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Pour être libre, faut-il être inconscient ?

Publié le 01/02/2004

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LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre. Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité. S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage. État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. INCONSCIENT: Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ». a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience. b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf. les « petites perceptions » de Leibniz). Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques (pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs. c) Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts fondamentaux de l'homme. * La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient. * Certains philosophes nient l'existence de l'inconscient. Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi. La CONSCIENCE vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire). Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit. Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience. La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ». Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ».

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale. FAUT-IL : Ce genre de sujet interroge sur la nécessité. * Distinguez nécessité objective et nécessité subjective. * La nécessité implique soit un rapport logique, soit un rapport moral avec le sujet; parfois les deux.

« II : L'idée d'inconscient rend ambiguë la liberté de la conscience 1) La conscience comme marionnette de l'inconscient.

Freud compare l'inconscient à la partie immergée d'un ice berg.

Il y aurait des causes souterraines, inaccessibles à la conscience, qui détermineraient celle ci.

Cescauses sont étrangères au moi conscient, c'est pourquoi Freud ne parle pas de « moi intime » à propos del'inconscient, mais il le dénomme le « ça ». 2) L'idée d'inconscient est contradictoire avec celle de sujet autonome.

Les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie...) ont montré que la conscience était tissée des déterminations extérieures à elle,autrement dit, d'un inconscient large et polymorphe.

Michel Foucault a parlé d'une « mort de l'homme »,signifiant par là que l'idée de l'homme libre avait fortement été mise à mal par le développement des scienceshumaines. 3) La négativité de la conscience ne serait que son aveuglement sur elle même, comme un oeil qui ne se voitpas.

Leibniz dit que celui qui se croit libre est comme l'aiguille d'une boussole qui croirait qu'elle se meutlibrement alors qu'elle ignorerait les rapports de force qui déterminent son mouvement. III : L'idée d'inconscient n'exclut pas l'idée de liberté, il demande de la penser autrement. 1) Peut être ne faut il pas penser la liberté comme la capacité à prendre des décisions à l'écart du monde, dans la retraite spirituelle de sa conscience, mais plutôt de la liberté comme d'un accord du moi (conscientet inconscient) et du monde.

Bergson dit : « Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité toute entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblanceque l'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste.

» « Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalitéentière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissableressemblance qu'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste.

En vain onalléguera que nous cédons alors à l'influence toute-puissante de notrecaractère.

Notre caractère, c'est encore nous ; et parce qu'on s'est plu àscinder la personne en deux parties pour considérer tour à tour, par uneffort d'abstraction, le moi qui sent ou pense et le moi qui agit, il y auraitquelque puérilité à conclure que l'un des deux moi pèse sur l'autre.

Lemême reproche s'adressera à ceux qui demandent si nous sommes libresde modifier notre caractère.

Certes, notre caractère se modifieinsensiblement tous les jours, et notre liberté en souffrirait, si cesacquisitions nouvelles venaient se greffer sur notre moi et non pas sefondre sur lui.

Mais dès que cette fusion aura lieu, on devra dire que lechangement survenu dans notre caractère est bien nôtre et que nousnous le sommes approprié.

En un mot, si l'on convient d'appeler libre toutacte qui émane du moi, et du moi seulement, l'acte qui porte la marquede notre personne est véritablement libre, car notre moi seul enrevendique la paternité.» BERGSON. [Introduction] La liberté est certainement l'un des concepts sur lesquels les philosophes ont élaboré le plus grand nombre dethèses, car le terme évoque des domaines différents (liberté individuelle, politique, morale, métaphysique), danslesquels des interprétations multiples ont pu être proposées.

Dans ce texte, Bergson propose une approche quipourrait être, en un sens, la plus simple : il y a liberté lorsqu'il y a, dans le comportement, expression de lapersonnalité entière d'un sujet. [I – La liberté comme expression de la personnalité] Cette définition est affirmée au début du texte, et elle est précisée par le biais d'une comparaison comme lesaffectionne Bergson : évocation dont il n'est pas certain qu'elle clarifie les choses, mais qui donne au concept uncertain tremblé et une résonance particulière.

Considérer en effet que nos actes sont libres lorsqu'ils ont avec notrepersonnalité « cette indéfinissable ressemblance qu'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste », c'est signalerl'existence d'un phénomène en lui-même bien énigmatique, dès lors que la ressemblance est qualifiée d'indéfinissable!Ce caractère indéfinissable n'est pas cependant un défaut : il correspond au contraire à ce qu'il peut y avoir demystérieux en effet dans le sentiment que nous avons de notre propre liberté.

Sentiment qui en lui-même esttoujours imprécis, diffus, et qui ne peut aboutir qu'à un repérage dont la conceptualité n'est pas la qualité principale: que signifient exactement des actes « émanant » de la personnalité ou l'" exprimant » ? Comment la personnalitéest-elle ainsi « traduite » en acte ? On a du mal à le savoir.Mais de telles remarques feraient le jeu de Bergson lui-même, qui se garde bien ici, à propos de la liberté, de céder àla rigueur conceptuelle, et qui indique même que c'est précisément lorsqu'on pratique des distinctions conceptuellestrop raffinées que l'on se condamne à ne plus rien comprendre de la nature vécue de la liberté.. »

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