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Pourquoi tomber amoureux ?

Publié le 27/02/2005

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Aucun des dieux ne philosophe et ne désire devenir savants ; car il l'est, et en général, si l'on est savant, on ne philosophe pas ; les ignorants non plus ne philosophent pas et ne désirent pas devenir savants ; car l'ignorance a précisément ceci de fâcheux que n'ayant ni beauté ni bonté ni science, on s'en croit suffisamment pourvu. Or, quand on ne croit pas manquer d'une chose, on ne la désire pas. Platon, Banquet         II L'amour comme désir d'élévation   A- Chez Descartes, l'amour est originaire des passions, il vient du corps, il est une pulsion, une attraction. L'amour est il animal? Désirons nous être amoureux car nous en en ressentons le besoin? Le désir d'amour est il vital?Peut on imaginer une vie sans amour partagé? Pouvons nous envisageons, que l'amour est une nécessité originelle qui viendrait des temps anciens où deux personnes n'en formaient qu'une ? (cf. Le banquet de Platon)   :"Le penchant de l'instinct est indéterminé.

 Le terme « amour « (du latin « amor « ) est employé dans des domaines tant multiples que différents: l'amour de la patrie, l'amour maternel, filial, l'amour passionnel, l'amour de Dieu, l'amour des jeux, du danger... C'est donc toujours le même mot mais il ne qualifie pas la même chose, il est sans cesse différents. Il qualifie dans tous les cas les sentiments qu'un individu conscient éprouve pour un objet, pour une idéalisation parfois de cet objet. L'amour de soi parait différent, on pense s'aimer pour ce qu'on est réellement cependant ne doit on pas émettre une distance entre la conscience ce qui aime et la conscience qui est aimée? Du terme amour, on a tiré un adjectif « amoureux « , l'amoureux est celui qui aime ou plutôt celui qui se met à aimer. On ne naît pas amoureux mais on tombe amoureux. Le verbe « tomber « marque-t-il donc une chute, une certaine déchéance? Pour Francesco Alberoni dans le choc amoureux, l'amour est une naissance :  «  Qu'est-ce que tomber amoureux ? C'est l'état naissant d'un mouvement collectif à deux «.  Tomber amoureux c'est éprouver au sens général un attachement exclusivement à une autre personne que soi même, c'est chuter de son statut d'amour de soi à celui d'amour de l'autre. Être amoureux marque donc une rupture narcissique, j'aime un autre aussi exclusivement que moi même, voire même plus. Ainsi, de façon rationnelle il semble absurde voire même dangereux de vouloir être amoureux car on n'est plus réellement soi même, on n'appartient plus à nos seuls désirs mais aussi à celui d'autrui. Nous avons déjà tellement de dépendance dans notre vie quotidienne qui nous empêchent de nous sentir parfaitement libre alors pourquoi choisirions nous d'en avoir une autre?

« :"Le penchant de l'instinct est indéterminé.

Un sexe est attiré vers l'autre, voilà le mouvement de la nature.

Lechoix, les préférences, l'attachement personnel sont l'ouvrage des lumières, des préjugés, de l'habitude; il faut dutemps et des connaissances pour nous rendre capables d'amour, on n'aime qu'après avoir jugé, on ne préfèrequ'après avoir comparé.

Le véritable amour, quoi qu'on en dise, sera toujours honoré des hommes; car, bien que sesemportements nous égarent, bien qu'il n'exclue pas du coeur qui le sent des qualités odieuses et même qu'il enproduise, il en suppose pourtant toujours d'estimables sans lesquelles on serait hors d'état de le sentir." Rousseau B- Dans le banquet de Platon, l'amour est décrit comme désir d'absolu, il part de l'attirance d‘autrui mais commeun moyen d'atteindre un objet plus élevé, nous désirons un corps au nom de tous les autres, symbolisant desâmes et enfin de la beauté éternelle.

