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Pourquoi obéir aux lois ?

Publié le 01/02/2004

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Pourquoi obéir aux lois ? Pour des raisons pratiques (parce que c'est commode) ? ou pour des raisons morales (obligation morale, dictée par notre conscience) ? ou pour des causes passionnelles (par simple peur de la contrainte, de la justice pénale) ? Ou bien l'obéissance aux lois est-elle absurde, c'est-à-dire sans raison, sans cause ? Que se passerait-il si l'on n'obéissait pas aux lois ? Tout dépend de la nature de ces lois, c'est-à-dire de la nature de l'auteur de ces lois (de la nature de la souveraineté), et de la nature de la relation d'obéissance à ces lois : les conséquences ne sont pas les mêmes (et la nature de l'obligation d'obéir non plus) selon qu'on est en démocratie, ou soumis à un régime totalitaire par exemple. Autrement dit, il faut caractériser cette nécessité de l'obéissance aux lois pour ne pas avoir à obéir à un homme. Quelles sont les relations entre l'obéissance et la liberté ? Entre la liberté et l'existence de lois ?  Pourquoi obéir aux lois ?

« d'un pays et dont la transgression est l'objet d'une poursuite (lois positives ou politiques) ? Notons qu'une partie decette question est en rapport avec la sphère de la nécessité (lois physiques) tandis que l'autre concerne l'obligationet les règles politiques (lois morales et civiles).

L'interrogation porte sur des domaines qui ne se recouvrentnullement.• Quelle problématique sera ici nôtre et sur quel problème pouvons-nous déboucher ? Obéir à l'ordre nécessaire deschoses ou bien aux règles morales et politiques, n'est-ce pas cesser d'être libres ? La spontanéité humaine n'est-ellepas alors mise entre parenthèses ? Pour quelles raisons, dès lors, obéir aux lois ? La liberté idéale n'est-elle pas uneliberté sans contrainte ni obéissance ? D'où le problème fondamental : la liberté désigne-t-elle une autonomie oubien une spontanéité étrangère à toute contrainte, un pouvoir d'agir à sa guise ?L'enjeu apparaît ici décisif : selon la réponse à la question posée, nous nous engagerons dans une orientation tout àfait différente et notre vie connaîtra une actualisation proche soit de la spontanéité, soit de la maîtrise rationnelle.Donc, notre engagement dans la vie se manifestera de manière non identique. Discussion A.

Pourquoi s'incliner devant les lois de la nature ? On ne peut vaincre la nature qu'en lui obéissant. Pourquoi m'inclinerais-je, tout d'abord, devant l'ordre de la nature ? Cette obéissance pourrait apparaître dénuée desens.

Ne suis-je pas, en effet, courbé alors devant un aveugle destin ? Cet ordre de la nature me résiste ; il paraîtfatal et opaque, comme si j'étais ainsi enchaîné et esclave.

Les phénomènes obéissent à des lois indépendantes denous, à d'inflexibles relations.

Le lien entre les phénomènes paraît ici impossible à rompre.

Pourquoi s'incliner devantun ordre contraignant qui m'enchaîne ? Tout ne se passe-t-il pas ici comme si un destin inexorable me courbait,comme si j'étais soumis à un fatum irrévocable ?Cette vision paraît toutefois aussi naïve qu'unilatérale : si le destin assujettit l'homme, la connaissance dudéterminisme et l'acceptation de ce dernier, le fait de s'incliner devant les lois de la nature, permettent de passerdans la sphère de la libération authentique.

Pourquoi s'incliner devant les lois de la nature ? Parce que laconnaissance de l'enchaînement causal nous délivre.

La liberté consiste à obéir aux lois.

Un des premiers, FrancisBacon (1561-1626) comprend que le but de la connaissance, c'est la maîtrise de la nature : on ne peut dominercette dernière qu'en se soumettant aux lois du réel.

« L'homme, interprète [...] de la nature, n'étend sesconnaissances et son action qu'à mesure qu'il découvre l'ordre naturel des choses, soit par l'observation, soit par laréflexion [...].

La science et la puissance humaine se correspondent dans tous les points et vont au même but ;c'est l'ignorance où nous sommes de la cause qui nous prive de l'effet ; car on ne peut vaincre la nature qu'en luiobéissant.

» (F.

Bacon, Novum Organum). On ne commandeà la nature qu'enlui obéissant.BACON (NovumOrganum) Les lois de la nature sont strictement déterminées.

Il n'estpas possible de les enfreindre.

Nous ne pouvons qu'y obéir.Cela ne signifie néanmoins pas que nous soyons soumis à lanature.

Le projet technique consiste à utiliser les lois de lanature pour notre utilité.

Ainsi, en obéissant aux lois de lanature, on peut la commander.

La liberté n'est pas dansl'absence de contrainte mais dans l'utilisation raisonnée deces contraintes. Ainsi, la science permet de prévoir et d'agir.

La connaissance des lois naturelles, loin d'enchaîner l'homme à undestin aveugle, le libère et permet l'action.Ces thèmes s'enracinent dans ce qu'on pourrait appeler, en s'inspirant de Hegel, une problématique de la « ruse ».L'homme, sans nullement transformer la contrainte des lois naturelles, est en mesure de ruser avec cette dernière,de laisser la nature s'user à son profit.

La force est ainsi attaquée par l'intelligence humaine qui canalise à son profitla légalité naturelle.

L'eau, le vent, sont utilisés pour accomplir quelque chose de tout différent de ce qu'ilsvoulaient.

« La large face de la force est attaquée par la pointe de la ruse.

» L'homme, rusé, s'adjoint la nature quiva donc représenter un moyen.En résumé, pourquoi obéir aux lois ? Pour les canaliser.

à notre profit, pour en faire l'instrument de notre action.. »

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