Devoir de Philosophie

Pour connaître faut il se détacher de ce que l'on croit ?

Publié le 28/12/2005

Extrait du document

La religion a une fonction consolante parce qu'elle offre la perspective d'un au-delà dans lequel le désir trouvera sa satisfaction. Mais elle répond aussi au besoin de protection et d'amour de l'homme par l'image d'une Providence bienveillante sous la forme de Dieu le Père : « Nous le savons déjà : l'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé -protégé en étant aimé- besoin auquel le père a satisfait : la reconnaissance du fait que l'homme s'est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant. L'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine. » Ainsi, donc, pour Freud, la religion est une illusion engendrée par le désir et c'est de l'image paternelle que provient l'idée de Dieu. Le besoin de croire Pourtant, nous ne pouvons pas dénigrer toute croyance. Chacun porte en lui de nombreuses croyances et celles-ci permettent de vivre. D'une part parce que nous ne pouvons avoir des connaissances sur tous les sujets et d'autre part, parce qu'elles permettent de donner un sens à notre vie. Pour Nietzsche, la vérité est un choix. Nous pouvons vouloir l'erreur, l'illusion parce que nous pouvons aimer d'autres choses que la vérité, par exemple le plaisir, le pouvoir, l'action. Ainsi Nietzsche ne condamne ni l'illusion, ni la croyance.

La problématique en jeu ici est celle de l'opposition entre la croyance et le savoir. Votre devoir devra tourner autour de cette opposition. Plus précisément, il vous est demandé si la connaissance exige le détachement à l'égard de la croyance ce qui implique que non seulement, il y a une différence, mais peut-être aussi, une opposition. En effet, classiquement, on distingue la connaissance et la croyance par leur objet. La première relèverait de la science et la seconde de la religion. Il s'agira alors de savoir pourquoi donc la croyance peut-elle éventuellement empêcher le savoir ? Pourquoi croire constituerait même un obstacle (épistémologique) au savoir ? Toutefois, toute croyance est-elle nécessairement à rejeter ? Une existence humaine peut-elle se fonder uniquement sur un savoir pleinement rationnel et positif ? Pour vivre l'homme n'a-t-il pas besoin de croire ?

 

« Le passage du règne de l'astrologie à celui de l'astronomie au 17 eme siècle, de l'alchimie à la chimie au 18 eme siècle montrent-ils une progression ou une conversion de la croyance en la magie à la pensée rationnelle, y a-t-ildiscontinuité ou mouvement de la croyance à la connaissance ? Pour connaître, faut-il se détacher de ce que l'oncroit ? Certes, si l'on ne s'en détache pas, on reste enfermé dans un dogmatisme qui fait obstacle à la recherche dela connaissance.

Mais si nos croyances semblent être un obstacle à surmonter, un mauvais chemin dont il fautd'abord se détourner pour chercher à connaître.

le refus de toute croyance n'est-il pas tout aussi dangereux, nousplongeant dans un scepticisme qui fait aussi obstacle à tout énoncé de vérité ? Ce que l'on croit n'est-il pas plutôtau début du chemin vers la connaissance, un point de départ à analyser et approfondir ? Auquel cas il va nous falloirpréciser le sens du détachement nécessaire, qui ne saurait être compris comme une pure exclusion.

I.

La croyance semble être un obstacle à la connaissance . A.

L'obstacle des croyances qui s'ignorent comme telles : les préjugés. 1.

Le problème de ce que l'on croit est que rien, en nos croyances, ne fait problème, et doncne nous invite à connaître.Loin d'inaugurer un quelconque questionnement, la croyance est le fondement d'un pseudosavoir, où se mêlent defausses certitudes et des évidences qui n'ont jamais été mises à l'épreuve du doute.Les préjugés sont des jugements qui ne dérivent pas d'une réflexion et qui refusent de se remettre en question.

On peut refuser cet examen simplement parce qu'on est certain de ce que l'on affirme, on en reste à « ce qu'on voit »,c'est-à-dire aux évidences sans examen.

Mais la certitude n'est pas la vérité : on peut être certain de quelque chose c'est-à-dire croire que ce qu'on pense est vrai et cependant être dans l'erreur.-> En ce sens, ce que l'on croit peut apparaître comme un obstacle à la connaissance : ce que je crois ne m'étonnepas, je ne l'interroge donc pas.

Or, pour connaître, il faut se poser des questions.

2.

En effet, la connaissance a plutôt comme point de départ un étonnement rendu impossible par la croyance.

La recherche de connaissance transforme ainsi en problème ce que lacroyance nous fait prendre pour des évidences.L'étonnement qui est au point de départ de la connaissance a un sens fort : être étonné, c'est étymologiquement subir le tonnerre, être frappé par la foudre, être foudroyé par la prise conscience de l'existence de quelque chose àquoi on ne s'attendait pas, qui nous surprend.

Pour Platon, l'étonnement est le sentiment qui déclenche la ruptureavec l'opinion et l'entrée dans la réflexion (voir les dialogues socratiques).Et en effet, celui qui ne s'étonne de rien, donc celui pour lequel tout est "normal", ne sera pas curieux et intéressépar le but de connaître.-> C'est donc la rupture, le détachement d'avec nos croyances non fondées par des raisons qui est au point dedépart du chemin vers la connaissance.

B.

L'obstacle des croyances qui se posent comme dogmes. 1.

l'autorité des textes sacrés comme limite aux connaissances.

D'autre part, les croyances religieuses, qui elles ne sont pas des préjugés, c'est-à-dire des croyances qui s'ignorent,mais des affirmations de foi, donc d'un autre ordre que celui de la connaissance, peuvent amener à refuser deconnaître toutes les fois où elles se posent comme supérieures et faisant autorité sur les connaissancesscientifiques.Ainsi, l'Inquisition fit brûler Giordano Bruno en 1600 pour avoir affirmé l'infinité de l'Univers et avoir été partisan de lathéorie de Copernic, déplaçant l'homme de sa position privilégiée au centre du monde, place conforme auxenseignements des textes sacrés.

2.

Les principes métaphysiques.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles