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La politique peut-elle recevoir son principe de l'éthique ?

Publié le 28/02/2004

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POLITIQUE (gr. polis, cité)

Hannah Arendt, commentant Aristote, distingue le politique qui est l'espace public (polis), commun à tous les citoyens, lieu où chacun délibère en vue de l'intérêt général, de la politique qui est l'art de délimiter cet espace et de conserver son intégrité. Cette distinction révèle l'essence du politique. S'il faut en effet protéger cet espace, c'est que le politique risque toujours d'être corrompu par le non-politique, par ces intérêts privés que sont les intérêts économiques. Ainsi, l'antagonisme des volontés partitique est en puissance l'espace de la raison, il est en fait le lieu où s'affrontent les passions qui naissent des différences sociales entre les hommes. Le politique est donc moins une réalité effective qu'une tâche infinie et impossible en raison des effets déviants de l'économique sur le politique, du privé sur le public. Il est par essence une valeur , la limite idéale vers laquelle tend la vie sociale. La citoyenneté, alors, est elle-même une conquête qui requiert le désintéressement et cette ferme volonté de résister aux pressions de l'intérêt privé qu'on appelle la vertu ou esprit civique et qu'on exige de chacun, vertu dont l'abandon, si l'on en croit Montesquieu, signale la mort des républiques.

PRINCIPE (lat. principium, commencement)

Log. Désigne soit la proposition initiale d'une déduction dont résultent nécessairement d'autres propositions dites conséquentes, soit les lois générales de la pensée ou principes directeurs de la connaissance. principes logiques. Épist. Ensemble des propositions directives auquel le développement d'une science est subordonné. Méta. Cause première des choses. Ainsi, Dieu pour Pascal : « Tout par lui, tout pour lui. » Mor. Au sens normatif, règle d'action clairement formulée.

« - La politique ne peut pas recevoir son principe de l 'éthique L'action politique n'attend pas.

Au philosophe de réfléchir.

A l'homme politique d'agir.

Il est utopique de compter sur l'hypothétique moralité des citoyens pour parvenir à assurer l'ordre et la puissance de la nation.

Ce sont les circonstances qu' gouvernert a po litiqu e n'a qu e fair e de la morale l ors­ qu 'elle doit immédiate­ ment répondre à un e •Un esprit sage ne condam­ nera jamais quelqu 'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république .• Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live invasion , un e catastrophe natur ell e, éco nomiqu e, une crise soc iale.

Le grand s tra tège en mati ère de politique , pense Machia ­ vel, n'es t pas ce lui qui réfl échit en mor a li ste , mais celui qui sait prendre les bonnes décisions au moment où il le faut.

Il est utopique de vouloir n1arier éthique et politique 1 ' on p e ut to uj o ur s L rêver à un mon de meill eur.

Platon, Tho­ mas More , Francis Bacon, Charles Fou ­ rier , e n philosoph es, ont d ess iné l es plans d'une cité radi euse .

La réa lité es t ma lhe ur euseme nt moins séd uisa nte.

La politi que, pour ê tr e effi­ cac e, doit tenir co mpt e d e ce fait: l'homme, par nature, n'es t pas enclin à se soumettre aux décrets de la morale .

L'absence d'éthique rend nécessaire la politique C om me Rousseau l'av ait bien vu , il n'y aurait pas besoin de lois , de gouverne­ ments, si tous les hommes pouvaient obéir aux préceptes que leur dicte leur conscience morale.

Puisqu e ce n 'es t pa s le c a s, il faut bien s'e n r e m e ttr e à la politiqu e, l a qu e ll e dispose de la force pour imposer ce qu e l 'éthiqu e ne par­ vient pas à imposer.

La politique concerne le plus grand nombr e; la moral e co ncerne le plus petit nombre.

La politique ne peut donc pas prendre pour principe l 'éthique.

Si te l était le cas, elle serait systémat iquem ent vou ée à l'éc hec .. »

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