...; — le Vallon : Prêtez-moi seulement,vallon de mon enfance, Un asile d'un jour..., etc...).

2° La mélancolie, ledécouragement, le désespoir envahissent l'âme du poète (l'Isolement : Que me font ces vallons, ces palais, ceschaumières...

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé...

; le Vallon : L'amitié te trahit, la pitiét'abandonne...).

3° Mais, par degrés, l'espoir en Dieu, le calme de la nature agissent sur cette mélancolie(l'Isolement : Mais, peut-être, au delà des bornes de sa sphère...

Sur la Terre d'exil pourquoi resté je encore...

?; —le Vallon : Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime...).

Et le poète souhaite de mourir pour s'absorber en Dieu(le Passé : Saluons la splendeur divine Qui se lève dans le lointain...

Ami, pour y voler plus vite, Prenons les ailes dela mort).Or, ce genre de lyrisme est celui qui convenait à la société de 1820, encore tout émue des catastrophes de laveille, saturée de mélancolie et de religiosité par la lecture de Chateaubriand, et attendant un poète qui chanteraitses états d'âme.Jamais poète, donc, ne parut plus à propos que Lamartine, et il devait survivre à son succès d'actualité, parce qu'ilrépondait moins à une mode qu'à un besoin profond et éternel de l'âme humaine, particulièrement vif à cetteépoque.Ajoutons que, précisément, ce lyrisme n'est jamais, des Méditations aux Harmonies, une poésie de virtuose.Lamartine n'est pas poète de profession; il s'en est toujours défendu, même avec un peu de fatuité.

Il ne chanteque pour exhaler, à de certaines heures, l'émotion ou l'enthousiasme qui l'oppressent.

De là, sans doute, unecertaine négligence d'expression et des inexpériences de métier qui gâtent ses vers, aux yeux des grammairiens etdes Parnassiens.

Mais de là, aussi, dans quelques pièces, une sincérité d'accent, une puissance d'inspiration, quifont oublier absolument le poète, pour céder toute la place à la poésie. Victor Hugo (1802-1885). Vie.

— Victor-Marie Hugo est né à Besançon, en 1802, « d'un sang breton et lorrain à la fois ».

Son père, lecommandant Léopold-Sigisbert Hugo, était de Nancy; sa mère Sophie Trébuchet, était de Nantes.Le jeune Hugo suivit son père en Italie, en Corse, à l'île d'Elbe; puis en Espagne (1812), où il resta pendant un an,avec son frère Eugène, au Collège des Nobles de Madrid.

En 1812, retour à Paris, séjour dans la maison de la ruedes Feuillantines, où les deux frères lisent un peu à tort et à travers, et où ils ont pour maîtres « un vieux prêtre, unjardin et leur mère ».

En 1815, Victor est élève de la pension Cordier, d'où il suit les cours du lycée Louis-le-Grand; ila un accessit de physique au concours général, et son père le destine à l'École polytechnique.

Mais, en 1817, ilenvoie des vers à l'Académie française; en 1819, il est lauréat des jeux floraux, et, cette même année, il fonde avecson frère, Abel, et en collaboration avec Soumet et Vigny, le Conservateur littéraire, qui ne dura qu'un an : il y écritpour sa part 272 articles.

Il se marie en 1822.

En 1823, il collabore à la Muse française, qui est l'organe du premierCénacle et où il fait encore de la critique.Cependant, il réunit les pièces de vers qu'il a composées depuis 1818, et publie, en 1823, les Odes (augmentées, en1826, des Ballades).

Cromwell et sa Préface paraissent en 1827 ; puis, en 1829, les Orientales, Hernani en 1830,Notre-Dame de Paris en 1831.

Laissons les drames, dont il sera question plus loin, pour ne citer que les recueilslyriques ou épiques.

De 1831 à 1840, Hugo donne ses quatre plus beaux volumes de vers les Feuilles d'automne, lesChants du crépuscule, les Voix intérieures, les Rayons et les Ombres.

En 1841, il entre à l'Académie française.Il avait chanté avec conviction les Bourbons; mais après les ordonnances et la révolution de Juillet, il s'était rallié àla monarchie de Louis-Philippe; celui-ci le nomma pair de France en 1845.

En 1848, Hugo est élu député àl'Assemblée Constituante.

C'est l'époque où il commence les Misérables, et où il écrit certaines pièces desContemplations.

Au coup d'État de décembre 1851, il se met dans l'opposition, est porté sur la liste des proscrits, etexilé.

De Bruxelles, il se rend à Jersey, puis à Guernesey.

Il publie alors les Châtiments (1853), pamphlet contrel'Empire, les Contemplations (1856), la première série de la Légende des siècles (1859), les Misérables (1862),. »

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