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Pourquoi s'intéresser au passé ?

Publié le 03/02/2004

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Il s'agit donc de savoir, si le passé est en lui-même un objet digne d'égards? Ou, si, à l'inverse, faut-il chercher en nous les raisons de cette curiosité, voire de cette dévotion (culte des morts)? Est-ce donc sous l'effet de causes objectives, de raisons théoriques; ou de valeurs subjectives, pratiques que l'homme témoigne une telle attention aux faits qui lui sont (biographie individuelle) ou non advenus (histoire transindividuelle de l'humanité)? QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE* En ce qui concerne l'analyse de l'énoncé:- Voir pour «homme» et «passé» celle du sujet «L'homme est-il prisonnier de son passé».- Remarquer que l'énoncé présuppose que l'homme s'intéresse à son passé.- Que ce sur quoi porte l'interrogation c'est sur le «pourquoi» (c'est-à-dire les «raisons») et que nous ne sommes pas invités formellement à nous demander quelle peut-être la valeur de cet intérêt.* L'homme s'intéresse-t-il à son passé parce qu'il considère que d'une certaine façon le passé est (ou peut être) présent ?- « Leçons » de l'histoire, éclairement de sa pratique, voire de son être ?* L'homme s'intéresse-t-il à son passé parce qu'il ne veut pas (ou ne peut pas, ou ne peut plus) vivre dans le présent ni se projeter dans l avenir ?* L'homme s'intéresse-t-il à son passé pour marquer des différences, des évolutions, des progressions, se situer, se déprendre en quelque façon de son présent pour le «mettre en perspective » ?

QUELQUES DIRECTIONS DE RECHERCHE

En ce qui concerne l’analyse de l’énoncé:

Voir pour «homme» et «passé» celle du sujet «L’homme est-il prisonnier de son passé».

Remarquer que l’énoncé présuppose que l’homme s’intéresse à son passé.

Que ce sur quoi porte l’interrogation c’est sur le «pourquoi» (c’est-à-dire les «raisons») et que nous ne sommes pas invités formellement à nous demander quelle peut-être la valeur de cet intérêt.

L’homme s’intéresse-t-il à son passé parce qu’il considère que d’une certaine façon le passé est (ou peut être) présent ?

« Leçons » de l’histoire, éclairement de sa pratique, voire de son être ?

L’homme s’intéresse-t-il à son passé parce qu’il ne veut pas (ou ne peut pas, ou ne peut plus) vivre dans le présent ni se projeter dans l'avenir ?
L’homme s’intéresse-t-il à son passé pour marquer des différences, des évolutions, des progressions, se situer, se déprendre en quelque façon de son présent pour le «mettre en perspective » ? Pour se « libérer » de son présent ?
L’homme s’intéresse-t-il à son passé pour se «libérer» du passé qui est en lui ?
L’homme s’intéresse-t-il à son passé par «exotisme», besoin d’« étrangeté».
Pour recouvrer son «identité»?
Par «fidélité»?
UN TEXTE À MÉDITER
«L’histoire est en second lieu le bien de l’homme qui veut conserver et vénérer le passé, de celui qui jette un regard fidèle et aimant vers ses origines, vers le monde où il a grandi; par cette piété il s’acquitte en quelque sorte de sa dette de reconnaissance envers le passé. Entretenir d’une main pieuse, au profit de ceux qui viendront après lui, ce qui a toujours été, les conditions dans lesquelles il est né, c’est sa façon de servir la vie.
La possession du bric-à-brac des ancêtres change de sens dans une âme ainsi faite ; car elle en est à son tour possédée. Tout ce qui est menu, borné, vermoulu, acquiert une importance, du fait que l’âme conservatrice et pieuse de l’historien traditionaliste se transporte dans ces objets et s’y installe un nid douillet. »
Extrait de : Considérations inactuelles de Nietzsche (Aubier) chapitre II : De l’utilité et des inconvénients de l’histoire pour la vie

 

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