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Prévision et prévoyance ?

Publié le 12/03/2004

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Acception actuelle. - Le « Dictionnaire de l'Académie » note en second lieu : « Action de prévoir et de prendre des précautions pour l'avenir». Mais, ici encore, le relief dans lequel est mis l'aspect cognitif de la prévoyance - la prévision - ne correspond plus à l'usage contemporain et nous préférons dire avec le « Nouveau Littré » : « Attitude de celui qui prend les dispositions, les précautions nécessaires pour faire face à telle ou telle situation qu'il prévoit ». C. Caractères distinctifs. - Nous l'avons suffisamment souligné : tandis que la prévision est un acte essentiellement cognitif, la prévoyance concerne l'activité pratique ; « pré voyant » qualifie une conduite. Par là même cette notion implique toujours une appréciation morale. Ajoutons - et c'est sans doute le plus important - que cette appréciation est toujours positive ou valorisatrice : la prévoyance est une vertu. On ne la confond pas avec le simple esprit d'économie et encore moins avec l'avarice qui, considérés en eux-mêmes, ne sont pas inspirés par la perspective d'utilisation future. Cependant s'il faut voir en elle une vertu, il en est d'autres avec lesquelles elle doit composer et parfois se subordonner.

« Il en est tout autrement des prévisions météorologiques : aussi les services officiels intitulent-ils leurs communiqués« évolution probable du temps ».

Dans les chaînes causales où interviennent un trop grand nombre de facteurs, lesprévisions restent empiriques.

Elles se rapprochent de la méthode scientifique lorsqu'elles résultent de l'élaborationde statistiques comme en sociologie : c'est ainsi que sont prévus la population de la France en l'an 2000, ou lesbesoins de son industrie.

Mais, dans la vie courante, les prévisions sont faites « au jugé », d'après une habitude quine comporte aucune conscience des considérations qui interviennent ou à la suite d'un calcul implicite et incontrôlé.Aussi au terme de prévision s'attache une certaine idée d'incertitude : les choses, on le sait trop, n'arrivent pascomme on les avait prévues.

Souvent, quand il s'agit de nous, par suite de l'action de facteurs affectifs.

Mais lesprévisions objectives elles-mêmes s'avèrent couramment différentes de la réalité : nous avons évoqué les prévisionsmétéorologiques ; citons encore les prévisions budgétaires. III.

PRÉVOYANCE A.

Acception ancienne. — La distinction que nous faisons aujourd'hui entre « prévision » et « prévoyance » était moins nette autrefois.

Le « Dictionnaire de l'Académie » de 1935 reproduit encore comme sens principal celui deséditions antérieures : « Faculté de prévoir », « prévision » désignant l'action de cette faculté.

Mais, de même quedans « providence » (action de voir en avant), le point de vue cognitif s'est estompé au profitdu point de vue actif. B.

Acception actuelle. — Le « Dictionnaire de l'Académie » note en second lieu : « Action de prévoir et de prendre des précautions pour l'avenir».

Mais, ici encore, le relief dans lequel est mis l'aspect cognitif de la prévoyance — laprévision — ne correspond plus à l'usage contemporain et nous préférons dire avec le « Nouveau Littré » : «Attitude de celui qui prend les dispositions, les précautions nécessaires pour faire face à telle ou telle situation qu'ilprévoit ». C.

Caractères distinctifs. — Nous l'avons suffisamment souligné : tandis que la prévision est un acte essentiellement cognitif, la prévoyance concerne l'activité pratique ; « pré voyant » qualifie une conduite.Par là même cette notion implique toujours une appréciation morale.Ajoutons — et c'est sans doute le plus important — que cette appréciation est toujours positive ou valorisatrice : laprévoyance est une vertu.

On ne la confond pas avec le simple esprit d'économie et encore moins avec l'avaricequi, considérés en eux-mêmes, ne sont pas inspirés par la perspective d'utilisation future.Cependant s'il faut voir en elle une vertu, il en est d'autres avec lesquelles elle doit composer et parfois sesubordonner.

C'est pourquoi Isabelle Rivière a pu intituler un de ses livres « Le devoir d'imprévoyance ».

La charitépeut être l'origine de ce devoir. Conclusion. — Partis de l'étymologie qui nous suggérait de considérer « prévision » et « prévoyance » comme synonymes, nous avons, par réaction, insisté sur ce qui les différencie.

Mais il convient, en terminant, de revenir àleur parenté.

Même au point de vue moral, la prévision, toute cognitive qu'elle soit, n'est pas neutre quand il s'agitde notre avenir.

C'est par manque de vertu que nous ne faisons pas les prévisions qui nous amèneraient à êtreprévoyants.. »

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