Pour trouver la vérité faut-il réfléchir ?

Se posera, dans cet entreprise, le problème de la cause première de la vérité : on aura beau donner un compte-rendu précis et exact des phénomènes, la certitude de la connaissance de leur cause sera toujours susceptible de nous échapper. Il arrivera un moment de doute, qui correspondra au moment où la puissance de réflexion rencontrera une limite. Alors, ou bien on admet cette limite et on considère que la vérité est l'ensemble de connaissances que la réflexion a réussi à construire avec les moyens qui lui sont propres, ou bien on envisage une vérité supérieure, cause réelle de toutes choses, mais inconnaissable par le seul moyen de la réflexion. Comment atteindre cette vérité ? La foi, par exemple, pourrait-elle être le moyen de franchir le pas qui sépare la vérité construite par la réflexion de « la » vérité ? Ou bien, faut-il considérer que la vérité ne s'atteint que par la contemplation, ce qui suppose des pratiques d'abstraction de soi-même et du monde, d'ascèse, dans un but d'union de type mystique avec la vérité ? Deux voies sont donc possibles, qui donnent à la réflexion un pouvoir très différent. Ces voies dépendent de la conception de la vérité que l'on choisit.   Références utiles : L' « allégorie de la caverne », dans la République de Platon, livre VII, 514a-517c. William James, Le Pragmatisme.