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Pouvons-nous changer d'identité ?

Publié le 27/02/2005

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Elle serait alors reconduite au rang de pure apparence.     II - L'identité est-elle une apparence ?   Un élément pourrait nous faire préférer la solution aristotélicienne : c'est cette intime conviction d'être égal à soi-même, d'être le même homme qu'hier. Autrement dit, la perception de notre moi nous pousse à penser que l'homme à bien une identité substantielle qui ne peut jamais être modifiée. C'est le point que critique l'empiriste Hume :   Référence : Hume   «  Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons son existence et sa continuité d'existence ; et que nous sommes certains, plus que l'évidence d'une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas. Si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser, ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pas ce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant. »   C'est conviction d'égalité à soi-même est dénoncée par Hume comme une pure illusion : elle n'est en effet fondée que sur la perception.

Analyse du sujet :

 

  • Notre sujet prend la forme d’une question à laquelle il s’agit de répondre par « oui « ou « non « (question fermée), avec les nuances et précisions qui s’imposent.
  • Il fait intervenir la notion d’identité : elle est ce qui identifie, c'est-à-dire ce qui permet de distinguer un élément d’autres éléments du même type. Dans notre cas, c’est de l’identité de l’homme dont il s’agit. Changer d’identité, c’est donc devenir distinct de ce que l’on était avant le changement. Mais comment se distinguer de soi-même ? Il faut creuser l’idée de distinction : distinguer un élément d’un autre, c’est remarquer leur différence irréductible. X se distingue de Y par des caractères qui en eux diffèrent. Oui mais, objectera t-on, les hommes changent sans cesse, donc diffèrent d’avec eux-mêmes : ils vieillissent, changent de coiffure, maigrissent, se font greffer des organes, etc. Pourtant ils ne changent pas d’identité. Ce qui constitue leur identité est précisément ce qui, par delà ces changements, ne change pas. Notre question devient alors : ceci qui ne change pas peut-il être changé ?
  • L’identité est comme nous l’avons dit ce qui distingue d’autrui. Elle suppose également une unité, ce qui se laissait présager lorsque nous avons indiqué qu’elle était ce qui ne changeait pas par delà les changements ; elle est alors ce qui regroupe tous ces changements en une unité identifiable.

 

 

Problématisation :

 

Le sujet nous interroge sur une possibilité. Pour pouvoir y répondre, nous devons avant tout déterminer quelles sont les conditions de cette possibilité d’un changement d’identité. Ces conditions ne pourrons être établies que si nous savons ce que signifie changer d’identité, et donc, évidemment ce qu’est l’identité. Notre premier objectif consistera donc à définir ce qui constitue l’identité de l’homme, pour répondre à notre question :

  1. A quelles conditions peut-on changer d’identité ?

Le second problème est évident, et consiste à se demander dans quelle mesure les conditions que nous aurons déterminées peuvent être remplies.

  1. Peut-on remplir ces conditions ?

« identique.

Son argument, toutefois, ce fonde sur un a priori dont il s'agit d'évaluer la pertinence : il suppose que cequi est premier, c'est la substance.

On pourrait à l'inverse penser que ce qu'il appelle substance n'est que l'unitésynthétique de toutes attributs d'un homme.

Les attributs seraient alors premiers et la substance ne serait seconde,constituée par les attributs.

Elle serait alors reconduite au rang de pure apparence. II – L'identité est-elle une apparence ? Un élément pourrait nous faire préférer la solution aristotélicienne : c'est cette intime conviction d'être égal à soi-même, d'être le même homme qu'hier.

Autrement dit, la perception de notre moi nous pousse à penser que l'hommeà bien une identité substantielle qui ne peut jamais être modifiée.

C'est le point que critique l'empiriste Hume : Référence : Hume « Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment laconscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons sonexistence et sa continuité d'existence ; et que nous sommes certains, plusque l'évidence d'une démonstration, de son identité et de sa simplicitéparfaites.

Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce quej'appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur uneautre, de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, dedouleur ou de plaisir.

Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sansune perception et je ne peux rien observer que la perception.

Quand mesperceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille,aussi longtemps, je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment queje n'existe pas.

Si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort etque je ne puisse ni penser, ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après ladissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pasce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant.

» C'est conviction d'égalité à soi-même est dénoncée par Hume comme unepure illusion : elle n'est en effet fondée que sur la perception.

Or celle-ci« s'écarte pour un temps », par exemple pendant les phases de sommeil : nous n'avons donc pas une consciencecontinue du moi.

Il est alors impossible de montrer qu'il s'agit du même moi qu'avant que nous nous endormions.

End'autres termes, le moi est une fiction. Hume disqualifie la notion de moi, et par la même, celle d'identité, reconduites au rang d'illusion.

Dans cetteperspective, l'homme non seulement peut changer d'identité, mais ne cesse pas de le faire ; il n'est jamais le mêmehomme. Supposons maintenant avec Hume qu'un homme puisse à sa guise changer d'identité.

Nous demandons alors : « quichange d'identité ? » Changer implique (pour retrouver Aristote) une substance qui change : nous retrouverionsencore sous l'identité changeante quelque chose d'immuable, c'est-à-dire une identité, ce qui est absurde ! III – L'identité se constitue par l'activité Référence : Hegel « L'homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu'il estpoussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui estdonné immédiatement, dans ce qui s'offre à lui extérieurement.

Il y parvienten changeant les choses extérieures, qu'il marque du sceau de son intérioritéet dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations.

Un hommeagit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur soncaractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu'ily retrouve une forme extérieure de sa propre réalité.

Ce besoin de modifier leschoses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l'enfant :le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui seforment dans l'eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle desa propre activité.

Ce besoin revêt des formes multiples, jusqu'à ce qu'il arriveà cette manière de se manifester soi-même dans les choses extérieures, quel'on trouve dans l'oeuvre artistique.

Mais les choses artistiques ne sont pasles seules que l'homme traite ainsi ; il en use pareillement avec lui-même,avec son propre corps, qu'il change volontairement, au lieu de le laisser dansl'état où il se trouve.

Là est le motif de toutes les parures, de toutes lesélégances, fussent-elles barbares, contraires au goût, enlaidissantes, voiredangereuses.

». »

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