Devoir de Philosophie

Que pouvons-nous faire de notre passé ?

Publié le 04/02/2004

Extrait du document

- Le « nous « peut désigner aussi bien l'individu que la collectivité : le sujet concerne dès lors les deux formes du passé. - Il y a dans l'expression « faire quelque chose du passé « une sorte de paradoxe : que faire avec ce qui n'est pas présent ? Cela suppose que, du passé, il se conserve quelque chose. - Il s'agit alors de repérer les possibles utilisations de ce « quelque chose «, mais aussi de préciser ce qui les justifie.

« [III.

Le sens du passé vient du projet] La conception moderne de la temporalité enseigne que le présent est déterminé en priorité par le futur et non par lepassé.

En effet ce qui donne au présent sa signification et son éventuelle portée, c'est l'existence d'un projet, quien détermine l'orientation, en éliminant certaines de ses potentialités.

Le projet lui-même, qui signale bien lacapacité, pour l'homme, de se projeter dans ce qui n'est pas encore et d'en dessiner comme à l'avance les lignesprincipales, trouve dans le passé de quoi se préciser.Ainsi le passé est-il « fait » moins par le présent que par le futur.

Plus précisément : c'est la considération, au oudans le présent, de ce que pourrait être le futur pour satisfaire le projet qui emprunte au passé un certain nombred'éléments en précisant les conditions de réalisation.

Par exemple, la présence d'un élève en classe terminale sejustifie par son projet : il prépare l'examen du baccalauréat.

Mais on sait que la réussite du projet est conditionnéepar le passé antérieur à sa présence en terminale.

D'abord parce que c'est sa scolarité jusqu'en première qui leprépare et l'autorise à passer en terminale, mais aussi parce que ce sont les acquis des dernières années – en deçàmême de la terminale – qui devront être mobilisés lors de l'examen.

Ce cas particulier peut être généralisé,grossièrement, à une situation collective : pour envisager son avenir, une société doit tenir compte de ce qu'elle ajusqu'alors pu et su réaliser : analyse qui révèle aussi bien le négatif que le positif, et permet de mieux préparerl'avenir.Dans ce processus, grâce auquel l'histoire s'élabore, le passé change de nature et de sens : il devient, nonseulement ce qui a été, mais, au moins partiellement, l'étape préparant ce qui sera, et du même coup, c'est saproductivité qui s'affirme, au lieu de sa disparition. La signification du passé est étroitement dépendante de monprojet présent.

Cela ne signifie nullement que je puis faire varierau gré de mes caprices le sens de mes actes antérieurs; mais,bien au contraire, que le projet fondamental que je suis décideabsolument de la signification que peut avoir pour moi et pour lesautres le passé que j'ai à être.

Moi seul en effet peux décider àchaque moment de la portée du passé: non pas en discutant, endélibérant et en appréciant en chaque cas l'importance de tel outel événement antérieur, mais en me « pro-jetant » vers mesbuts, je sauve le passé avec moi et je décide par l'action de sasignification.

Cette crise mystique de ma quinzième année, quidécidera si elle « a été » pur accident de puberté ou au contrairepremier signe d'une conversion future? Moi, selon que je déciderai- à vingt ans, à trente ans - de me convertir.

Le projet deconversion confère d'un seul coup à une crise d'adolescence lavaleur d'une prémonition que je n'avais pas prise au sérieux.

Quidécidera si le séjour en prison que j'ai fait, après un vol, a étéfructueux ou déplorable? Moi, selon que je renonce à voler ou queje m'endurcis.

Qui peut décider de la valeur d'enseignement d'unvoyage, de la sincérité d'un serment d'amour, de la pureté d'uneintention passée, etc.

? C'est moi, toujours moi, selon les fins parlesquelles je les éclaire. Conseils pratiques. • N'oubliez pas que Sartre dans toute son oeuvre, donne à voir l'univers de la liberté humaine.

Chez lui, j'existeet je suis libre se présentent comme deux propositions rigoureusement équivalentes.

Il y a, en un sens, identitéde l'existence et de la liberté.

Ce qui signifie que même le passé ne saurait se constituer comme un donnéopaque me gouvernant et régissant ma vie.

La liberté est ce pouvoir de rompre la chaîne infinie des causes etdes effets...

A moi de décider et de choisir... • Définir clairement les termes ou expressions importantes : ~ Passé : Il désigne, selon une définition générale, une dimension du temps écoulé, en tant qu'il n'est plus là etexprime une irréversibilité absolue.Chez Sartre, le passé se définit comme un « pour-soi noyé par l'en-soi », à savoir une manière d'être del'existant humain figée dans ce qui est, de manière stable.~ Projet : aspect de la conscience humaine, toujours en avant d'elle-même, vers l'avenir.~ Se projeter vers : se transcender, au-delà de soi-même, dans le monde, dans la temporalité, vers le futur.~ Projet fondamental : projet originel commandant nos déterminations particulières.

Choix par lequel chaquepersonne se fait personne.

Un choix unique de notre vie unifierait, en effet, nos choix particuliers et informeraittoutes nos actions et tous nos goûts.~ Projet présent : libre production de la fin, censée exister dans le moment où je parle.~ Signe : élément représentant ou symbolisant un élément futur.

Donné gros d'autre chose que lui-même.~ Fin : but vers lequel je tends.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles