Pour avoir du goût, faut-il etre cultivé ?
Publié le 27/12/2005
Extrait du document
On dit habituellement que quelqu'un "a du gout", comme si le gout était une donnée naturelle, une capacité innée à apprécier les choses à leur juste valeur. Il semble ainsi que le sens commun le goût ne peut être affaire de culture ou d'apprentissage. C'est pourquoi on considère traditionnellement que " des goûts et des couleurs, on ne discute pas ". Le goût ne serait aucunement affaire de raison, de discussion, d'éducation voire d'initiation, il renverrait à ce qu'il y a de plus individuel et de plus subjectif en chacun. Pourtant, nous pouvons remarquer que le goût peut différer d'une culture à une autre. Bourdieu, dans " La Distinction ", montre ainsi comment les critères du goût diffèrent d'une classe sociale à une autre. L'exemple de la mode montre, en outre, la volatilité et la relativité des "gouts". Ce qui est "à la mode" aujourd'hui sera démodé et de "mauvais gout" demain ! Il faudrait se demander si cela ne peut pas nous conduire à penser une dimension culturelle du goût. Dans ces conditions, ne peut-il pas relever d'une éducation ? Remarquez toutefois que l'idée d'une éducation du goût conduit alors sans doute à la reconnaissance de critères universels. Mais n'est-ce pas encore avancer que des goûts sont plus hauts que des autres ? Ou que tout le monde devrait avoir les mêmes jugements en matière de gout ? Du coup, être cultivé, c'est aussi être capable de comprendre la constitution de notre propre goût et sa formation, comme le fait Kant dans sa Critique de la faculté de juger.
«
s'accoutume à voir les tableaux avec les yeux de Le Brun, du Poussin, de Le Sueur ; on entend la déclamation notéedes scènes de Quinault avec l'oreille de Lulli, et les airs, les symphonies, avec celle de Rameau.
On lit les livres avecl'esprit des bons auteurs.
» Quant à l'art de cour, des palais minoens aux salons de la princesse Mathilde, certes ilimpose un style, mais il oriente aussi le goût, d'abord dans le pays où il est né, puis partout où s'exerce l'influencede celui-ci.
Conclusion.
On comprend que le goût se forge par la culture mais aussi par des intuitions personnelles qui ne s'apprennent paset qui sont dues au tempérament de la personne.
Mais l'environnement culturel n'est qu'un terreau pour quel'individu développe du goût.
En d'autres termes, la culture est une condition nécessaire mais non suffisante àl'éclosion du goût, ce « sixième sens » n'est en rien quelque chose de naturel.
C'est une question délicate, car reprocher à quelqu'un d'avoir mauvais goût, c'est émettre véritablement unjugement de valeur sur cette personne, chose en réalité très mal perçue.
Les critiques envers le mauvais goût seraitplus fondées que celui-ci touche toute une époque ou un pays, dans ce cas, faire une critique serait un acte quipourrait permettre à la société de réfléchir sur elle-même.
Avoir mauvais goût est souvent intentionnel, cela permetde se démarquer des autres individus et d'acquérir une singularité bénéfique à la construction de soi.
On dit habituellement que quelqu'un "a du gout", comme si le gout était une donnée naturelle, une capacité innée àapprécier les choses à leur juste valeur.
Il semble ainsi que le sens commun le goût ne peut être affaire de cultureou d'apprentissage.
C'est pourquoi on considère traditionnellement que " des goûts et des couleurs, on ne discutepas ".
Le goût ne serait aucunement affaire de raison, de discussion, d'éducation voire d'initiation, il renverrait à cequ'il y a de plus individuel et de plus subjectif en chacun.
Pourtant, nous pouvons remarquer que le goût peutdifférer d'une culture à une autre.
Bourdieu, dans " La Distinction ", montre ainsi comment les critères du goûtdiffèrent d'une classe sociale à une autre.
L'exemple de la mode montre, en outre, la volatilité et la relativité des"gouts".
Ce qui est "à la mode" aujourd'hui sera démodé et de "mauvais gout" demain ! Il faudrait se demander sicela ne peut pas nous conduire à penser une dimension culturelle du goût.
Dans ces conditions, ne peut-il pasrelever d'une éducation ? Remarquez toutefois que l'idée d'une éducation du goût conduit alors sans doute à lareconnaissance de critères universels.
Mais n'est-ce pas encore avancer que des goûts sont plus hauts que desautres ? Ou que tout le monde devrait avoir les mêmes jugements en matière de gout ? Du coup, être cultivé, c'estaussi être capable de comprendre la constitution de notre propre goût et sa formation, comme le fait Kant dans saCritique de la faculté de juger.
1) La définition du goût.
Le goût, en effet, désigne, d'une part, un « don » personnel, d'autre part un phénomène collectif, l'orientationd'une société ou d'un milieu vers certaines formes d'art nettement déterminées ; c'est la faculté d'éliminer, dechoisir, de créer des associations heureuses, qui naît d'une certaine intuition de la qualité, de la « saveur » deschoses, parallèle en somme à celle qui s'exerce sur le plan sensoriel et gastronomique. Au sens de phénomène collectif, le goût n'a pas ce caractère subjectif : il est parfois une adhésion aux préférences et aux choix depersonnalités marquantes d'un milieu , plus souvent le contrecoup d'événements historiques, d'une découverte ou d'une création dans le domaine de la culture ou même de la technique.
Le goût d'une époque est fréquemment uneréaction contre celui de l'époque précédente.
Les différentes étapes de l'histoire du goût ne sont pas les phasessuccessives d'une évolution continue, mais recèlent en elles-mêmes leur point de départ et leur terme.
Celui-ci estmarqué d'abord par la création d'un style, plus ou moins éphémère et, parallèlement, par l'apparition de modes, de« manies », d'engouements, qui s'épuisent par leur excès même .
On comprend que dans la définition même du goût, il n' y a pas uniquement des prérogatives subjectives, mais le goût est façonné par l'entourage proche ou par lasociété. Je ne serais pas entièrement responsable de mes goûts.
Aussi dans cette perspective, on peut difficilement reprocher à quelqu'un d'avoir mauvais goût, car ça serait lui reprocher son milieu social, ce dont il n'est pasresponsable.
Mais d'un point de vue subjectif, avoir mauvais goût n'est pas non plus une faute morale.
Critiquer lesgoûts de quelqu'un devant est très souvent considéré comme insultant car par définition un individu est libre d'aimerce qu'il veut.
2) Le mauvais goût et l'individu.
Si le milieu et les conditions de vie d'un individu contribuent à former le goût, ils peuvent aussi le déformer, voire le.
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