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La politique détermine-t-elle l'évolution historique ?

Publié le 05/03/2004

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HISTOIRE

Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).

POLITIQUE (gr. polis, cité)

Hannah Arendt, commentant Aristote, distingue le politique qui est l'espace public (polis), commun à tous les citoyens, lieu où chacun délibère en vue de l'intérêt général, de la politique qui est l'art de délimiter cet espace et de conserver son intégrité. Cette distinction révèle l'essence du politique. S'il faut en effet protéger cet espace, c'est que le politique risque toujours d'être corrompu par le non-politique, par ces intérêts privés que sont les intérêts économiques. Ainsi, l'antagonisme des volontés partitique est en puissance l'espace de la raison, il est en fait le lieu où s'affrontent les passions qui naissent des différences sociales entre les hommes. Le politique est donc moins une réalité effective qu'une tâche infinie et impossible en raison des effets déviants de l'économique sur le politique, du privé sur le public. Il est par essence une valeur , la limite idéale vers laquelle tend la vie sociale. La citoyenneté, alors, est elle-même une conquête qui requiert le désintéressement et cette ferme volonté de résister aux pressions de l'intérêt privé qu'on appelle la vertu ou esprit civique et qu'on exige de chacun, vertu dont l'abandon, si l'on en croit Montesquieu, signale la mort des républiques.

DÉTERMINISME (lat. determinare, marquer les limites)

Gén. Ensemble des conditions nécessaires à la production d'un phénomène. Épist. Par extension, désigne la doctrine qui postule que tous les phénomènes sont liés entre eux par des lois constantes et universelles. Cette doctrine prétend surtout que l'invariabilité de ces lois (les mêmes causes produisent les mêmes effets) autorise la prévision scientifique. L'astronome Laplace est sans doute le premier à formuler clairement le principe du déterminisme universel: « Nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur et comme la cause de ce qui va suivre. » Déterminisme et liberté. Déterminisme et liberté ne sont pas nécessairement contradictoires. En effet, le déterminisme, contrairement au fatalisme (destin), ne suppose pas que tout soit réglé d'avance : le déterminisme naturel est aveugle, autrement dit la nature n'agit selon aucune fin (opposé à finalisme). Par ailleurs, la connaissance des causes qui déterminent nécessairement tel effet peut permettre aux hommes d'accroître leur puissance d'agir. Par ex., la connaissance de la loi de la chute des corps permet la construction du parachute. Avec Spinoza, on pourrait donc dire que nécessité et liberté ne s'opposent pas, que « la liberté, c'est la nécessité comprise ».

« La politique ne détermine pas l'évolution historique des sociétés ·~[•]~· Les rapports économiques constituent le moteur de l'histoire.

Il n'existe pas de méchanceté initiale et gratuite.

Celle-ci a toujours une origine économique.

Elle sert à défendre des intérêts de classe.

Robinson (1.

eu besoin d'une épée D ühring écrit que Robinson, «l'épée à la main », a réduit Ven­ dredi à l'esclavage .

D'où lui vient cette épée? se demande Engels.

Si Ven­ dredi avait été armé d'un revolver, le rapport de force se serait inversé .

Engels d'en conclure que «la victoire de la force a pour condition la puissance écono­ mique ».

C'est elle qui permet la fabrication d'outils et d'armes.

L'hypothèse d'une méchanceté initiale est erronée L a violence n'est pas le fait fondamental de l'histoire, com me le «Le fondement de la vio­ lence elle-même est la puis­ sance économique.» Friedrich Engels, Anti-Dühring prétend Dühring.

La force qu'emploie Robin­ son n'a pas une finalité politique , mais écono­ mique .

Elle contraint Vendredi à produire plus de moyens de sub­ sistance que Robinson ne lui en fournit pour qu 'il continue de tra- vailler.

L'origine de l'es­ clavage est donc de nature économique.

L'histoire obéit à des processus économiques A u Moyen Age, fait remarquer Engels, les mystiques savaient déjà que 11 oppression d'une classe par une autre est illégitime .

Voilà qui n'a rien changé.

En revanche , la grande industrie capitaliste a donné naissance à la classe des prolétaires.

Les prolétaires sont deve­ nus capables de reven­ diquer la suppression de l'État et des classes elles-mêmes.

Le rôle de la politique dans l'histoire n'est absolument pas celui que lui attribue Dühring.

La politique n'est que l'instrument de l'écono­ mie.

C'est elle qui conduit à l'exploitation de l'homme par l'homme.. »

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