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Le pouvoir politique est-il une menace pour la liberté ?

Publié le 27/02/2004

Extrait du document

  • La liberté naturelle de l'homme est une illusion. tout pouvoir politique officiel plonge l'homme dans la servitude et l'aliénation.
  • Pour l'étatisme, l'autorité politique garantit la liberté des citoyens. Pour les partisans du libéralisme, les citoyens peuvent à tout moment protéger leur liberté contre les abus du pouvoir.
  • I) Tout pouvoir crée de la servitude.

a) L'homme né libre, est asservi par la société. b) L'autorité politique est un instrument de domination. c) Pour Marx, c'est le pouvoir qui a confisqué les moyens de production.

  • II) La liberté de l'homme est inaliénable.

a) Le pouvoir politique garantit la liberté. b) L'homme naît libre et reste libre. c) L'autorité politique est l'émanation de la liberté universelle.

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« L'effort théorique de Rousseau et de ses prédécesseurs ne consiste pas à rechercher comment, historiquement, les hommes ont pu devenir esclaves ou asservis.

La question n'est pas une question de fait àtrancher rationnellement ; qu'est-ce qu'une autorité légitime ? Qu'a-t-on le droit d'exiger de moi ? Si je suisnaturellement libre, à qui ai-je promis d'obéir, dans quel but, dans quelle limite ? Si l'on arrive à ce paradoxe d'un homme libre vivant dans les fers, si l'on voit un ordre social injuste, ou desguerres civiles, c'est que les fondements politiques ne sont pas assurés, c'est qu'on a construit des Etats surdu sable ou de la boue.

On ne peut donc s'appuyer sur la pratique des hommes pour savoir quelle est la formelégitime de l'Etat, car comme le déclare Hobbes dans le « Léviathan », un siècle avent le « Contrat social » : « De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur […] En effet, même si entous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable les fondations de leurs maisons, on nepourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi.

L'art d'établir et de maintenir les républiques repose, commel'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées ; et non comme le jeu de paume sur la seulepratique. » Il s'agit de droit et non de fait. En réalité, ce que tentent Hobbes puis Locke et Rousseau dans l'ordre de la politique, est semblable à ce qu'a tenté Descartes dans l'ordre de la métaphysique : jeter les fondements d'une science, quitte à contester toute la tradition, et à récuser l'histoire. « L'homme est né libre et partout il est dans les fers », ce paradoxe exige que l'on sache comment le passage de la liberté naturelle à l'obéissance politique est légitime.

Résoudre ce problème consiste à discerner ce queveut vraiment l'homme, en vivant en société, qu'il en ait clairement conscience ou pas.

Il faut déterminerpourquoi nous, qui avons naturellement le droit de décider de nos propres actions, acceptons d'obéir à des loiscommunes, à un pouvoir commun. Or, déclare Rousseau : « Les philosophes qui ont examiné les fondements de la société ont tous senti la nécessité de remonter jusqu'à l'état de nature .

» Qu'est-ce que cet état ? C'est un outil théorique destiné à répondre à la question : « que voulons-nous vraiment en vivant en société ? ».

C'est un état fictif, une construction intellectuelle, et non un état historique.

On tente de déterminer comment les hommes vivraient s'ils disposaient de leur liberté naturelle, enl'absence de tout pouvoir commun.

On essaie de se représenter ce que seraient les hommes si les principesadmis par l'école du droit naturel pouvaient s'incarner dans un état de l'humanité.

Une fois décrit cet état, onpourra comprendre ce qui aurait pu pousser les hommes à en sortir, c'est-à-dire les motivations réelles quinous poussent à vivre ensemble sous un pouvoir commun. Il s'agit de décrire les hommes comme s'ils sortaient des mains de la nature, c'est-à-dire n'ayant jamais étésoumis aux normes sociales et politiques, bref les hommes effectivement libres, pour savoir ce qui les pousse àcréer une société, un Etat, des lois auxquelles ils se soumettent.

Il s'agit de décrire ce que chacun abandonnede son droit naturel de se gouverner, et en l'échange de quoi, ou encore le contrat que passent entre eux leshommes quand ils créent un pouvoir commun et acceptent d'obéir. La spécificité de Rousseau tient en ce que, s'il accepte le problème politique tel que le pose l'école du droit naturel, il en récuse les solutions.

En particulier, Rousseau est le seul à faire de la liberté un bien inaliénable ; c'est-à-dire que pour lui non seulement « l'homme est né libre », mais il doit le rester, à l'intérieur même de la société.

La liberté est ce qui définit l'homme comme tel ; abandonner sa liberté, nul homme ne peut le vouloir,car cela voudrait dire vouloir cesser d'être homme : « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ». La formule de Rousseau l'inscrit dans un courant qui est à l'origine de la politique moderne et de la démocratie.

Rousseau est à l'origine d'un principe qui se voit inscrit dans la « Déclaration des droits de l'homme » : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».

La société doit permettre à l'homme d'accomplir sa liberté. L'autorité politique est un instrument de dominationPour Rousseau, le pouvoir politique repose sur la propriété.

La cupidité a poussé les hommes à s'approprier laterre.

Les propriétaires ont ensuite édicté des lois et institué une autorité politique, dans le seul desseind'assurer leur domination sur ceux qui n'ont rien.

Ainsi est née une société inégalitaire, dans laquelle lamajorité est asservie à la volonté particulière d'une minorité de possédants.

Rousseau propose au contraireune forme de gouvernement fondée sur l'association de citoyens libres et sur la soumission de chacun à lavolonté générale.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association quidéfende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquellechacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

»Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le. »

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