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Pourquoi penser une société sans Etat ?

Publié le 27/02/2005

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Reste que l’État de droit est la condition de possibilité de la liberté: il remplace le tyran par la loi. Ce qui légitime un ordre ce n’est plus une volonté particulière mais la réalisation du bien commun. Rousseau écrit très justement qu’il n’y a pas de liberté sans lois et que la liberté suit le sort des lois. Notons que toutes les critiques contre l’État portent sur un État qui n’est pas une état de droit. Là encore le droit naturel (la pitié et la raison) bouscule le droit écrit et pousse à l’amélioration de la constitution. L’État peut donc être la meilleure des choses ou la pire: la meilleure des choses chaque fois qu’il règle l’exercise d’un pouvoir partagé, chaque fois qu’il est raisonnable, et la pire des choses, chaque fois qu’il confond le raisonnable avec le rationnel. Lorsque l’on jouit de quelque chose on n’en voit que des défauts. La disparition de l’État a toujours été vécus comme une catastrophe épouvantable dans les pays qui ont vu se désintégrer leur état. La fin de l’État doit être cherché dans son origine: la liberté et l’égalité. Mais la société n’a pas pour principal souci ces deux valeurs.

HTML clipboardLa société se définit comme un ensemble d'individus qui entretiennent entre eux des rapports réglés et qui sont liés par diverses formes de dépendances réciproques et d'échanges mutuels, ce qui inclut ici les sociétés animales (ARISTOTE: «  L‘homme est un animal politique «) .L’ organisation de la société dans des institutions politique, économiques, judiciaires, administratives qui relèvent de l’État et qui n’appartiennent qu’aux hommes est-elle donc indispensable ou même naturelle? Le regroupement des hommes doit il nécessairement s’organiser politiquement? Sans le pouvoir supérieur d’un État, une société d’hommes est-elle durable? Une première question se pose à nous. Quelles sont les différences entre un État et une société? Faut il les opposer? Comment les articuler? Quels sont leurs rapports?

« Les individus font la société mais c’est aussi la société qui fait les individus. On parle aussi des liens sociaux : les liens sociaux unissent les individus entre eux.

Ils vont jusqu’à constituer dessous groupe(classe social) c’est-à-dire , tout ce qui est sentiment d’appartenance.

Les premiers liens sont d’ordrefamiliaux, mais aussi culturel.

Le lien social fait la société ( Aristote: ce qui fait la société c’est le lien d’amitié.) L’étude des sociétés (sociologie) non étatiques montre une lutte contre la violence, c’est-à-dire à conjurer lavengeance. Les difficultés et contradictions de telles sociétés, la menace de disparaître dans une violence générale ont crée unbesoin: chaque fois qu’il y a un besoin, l’homme s’efforce d’inventer un instrument: l’État est né de cettecontradiction, de cette difficulté des premières sociétés à arrêter la violence (cf.:HOBBES, l’État de guerre de tous contre tous et la nécessité d’un contrat où tous renoncent selon la mêmeproportion à leur liberté naturelle, au droit de tout faire.) Le dynamisme d’une société vient de ce qu’elle cherche à produire: mais ce sont les individus qui travaillent et c’estchacun pour soi: la générosité restreinte est-ce qui motive au travail.

Dans ces conditions, dans une société lesindividus courent ensemble, c’est la concurrence qui crée le dynamisme.

De même dans les échanges; chaqueindividu poursuit son bien dans une lutte à qui vendra le moins cher.

L’accumulation des biens par certains, prive lesautres de liberté d’y accéder.

Dans ces conditions toutes sociétés qui travaille et qui échange crée des inégalités etdes aliénations.

On peut même dire que sans régulation, elle crée des « maîtres » et des « esclaves ».

On comprend donc que l’État et la société s’opposent parce que leurs mouvements se contrarie. Force est de constater que la guerre qui se trouve en chaque être humain, entre le raisonnable et le sensible, setrouve dans la lutte entre l’État et la Société. L’éducation de citoyens semble une solution.

Mais , pour éduquer les citoyens Machiavel nous rappelle qu’il faut auxéducateurs de bonnes lois c’est-à-dire des lois qui soient pour tous .

Ce qui exclut une société où les lois ne sontpas pour tous. Peut il y avoir une société sans État? Après ce que nous venons de voir cette question semble contradictoire. En effet nous venons de démontrer que c’est la société qui a « créé » l’État pour justement « lutter » contre laviolence, car même si l’homme est sociable et qu’il a besoin d’autrui pour exister, il restera constamment uneperpétuelle rivalité entre chaque être humain, étant donné qu’il y aura toujours des plus forts et des plus faibles, cequi entraîne des conflits et engendre de la violence.

Ceci reflète bien la phrase de KANT, « l’insociable sociabilité del’homme » .

En effet l'homme ne peut survivre et vivre bien, progresser et s'épanouir comme homme que dans lasociété des hommes, mais il lui faut un État qui règle, interdise, contrôle, limite les tendances, elles aussi naturelles,à l'insociabilité, au conflit, à la guerre de chacun contre chacun. C'est Rousseau, dans Le Contrat Social, qui inventera un double statut, dont la Révolution française et l'Étatnaissant s'inspireront.

Comme citoyen appartenant à une société, chaque homme est à la fois sujet soumis aux droits et lois de l'État qui le gouverne, et auteur de ces lois qu'il vote démocratiquement et choisi pour construireune société à son image. Chaque individu a non seulement des droits et des devoirs égaux en tant qu'acteur social et citoyen actif dansl'État, mais en tant qu'homme privé, il a aussi droit à un espace propre et différencié de liberté et d'action qui nerelève plus de l'État. Ces limites à l'État, que des libéraux comme Adam Smith et des économistes surtout ont mis en évidence, s'appuientsur l'idée qu'il y a des échanges économiques, un commerce, des contrats entre les hommes qui ne regardent pasl'État et qui ne concernent que l'intérêt particulier et non l'intérêt général, domaine propre de l'État. Il y a donc une extension de la société qui va bien au-delà du domaine de l'État.

La société civile échange, tisse desliens, en dehors des règles de l'État, mais grâce à l'ordre politique, judiciaire et administratif que l'État a mis en placeentre les hommes. De ce fait on peut en conclure que pour le bon fonctionnement d’une société , l’État doit être présent sans pourautant avoir le pouvoir absolu.

Il est essentiel pour faire régné l’ordre dans la société on parle d’État gendarme chezles libéraux. Une autre question nous vient alors à l’esprit, que serait une société sans État ? Est-ce que celle-ci pourraitfonctionner?. »

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