La Poésie au XVIIIe siècle
Publié le 27/02/2012
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Si nous mettons à part André Chénier, seul capable de revivifier la poésie classique, de la pénétrer de son coeur et de son âme, on constate que la plupart des poètes, avant 1820, traitent allègrement toutes les formes de la poésie : ce sont pour eux exercices où ne s'engage pas la personnalité intime de l'homme; il suffit que s'y exerce l'habileté du poète; ils croient pouvoir exceller indifféremment dans tous les genres, de même qu'un bon élève peut être premier en version latine en même temps qu'èn mathématiques ou en dessin. Pas un n'a l'idée que telle forme doit convenir à tel don personnel, à telle teinte propre de l'imagination ou de la sensibilité; à plus forte raison aucun ne songe-t-il à créer sa forme particulière de poésie en modifiant tel genre traditionnel, comme devait le faire Lamartine....
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plus souple, parce que le carcan du « bon goût » aurait été desserre.
Écouchard-Lebrun, que ses contemporains appelèrent, par admiration pour son génie, Lebrun-Pindare (1729¬ 1807) est, dans cette seconde moitié du siècle, le repré sentant le plus caractéristique du grand lyrisme, avec ses six livres d'Odes, dont quelques-unes, comme l'Ode à Buffon et l'Ode au Vaisseau Le Vengeur sont restées longtemps classiques.
Thomas (1732-1785), Colardeau (1732-1776), Malfdâtre (1733-1767), Ducis (1733-1816), Dorât (1734-1780), Rulhières (1734-1791), Boufflers (1738-1815), Léonard (1744-1793), Florian, Cubières,
Bertin (1752-1790), Parny enfin (1753-1814), traitèrent d'une manière assez analogue tous les genres lyriques, élégies, idylles, stances, épîtres, odes, fables, satires, épigrammes, contes en vers, églogues. Leur talent oscille
entre l'éloquence et la grâce spirituelle fleurs sujets,
entre une impiété élégante et un amour où le badin-age tient plus de place que la passion.
'Parfois, une / mélan colie sincère tente de s'exprimer, que la mièvrerie du
style, la pauvreté du vocabulaire; la banalité des
images, l'abus des procédés classiques, et surtout la mythologie font paraître peu naturelle. Gens d'esprit, versificateurs habiles, ils ne sont pas poètes. Il semble qu'après la Révolution, si la forme reste sensiblement la .
même, et aussi peu poétique, du moins l'inspira¬ tiorî se fasse plus riche ou plus personnelle.
La couronne poétique de Napoléon Ier (1807) et L'Hymen et la Naissance (1812) sont des recueils de poésie consacrés par plus de vingt poètes à la gloire de l'Empereur, lors de son second mariage et de l'a naissance du Roi de Rome.
La lecture en est d'autant
plus consternante qu'on ne peut manquer de comparer ces ouvrages à ce qu'un Hugo a pu faire en traitant
exactement le
même sujet.
Or aucun de ces poètes n'a trouvé un accent personnel, une image vive, ni même une vraie éloquence; tous utilisent à satiété la mytho logie la plus usée, où Ossian voisine avec Apollon, comme un oripeau de plus.
Il y a beaucoup plus d'ori
ginalité dans les Messéniennes de C.
Delavigne (écrites en 1815, publiées en 1818). Enfin, un sentiment sincère et ardent anime ces « Élégies politiques » : la Bataille
de Waterloo, la Dévastation du musée, Sur le besoin de s'unir après le départ des étrangers. Au milieu de tant.
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