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LE PROBLÈME DE L'ÂME ET DU CORPS EST-IL UN FAUX PROBLÈME ?

Publié le 29/03/2004

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L'hypothèse du cerveau-instrument, impossible à prouver, conduirait à des conséquences étranges que Broad développe avec humour : « Supposons qu'un homme soit blessé à la tête ; avant la blessure il était d'un naturel gai et bienveillant, après il est sombre et sujet à des crises de folie homicide. Dira-t-on que la blessure n'a rien changé à son esprit toujours aimable et gai mais que le changement dans son cerveau l'oblige à manifester son enjouement en prenant un air renfrogné et sa bienveillance en attaquant les gens avec des couteaux à découper ? ' » En fait, le malade n'a sans doute pas l'impression d'avoir une âme douce et bienveillante qui s'exprimerait curieusement par la fureur homicide, mais il est furieux, tout simplement. Les rapports de l'âme et du corps n'étaient peut-être si difficiles à penser dans la philosophie classique que parce que, très arbitrairement, on avait établi préalablement entre l'âme et le corps une distinction absolue. En fait, les conceptions que la philosophie contemporaine tend à se faire du corps renouvellent complètement la question. On trouve sur ce point des remarques convergentes dans des ouvrages aussi différents que La notion de fait psychique (Blanche) ; La conscience et le corps (Ruyer) ; Être et avoir (G. Marcel) ; La phénoménologie de la perception (Merleau-Ponty) ; Variété V (Valéry). Je ne comprends pas les rapports de l'âme et du corps tant que je considère le corps comme un simple objet dans l'espace que je puis voir, toucher, explorer par les méthodes scientifiques. Mais ce corps purement spatial, ce corps-objet, ce n'est pas mon corps, c'est le corps d'autrui, tel que je le vois, ou c'est ce cadavre que les étudiants en médecine étudient dans la salle de dissection '. Mon propre corps n'est pas connu comme un objet mais j'éprouve de l'intérieur sa présence vivante.

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