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Les préjugés de la philosophie condamnent-ils la philosophie ?

Publié le 07/03/2004

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JUGEMENT (lat. judicium, jugement , faculté de juger)

Phi. Faculté de penser, le jugement est d'abord une puissance de distinguer le vrai d'avec le faux, qui peut s'exercer bien ou mal selon qu'on en fait un usage méthodique ou spontané. Comme le rappelle Descartes, s'il est naturellement « égal en tous les hommes » en tant que faculté, la plupart l'utilisent de façon erronée, les deux principales causes de l'erreur étant la prévention (le préjugé) et la précipitation du jugement . On distingue ici le jugement comme faculté ou puissance (syn. de bon sens et de raison) du jugement comme acte effectif, c.-à-d. comme effet de l'exercice de cette faculté. Log. Acte d'affirmer qu'un attribut appartient ou n'appartient pas à un sujet. Les jugements s'expriment dans des propositions. Crit. Kant, définissant les jugements comme des actes de l'entendement, identifie parfois entendement et faculté de juger, c.-à-d. d'établir des relations en pensant le particulier dans le général. Or, quand le général (règle, principe, loi) est donné, l'opération qui consiste à en tirer un cas particulier s'appelle jugement déterminant. Au contraire, le jugement réfléchissant est l'acte qui consiste à découvrir la règle générale, la loi ou le principe universel auxquels se rapporte un cas particulier donné. Mor. jugement moral à distinguer du jugement logique.

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

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« 1 - 1 Les préjugés des philosophes ne - condamnent pas la philosophie t~r•l~I Le préjugé n'est pas quelque chose de négatif: c'est bien plutôt la condition de toute forme de pensée.

La philosophie doit donc les intégrer et tenter, par le dialogue, de les dépasser.

La prise en compte préjugés .

Hans Georg même façon qu'un his- des préjugés Gadam er, dans LArt de tori en met en relief l es est l'affaire comprendre, montre que préjugés idéologiques de la modernité la deuxième option ne d'un texte.

L alternative à laq ue lle condamne pas la philo- l a phi losophie du sophi e.

Le dialogue xxe s iècle est confro n- nous rapproche tée est la suivante: faire Le philosophe de la vérité doit se faire La philosophie est-elle herméneute -Au vni, l'histDlic:ilé de noire vouée à un étalage existence implique que les La phi losophie, pour stérile de préjugés? Bien préjugés constituent, au Gadamer , s' appa- au contrai r e.

Établir un sens étymologique du terme, les lignes d'orien- rent e à l'int erp rétation dialogue avec un autre tation préalables et provi- des textes sacrés (her-philosophe -confronter soires rw*1t poasible bM méneutique).

Toute pen- ses préjugés à ceux d'au- notre expérience.

• Hans Georg Gadamer, sée organ isée cac he un trui -est compara ble à L'Art de comprendre certain nombre de pré- l 'app rent issage d'une jugés.

Philosopher n ouvelle langue: on en de la philosophie un consiste donc à dia - retire une plus grande domain e quasi-scienti- loguer avec d' autres conscience du mond e.

figu e, ou, à l'inverse, systèmes afin de mettr e admettre qu e la philo - à jour les préjugés de sophie est affaire de l'un et de l'autre, de la - Toute philosophie , passé e ou contemporaine, est l 'expr ess ion des préjugés de son époque.

Mais le dialogue inter-philosophique permet d'élargir son horizon et de s'approche r de la vérité .

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