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Pourquoi des historiens ?

Publié le 29/12/2005

Extrait du document

Il s'agit juste de reconnaître les limites propres à cette discipline. Transition : La fonction des historiens est donc d'entrer en dialogue avec les faits historiques, d'interroger le passé pour donner sens à notre présent. De là surgit cependant un nouveau problème : ce dialogue s'institue avec des faits. Mais ces faits sont révolus et nous ne disposons que de leurs traces, mises par écrit sur différents documents. Or le document n'est pas le fait lui-même : il en est déjà une interprétation. Le dialogue ne s'institue par conséquent jamais avec l'Histoire elle-même (les faits) mais toujours avec ce que les écrivains, journalistes, peintres, historiens etc. d'une époque ont choisi de conserver sous forme de documents. Peut-on encore parler d'historiographie pour une discipline qui n'a jamais de prise avec l'Histoire mais qui se contente de faire dialoguer des subjectivités ? III - Foucault et la construction de l'histoire Le présupposé qui a conduit notre réflexion jusqu'ici consiste à penser qu'il y a des faits historiques qui se donnent à l'interprétation et que l'historiographie consiste à rendre compte de ces faits le mieux possible, par exemple par le dialogue. Michel Foucault, qui s'inscrit dans la tradition nietzschéenne réfute cette hypothèse : il n'y a pas de faits donnés mais uniquement des objets construits.

Analyse du sujet :

 

  • Notre sujet se présente sous la forme d'une question ouverte, à laquelle il s'agira d'apporter une réponse en conclusion, au terme du développement de l'argumentation qui fait l'objet du corps de la dissertation.
  • Le terme « pourquoi « nous donne une indication sur le type de réponse à apporter : il s'agit de fournir la raison pour laquelle il y a des historiens. Autrement dit, le sujet invite à réfléchir sur le statut de l'histoire, conçue comme discipline, c'est-à-dire, l'activité des historiens, et non pas simplement comme la successions des événements dans le temps.
  • Cependant l'activité des historiens, que nous appellerons historiographie pour la distinguer de l'Histoire comme succession d'événements, est en intime rapport avec cette dernière, qui semble de prime abord constituer le matériau à partir duquel l'historiographie est possible, avec lequel les historiens travaillent.
  • La difficulté majeure du sujet est de dévoiler les problèmes proprement philosophiques et non seulement historiographiques que cette discipline pose. Précisément, il s'agit d'une discipline : c'est donc sur une fonction (celle de l'historien) que nous attachons notre réflexion.
  • Noter que le sujet demande : « pourquoi des historiens ? « et pas simplement « pourquoi une historiographie ? «. C'est que l'historien n'est pas une entité neutre qui relaterait les faits en toute objectivité (comme le ferait un Dieu historien omniscient) : chaque historien constitue une subjectivité propre, qui interprète l'Histoire à partir des présupposés dont il ne peut se détacher (ne serais-ce que par la formation qu'il a reçu) : l'historien est lui-même historique, emporté dans le mouvement de l'histoire et ne peut s'en abstraire.
  • Pourtant il n'y a pas autant d'historiographies qu'il y a d'historiens : il y a donc bien des éléments objectifs qui peuvent être dégagés de l'histoire et sur lesquels s'accordent les historiens, par-delà leur subjectivités.

 

Problématisation :

 

Le problème majeure est justement celui de l'objectivité : si l'historiographie n'est pas objective, alors cette discipline n'a pas de légitimité à exister, ou du moins ne peut pas prétendre au statut de science historique. D'où nos deux premières questions :

 

« • Le travail de l'historien-philosophe, c'est donc, pour Hegel, la saisie des processus rationnels à l'oeuvre dansl'histoire de l'humanité, en insérant tous les événements dans un processus censé être nécessaire et ordonné parune fin prédéterminée. Ce dont l'historien peut rendre compte, c'est justement ce mouvement dialectique de l'histoire par négationssuccessives.

La vérité que l'historiographie peut prétendre affirmer est celle des trois moments inséparables de ceprocessus cyclique de retour à soi de l'idée.

L'élément objectif de l'Histoire qui rend possible l'historiographie, c'estce processus d'acheminement vers l'absolu. Transition : Si l'Histoire présente ces régularités cycliques qu'Hegel met au jour, le problème de l'interprétation demeure cependant.