Mais plus que le symbole, le désir d'être amoureux n'est il pas plus intéressé,plus individualisé? PlatonDiotime : « Celui qu'on aura guidé jusqu'ici sur le chemin de l'amour, après avoir contemplé les belles choses dansune gradation régulière, arrivant au terme suprême, verra soudain une beauté d'une nature merveilleuse, beautééternelle, qui ne connaît ni la naissance ni la mort, qui ne souffre ni accroissement ni diminution, beauté qui n'estpoint belle par un côté, laide par un autre, belle en un temps, laide en un autre, belle sous un rapport, laide sous unautre, belle en tel lieu, laide en tel autre, belle pour ceux-ci, laide pour ceux-là ; beauté qui ne se présentera pas àses yeux comme un visage, ni comme des mains, ni comme une forme corporelle, ni comme un raisonnement, nicomme une science, [...] la vraie voie de l'amour, qu'on s'y engage de soi-même ou qu'on s'y laisse conduire, c'estde partir des beautés sensibles et de monter sans cesse vers cette beauté surnaturelle en passant comme paréchelons d'un beau corps à deux, de deux à tous, puis des beaux corps aux belles actions, puis des belles actionsaux belles sciences, pour aboutir des sciences à cette science qui n'est autre chose que la science de la beautéabsolue et pour connaître enfin le beau tel qu'il est en soi. III Nous désirons être amoureux mais pas aliéné A- L'amour nous pousse à être attiré par autrui, à rechercher en sa présence ce qu'on ne peut atteindre seul.Lorsque nous sommes amoureux et que cet amour est partagé nous avons tendance à parler de complétude, nedit on pas de l'autre qu'il est notre moitié? Ne parlons nous pas d'âme soeur, d'homme ou de femme de sa vie? " Cupidité et amour : quels sentiments, ô combien différents ne nous suggère pas chacun de ces termes ! -etcependant il se pourrait que ce soit la même impulsion, doublement désignée, tantôt de façon calomnieuse du pointde vue des repus, en qui cette impulsion a déjà trouvé quelque assouvissement, et qui craignent désormais pour leur" avoir " , tantôt du point de vue des insatisfaits, et par conséquent glorifiée en tant que " bonne impulsion ".

Notreamour du prochain, n'est il pas impulsion à acquérir une nouvelle propriété ? C'est l'amour des sexes qui se trahit leplus nettement comme impulsion à posséder un bien propre : l'amant veut la possession exclusive de la personnequ'il désire, il veut exercer une puissance non moins exclusive de son âme que sur son corps, il veut être aimé d'elleà l'exclusion de tout autre, habiter et dominer cette âme comme ce qu'il y aurait de plus suprême et de plusdésirable pour elle.

On alors de quoi s'étonner que cette cupidité sauvage de l'amour sexuel ait pu être glorifiée etdivinisée à ce point, ainsi que cela s'est fait à n'importe quelle époque, que même on soit allé jusqu'à tirer de cettesorte d'amour la notion de l'amour en tant que le contraire de l'égoïsme, alors qu'il s'agit peut-être de l'expression laplus effrénée de ce dernier.

Sans doute se trouve-t-il ça et là sur la terre une sorte de prolongement de l'amour aucour duquel cette convoitise cupide et réciproque entre deux personnes a cédé à une nouvelle cupidité, à la soifsupérieure commune d'un idéal qui les transcende : mais qui donc connaît cet amour ? qui l'a éprouvé ? Son vrai nomest amitié.

" Nietzsche B- L'amour nous permet donc d'atteindre des voies impossibles à atteindre seul, cependant il faut savoir distinguerle désir intellectuel d'être amoureux, cette quête d'un idéal platonicien, de plénitude, de bonheur que chacunrecherche et le désir amoureux, l'éros comme originaire des passions ou du passé (Freud) qui lui ne nous rend pasheureux mais crée des dépendances qui nous mènent au cercle vicieux de la souffrance et du manque " Je vins à Carthage, et partout autour de moi bouillait à gros bouillons la chaudière des amours honteuses.

Jen'aimais pas encore, et j'aimais à aimer; dévoré du désir secret de l'amour, je m'en voulais de ne l'être pas plusencore.

Comme j'aimais à aimer, je cherchais un objet à mon amour, j'avais horreur de la paix d'une voie sansembûches.

Mon âme avait faim, privée qu'elle était de la nourriture de l'âme, de vous-même, mon Dieu, mais je nesentais pas cette faim.

J'étais sans appétit pour les aliments incorruptibles, non par satiété, mais plus j'en étaisprivé, plus j'en avais le dégoût.

Et c'est pourquoi mon âme était malade et, rongée d'ulcères, se jetait hors d'elle-même, avec une misérable et ardente envie de se frotter aux créatures sensibles.

Mais si ces créatures n'avaientpas une âme, à coup sûr, on ne les aimerait pis.

Aimer et être aimé m'était bien plus doux, quand je jouissais ducorps de l'objet aimé.

Je souillais donc la source de l'amitié des ordures de la concupiscence; j'en ternissais la puretédes vapeurs infernales de la débauche.

Repoussant et infâme, je brûlais dans mon extrême vanité de faire l'élégantet le mondain.

Je me ruai à l'amour où je souhaitais être pris.

Mon Dieu, qui m'avez fait miséricorde, de quel fiel,dans votre bonté, vous en avez arrosé pour moi la douceur ! Je fus aimé, j'en vins secrètement aux liens de lapossession.

". »

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