Pourquoi revenir sur le passé ?
Publié le 23/03/2004
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Au fond, comprendre c'est relier le présent au passé. Mais le passé n'est jamais que du présent qui n'est plus que sur le mode de l'avoir-été. En outre, il y a un présent de ce passé. Comprendre le présent, c'est l'articuler au passé qui est encore en quelque manière présent. On voit donc que la compréhension du passé et la compréhension du présent vont de pair. Il n'est guère possible de dissocier ces différentes dimensions du temps.
C - LA CONNAISSANCE DU PASSE OBSTACLE A LA COMPRÉHENSION DU PRÉSENT.
Tout n'est peut-être pas aussi simple. NIETZSCHE a bien souligné dans les Secondes considérations inactuelles ,à quel point la connaissance du passé pouvait aveugler celui qui veut comprendre le présent dans sa nouveauté, son caractère singulier. L'homme tourné vers le passé ne saurait voir ce qui est neuf dans le présent.
Il ne s'agit pas d'une question de cours sur les différentes fonctions de la mémoire et du souvenir mais de l'approfondissement d'une question qui est un reproche: elle sous-entend qu'il y a de bonnes raisons de ne pas revenir sur le passé. C'est donc que ce « retour « n'est pas anodin et correspond à un passé douloureux ou à un présent que l'on vit mal - ou encore à un avenir qui nous angoisse. Il faudra alors examiner plus précisément les conduites par lesquelles nous revenons sur le passé : la nostalgie, le regret, le remords ont des fonctions différentes et révèlent des structures différentes de la conscience. Il importe particulièrement de ne pas en rester à la pure description mais d'analyser ces conduites pour structurer la réponse à la question « pourquoi « ? Deux voies se présentent pour un sujet de ce genre: on peut construire un plan thématique procédant selon les différentes raisons de « revenir sur le passé «, et les discutant une par une; le risque est alors de se répéter. On peut aussi - c'est ce que nous proposons ici - construire un plan « dialectique «;la difficulté est ici de ne pas réduire le débat à une opposition sans nuance entre une tendance à revenir sur le passé et des arguments péremptoires pour condamner cette dernière, quitte à conclure que chacun fait comme il peut.
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Au fond, comprendre c'est relier le présent au passé.
Mais le passé n'est jamais que du présent qui n'est plus quesur le mode de l'avoir-été.
En outre, il y a un présent de ce passé.
Comprendre le présent, c'est l'articuler au passéqui est encore en quelque manière présent.
On voit donc que la compréhension du passé et la compréhension duprésent vont de pair.
Il n'est guère possible de dissocier ces différentes dimensions du temps.
C - LA CONNAISSANCE DU PASSE OBSTACLE A LA COMPRÉHENSION DU PRÉSENT.
Tout n'est peut-être pas aussi simple.
NIETZSCHE a bien souligné dans les Secondes considérations inactuelles ,àquel point la connaissance du passé pouvait aveugler celui qui veut comprendre le présent dans sa nouveauté, soncaractère singulier.
L'homme tourné vers le passé ne saurait voir ce qui est neuf dans le présent.
Il y a une vertu del'oubli, le regard est libéré des anciennes habitudes et considère le présent d'un oeil plus libre et plus vivant.
L'histoire ne doit pas être un refuge contemplatif, où l'on fuit avec crainte leprésent et les actions nécessaires.
Le savoir historique, cultivé sans limites,peut ainsi détruire nos illusions à un point tel qu'il peut "déraciner" l'avenir.
Lavie au présent a toujours besoin d'un certain brouillard et d'une certaineimprécision quant à ses origines pour pouvoir se poursuivre dans l'action.
"Unecertaine dose d'ignorance et d'inconscience est nécessaire à l'action." Laconnaissance historique peut conduire au défaitisme, au pessimisme et àl'inaction.
Les leçons de l'histoire sont des leçons impitoyables qui montrentqu'une justice souvent aveugle règne sans pitié sur le déroulement desaffaires humaines.
Une religion dont on disséquerait l'histoire de façonscientifique, dans ses moindres détails, ne garderait plus de religion que lenom.
Cette histoire nous montrera que les hommes, même pieux, sontsouvent faux, inhumains, grossiers, violents.
Une religion, comme toute autrevaleur ou tout autre espoir, ne peut demeurer sans "pieuse illusion".
L'hommene peut vivre et créer que dans l'amour et l'illusion d'une justice bonne etclémente.
L'histoire peut être dangereuse dans ses désillusions.
LES REFERENCES UTILES
NIETZSCHE : Secondes considérations inactuellesHEGEL : La raison dans l'histoire, 3ème section. MARX-ENGELS : L'idéologie allemande
LES FAUSSES PISTES
Ne pas voir que l'ignorance du passé peut aussi être une condition pour comprendre le présent.
Ne pas avoir renduraison de la double dimension de cette ignorance (cf.1).
Déplorer à longueur de pages le fait que les hommes n'ontpas de mémoire historique, qu'ils ne comprennent rien au présent.
Confondre ou réduire le présent à l'actuel.Comprendre le sujet comme une invitation à parler du temps en général.
LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR
Il me semble intéressant d'aborder la question du point de vue opposé à celui qu'on serait tenté naturellement deprendre.
L'oubli est condition de la compréhension du présent non au sens où il permettrait de mieux le connaîtremais au sens où il permettrait de l'éprouver davantage dans son irréductible présenteté.
Le présent n'est présentvivant que dans cette mesure où il ne se réduit pas au passé où il en diffère essentiellement..
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