Il ne suffit pas qu'il y ait une objectivité du mouvement de l'Histoire, encore faut-il que les historienspuissent en rendre compte.

C'est ce qui fait l'objet de notre seconde question : II – L'historien peut-il lui-même être objectif ? Référence : Hans-Georg Gadamer, Vérité et méthode « La naïveté de ce qu'on appelle historicisme consiste à se dérober à une telle réflexion et, en se fiant à laméthodologie de sa démarche, à oublier sa propre historicité.

Il faut en appeler ici d'une pensée historique malcomprise à une autre qu'il reste à mieux comprendre.

Une pensée vraiment historique doit inclure sa proprehistoricité.

A cette seule condition, elle cessera de poursuivre le fantôme d'un objet historique – objet d'unerecherche en progrès – pour discerner dans l'objet l'autre que ce qui nous est propre et par là apprendre àreconnaître aussi bien l'un que l'autre.

Le véritable objet de l'histoire n'est pas un objet, mais l'unité de cet « un » etde cet « autre », relation en laquelle consiste la réalité de l'histoire autant que celle de la compréhensionhistorique.

» Gadamer rappelle que l'historien est lui-même toujours un être historique.

Il ne peut donc pas se placer au dessus del'histoire ou plutôt en dehors d'elle pour la prendre comme objet.

Gadamer, cependant ne ruine pas la possibilitéd'une historiographie : il s'agit seulement de modifier l'objet sur lequel travaille l'historien.

Cet objet ne doit pas êtrel'ensemble des faits passés mais « l'unité de cet un et de cet autre ».

Autrement dit, l'objet d'étude de l'historieninclut, premièrement, ce sur quoi il travaille, deuxièmement, l'historien lui-même.

L'objet d'étude prend en compte ce qu'il s'agit d'interpréter et ce à partir de quoi on interprète . Le travail de l'historien ne consiste donc pas en la description neutre d'un objet qui lui serait extérieur mais en undialogue avec cet objet, un va-et-vient entre ce qu'on interprète et nos propres préjugés interprétatifs.

Laconséquence est qu' il est impossible d'affirmer l'objectivité de l'historiographie .

Cependant, sa légitimité n'est pas mise en cause.

Il s'agit juste de reconnaître les limites propres à cette discipline. Transition : La fonction des historiens est donc d'entrer en dialogue avec les faits historiques, d'interroger le passé pour donnersens à notre présent.

De là surgit cependant un nouveau problème : ce dialogue s'institue avec des faits.

Mais cesfaits sont révolus et nous ne disposons que de leurs traces, mises par écrit sur différents documents.

Or ledocument n'est pas le fait lui-même : il en est déjà une interprétation.

Le dialogue ne s'institue par conséquentjamais avec l'Histoire elle-même (les faits) mais toujours avec ce que les écrivains, journalistes, peintres, historiensetc.

d'une époque ont choisi de conserver sous forme de documents.

Peut-on encore parler d'historiographie pourune discipline qui n'a jamais de prise avec l'Histoire mais qui se contente de faire dialoguer des subjectivités ? III – Foucault et la construction de l'histoire Le présupposé qui a conduit notre réflexion jusqu'ici consiste à penser qu'il y a des faits historiques qui se donnent à l'interprétation et que l'historiographie consiste à rendre compte de ces faits le mieux possible, par exemple par ledialogue. Michel Foucault, qui s'inscrit dans la tradition nietzschéenne réfute cette hypothèse : il n'y a pas de faits donnés mais uniquement des objets construits .

Le matériau de l'historien est l'archive, ensemble de traces du passé toujours attachées à des subjectivités.

L'approche de Foucault consiste justement à ne jamais prendre en compteces subjectivités (les auteurs des documents) : il dégage au sein d'archives des ensembles cohérents, autrementdit il construit l'unité de son objet d'étude en fonction d'axes thématiques et problématiques qui transcendent totalement les auteurs mais appartiennent à des époques et à des lieux déterminés (par exemple : la question de lafolie à l'âge classique). La fonction de l'historien est donc, premièrement, de délimiter des ensembles cohérents, deuxièmement, de fairesurgir ce qui rend possible des problématiques précises au sein de ces unités construites. (Pour creuser cf.

Michel Foucault, L'archéologie du savoir ) Conclusion :. »

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