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Pourquoi peut-on dire des vérités scientifiques qu'elles sont provisoires ?

Publié le 16/02/2005

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  • TERMES DU SUJET:

- Peut-on : · est-il possible...  - est-il légitime... L'idée de légitimité l'emporte probablement dans notre travail.  - Dire : ici, énoncer, exprimer, affirmer.  - Théorie scientifique : définissons la théorie scientifique comme un énoncé universel synthétique, un ensemble et un système intégrant un très grand nombre de faits, un « filet « permettant de capter le monde, de le rendre rationnel et de l'expliquer grâce à son caractère unitaire. Ex. : la théorie newtonienne de la gravité. (Bien entendu, votre développement déboucherait sur un contre-sens majeur si la théorie scientifique était appréhendée, dans votre devoir, comme la « connaissance spéculative et abstraite « opposée à la pratique. Ce sens du terme « théorie « n'est pas le bon ici. De même, il ne faut pas s'attacher à la théorie envisagée comme « construction hypothétique sans valeur «.)  - Vraie : en général, ce à quoi l'esprit peut et doit donner son assentiment, par suite d'un rapport de conformité avec l'objet de pensée ; ici, vérifiable, c'est-à-dire que les faits inclus dans la théorie peuvent être contrôlés expérimentalement et recevoir ainsi un assentiment général.  - Provisoire : éphémère, passager, transitoire.  - A la fois : simultanément.    • Quel est le sens du sujet ? Est-il légitime d'affirmer d'un énoncé scientifique et synthétique universel, intégrant un très grand nombre de faits, qu'il est simultanément transitoire et conforme au réel ?    • Le problème posé par le sujet est le suivant : la vérité recherchée par la science est-elle étrangère au devenir et à la temporalité ou bien s'intègre-t-elle dans un mouvement dynamique et temporel ?    • Quel plan envisager ? La structure qui nous paraît la plus adaptée à cet intitulé de sujet est de type dialectique, structure dégageant la notion d'une science mouvante et, en même temps, vraie.

« nouvelles théories qui seront rectifiées à leur tour.

Il est de l'essence de la science de n'être jamais achevée,c'est ce qui fait sa faiblesse aux yeux des amoureux incorrigibles de l'absolu – qui sont parfois les amoureux durepos, des certitudes confortables et des erreurs paisibles.

C'est ce qui fait sa valeur éminente, aux yeux dequiconque préfère les risques et les aventures de la recherche à la possession définitive de certitudesillusoires. Une théorie est vraie tant qu'elle n'est pas falsifiéeKarl Popper, dans La Logique de la découverte scientifique, considère qu'une théorie ne reste vraie que tantqu'elle supporte les tests auxquels elle est soumise.

Plus exactement, il dira que cette théorie estprovisoirement «corroborée».

Des tests ultérieurs peuvent très bien conduire à son invalidation, c'est-à-dire,pour employer le langage de Popper, à sa «falsification». L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Toutsuccès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme etaffirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de lamétaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des scienceshumaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autrestermes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans uneacception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, au moyen de testsempiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir êtreréfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et lesexpériences, le savant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait commenécessaires et universellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pasvérifiable est « métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories àpartir d'énoncés singuliers vérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tousles cygnes sont blancs. » Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

Endeuxième lieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysiquemais devra représenter un monde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un systèmequi se distingue de quelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seulà représenter notre monde de l'expérience.

» La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notremonde de l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté.

Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théories scientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve.

Il s'agit pour cela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilement testés dans l'expérimentation.

Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » par l'expérience.

Si elle passe l'épreuve des tests, elle sera considérée comme provisoirement valide jusqu'à ce qu'elle échoue à des tests ultérieurs ou qu'une théorie plus avantageuse apparaisse. Ainsi alors que, jusqu'ici, une théorie était considérée comme vraie parce qu'elle était confirmée par de nombreuses observations et expérimentations, c'est aux yeux de Popper la « falsifiabilité » ou la possibilité d'être falsifié par l'expérience, qui permettra de faire le tri entre les énoncés scientifiques et ceux qui ne lesont pas : « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience. » Ainsi l'énoncé « Il pleuvra ou il ne pleuvra pas ici demain », étant infalsifiable, sera considéré comme non empirique, puisqu'aucune expérience ne peut l'invalider et comme non scientifique.

Autrement dit,l'irréfutabilité n'est pas vertu mais défaut.

Et c'est au nom de ce critère de falsifiabilité que Popper peut exclure de la science des théories comme le marxisme et la psychanalyse, théories qui sont totalisantes, quicouvrent la totalité des phénomènes qui se produisent dans leur domaine d'attribution, qu'aucun fait ne pourrajamais contredire. Prenons l'exemple de la psychanalyse.

N'est-ce pas une théorie qui échappe à toute épreuve qui pourrait la réfuter ? Le refus de la réalité de l'inconscient ou encore de la sexualité infantile n'est-il pas, aufond, pour le psychanalyste, une manifestation même de résistance ? Quelle que soit la critique qu'on adresse. »

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