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Le pouvoir politique tend-il toujours vers le bien ?

Publié le 28/02/2004

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Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés à l'âge adulte mais, tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une culture appropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de le préparer à servir la philosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer les exercices qui lui sont propres ; et lorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travaux politiques et militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulent mener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécue d'une destinée digne d'elle. » Que les philosophes soient rois et guident ainsi la multitude : est-ce là un simple rêve ? Socrate admet que la réalisation en est difficile mais il nie qu'elle soit impossible. A cette condition seule, les hommes pourront connaître la véritable félicité : « Une cité ne sera heureuse qu'autant que le plan en aura été tracé par des artistes utilisant un modèle divin. » Et ces artistes, Socrate décrit ainsi ce que sera leur tâche : « Parachevant cette esquisse, ils porteront fréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et des vertus de ce genre, et de l'autre côté sur la copie humaine qu'ils en font ; et par la combinaison et le mélange d'institutions appropriées, ils s'efforceront d'atteindre à la ressemblance de l'humanité véritable, en s'inspirant de ce modèle qu'Homère, lorsqu'il le rencontre parmi les hommes, appelle divin et semblable aux dieux. » Exprimée par Platon, la conviction que les philosophes doivent être rois ou les rois philosophes s'imposa dans l'histoire de la pensée politique. Comme toutes les idées fortes et simples, elle devint même un lieu commun ainsi qu'en témoigne, parmi des centaines d'autres exemples, le chapitre XLIII du « Gargantua » de Rabelais. Séduit par la générosité et la grandeur de Grandgousier, le peuple manifeste son admiration pour un roi si savant et si juste. Gargantua cite alors Platon : « C'est ce que dist Platon : que lors les republicques seroient heureuses quand les roys philosopheroient ou les philosphes regneroient. » La « République », cependant, ne se limite pas à cette seule théorie du philosophe-roi.

« inutiles aux cités.

»Socrate n'en disconvient pas.

Il souligne cependant que l'inutilité de la philosophie n'est pas le fait desphilosophes, mais des citoyens qui se refusent à chercher conseil auprès d'eux.

Socrate s'explique au moyend'une image.

Il compare la société à un navire dans lequel les marins, ignorants es lois de la navigation, sedisputent le gouvernail et méconnaissent le seul vrai pilote qui pourrait les guider, préférant le tenir pour un «bayeur aux étoiles », « un vain discoureur » et « un propre à rien ».En ce qui concerne la perversité des philosophes, Socrate s'attache à en expliquer les causes.

Il décrit lesdégradations du naturel du vrai philosophe en montrant que celui-ci, doué à l'origine de toutes sortes dehautes qualités, peut déchoir si de néfastes influences s'exercent sur lui : « Si donc ce naturel que nousavons attribué au philosophe reçoit l'enseignement qui lui convient, c'est une nécessité qu'en se développantil parvienne à toutes les vertus ; mais s'il a été semé, a grandi et a puisé sa nourriture dans un sol ne luiconvenant pas, c'est une nécessité qu'il produise tous les vices, à moins qu'un dieu ne lui porte secours.

»Or, dans la société telle qu'elle est, les jeunes gens doués de toutes les qualités qui font les philosophes vontse détourner de la vérité et gaspiller leurs talents pour assurer leur réussite personnelle et celle de leur famille.Dès lors, seuls les moins aptes à la philosophie se consacreront à elle : « Donc, ces hommes, nés pour laphilosophie, s'en étant éloignés et l'ayant laissée seule et inféconde, pour mener une vie contraire à leurnature et à la vérité, d'autres, indignes, s'introduisent auprès de cette orpheline abandonnée de ses proches,la déshonorent, et lui attirent les reproches dont tu dis que la chargent ses détracteurs : à savoir que deceux qui ont commerce avec elle, certains ne sont bons à rien, et la plupart méritent les plus grands maux.

»La solution passe donc, poursuit Socrate, dans une nouvelle attitude adoptée par la cité à l'égard de laphilosophie.

Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants pour qu'ils oublient celle-ci une fois arrivés àl'âge adulte mais, tout au contraire : « donner aux adolescents et aux enfants une éducation et une cultureappropriées à leur jeunesse, prendre grand soin de leur corps à l'époque où il croit et se forme, afin de lepréparer à servir la philosophie ; puis quand l'âge vient où l'âme entre dans sa maturité, renforcer lesexercices qui lui sont propres ; et lorsque les forces déclinent, et que le temps est passé des travauxpolitiques et militaires, libérer dans le champ sacré, exempts de toute occupation importante, ceux qui veulentmener ici-bas une vie heureuse et, après leur mort, couronner dans l'autre monde la vie qu'ils auront vécued'une destinée digne d'elle.

»Que les philosophes soient rois et guident ainsi la multitude : est-ce là un simple rêve ? Socrate admet que laréalisation en est difficile mais il nie qu'elle soit impossible.

A cette condition seule, les hommes pourrontconnaître la véritable félicité : « Une cité ne sera heureuse qu'autant que le plan en aura été tracé par desartistes utilisant un modèle divin.

»Et ces artistes, Socrate décrit ainsi ce que sera leur tâche : « Parachevant cette esquisse, ils porterontfréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et desvertus de ce genre, et de l'autre côté sur la copie humaine qu'ils en font ; et par la combinaison et le mélanged'institutions appropriées, ils s'efforceront d'atteindre à la ressemblance de l'humanité véritable, en s'inspirantde ce modèle qu'Homère, lorsqu'il le rencontre parmi les hommes, appelle divin et semblable aux dieux.

» Exprimée par Platon, la conviction que les philosophes doivent être rois ou les rois philosophes s'imposa dansl'histoire de la pensée politique.

Comme toutes les idées fortes et simples, elle devint même un lieu communainsi qu'en témoigne, parmi des centaines d'autres exemples, le chapitre XLIII du « Gargantua » de Rabelais.Séduit par la générosité et la grandeur de Grandgousier, le peuple manifeste son admiration pour un roi sisavant et si juste.

Gargantua cite alors Platon : « C'est ce que dist Platon : que lors les republicques seroientheureuses quand les roys philosopheroient ou les philosphes regneroient.

»La « République », cependant, ne se limite pas à cette seule théorie du philosophe-roi.

Platon y propose unedescription de sa cité idéale dans laquelle règnent l'union de tous et, parmi les gardiens, la communauté desfemmes, des enfants et des biens.

En ce sens, on a pu définir la philosophie de Platon comme la premièreexpression du communisme.Si la réunion de la philosophie et du pouvoir politique reste cependant la caractéristique essentielle dusystème Platonicien, c'est que l'ordre de la cité idéale y est inséparable d'un ordre total que seule la raisonest à même de mettre au jour. La volonté générale vise le bien de tousPour Rousseau, la «volonté générale» s'élève au-dessus des volontés particulières pour n'envisager que l'utilitépublique. Selon Rousseau, les hommes sont contraints de s'associer pour survivre.

Le problème est de « trouverune forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens dechaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussilibre qu'auparavant ».

Sa solution, c'est le contrat social.

Rousseau l'énonce ainsi : « Chacun de nousmet en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale, etnous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout.

» Par ce contrat chaqueindividu préserve donc intégralement sa liberté puisqu'il décide librement d'obéir à la volonté générale, etson égalité, puisque chacun participe également à cette volonté générale.

L'État trouve sa légitimitédans cette volonté générale dont il ne doit être que l'expression.

Dès que l'État ne représente plus cettevolonté générale, le contrat est rompu, et l'État devient illégitime.. »

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