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Le progrès permet il d'en finir avec le mal ?

Publié le 04/11/2005

Extrait du document

l  Finalement, le progrès scientifique semble donc d'en finir avec les maux naturels et avec le mal qui résulte de l'opposition entre les hommes.     Mais, incontrôlé, il ne permet pas d'en finir avec le mal humain et peut même l'augmenter   l  L'exemple des guerres meurtrières. Les deux guerres mondiales exemplifient de manière flagrante les dégâts que peut faire le progrès technique. l  La première, en particulier, a traumatisé par l'utilisation des progrès de la chimie (le gaz moutarde) ou l'utilisation d'armes nouvelles rendue possible par le progrès technique. l  La seconde guerre mondiale, outre l'utilisation de progrès dans l'armement conventionnel, a été marquée par la bombe atomique. l  Le progrès peut même entraîner de nouveaux maux naturels. On pourra par exemple penser au réchauffement climatique. l  Finalement, le progrès scientifique n'assure ni de se débarrasser du mal dont l'homme est capable, ni d'en finir avec les maux naturels. l  N'y a-t-il pas une autre forme de progrès qui doit accompagner le progrès scientifique pour diminuer le mal ?     Le progrès doit aussi être moral   l  Kant, Critique de la faculté de juger, §83 : « Mais toute culture n'est pas suffisante pour que se trouve réalisée cette fin dernière de la nature.

 

Analyse du sujet :

l  Il s’agit, dans ce sujet, de mettre en relation deux termes : le progrès et le le mal.

l  Si la question se pose, c’est que le progrès scientifique a pu être associé au bien, au bonheur, etc. (on peut penser au siècle des Lumières, période à laquelle on pensait que la science résoudrait tous les problèmes).

l  Mais aussi parce que cette association entre progrès scientifique et bien ne va pas de soi. Elle est aujourd’hui, et depuis les deux guerres mondiales, de plus en plus remise en cause.

l  Peut-être le progrès scientifique ne peut-il alors permettre d’en finir avec le mal que sous certaines conditions, c’est-à-dire pas seul.

l  De fait, le sujet ne précise pas qu’il est ici question de progrès scientifique (ou technique), mais de progrès en général. Le type de progrès n’est donc pas spécifié.

l  Il nous faudra donc nous demander s’il ne peut pas y avoir une autre forme de progrès que le progrès scientifique qui, éventuellement associée à celui-ci, permettrait d’en finir avec le mal.

l  On pense alors au progrès moral, celui qui est promu par les philosophes.

Problématisation :

Si nous poursuivons le progrès scientifique, c’est que nous espérons qu’il nous permettra de vivre mieux, et, de fait, notre vie est plus confortable que celle de nos ancêtres : nous vivons plus vieux, moins malades et dans de meilleures conditions. Le progrès semble donc viser à éliminer toute source de mal. Cependant, nous constatons que le progrès donne plus d’armes (au sens propre comme au sens figuré) pour faire du mal à nos semblables. Manque-t-il alors sa vocation ? Le progrès scientifique est-il incapable de supprimer le mal ? Y a-t-il une autre forme de progrès qui pourrait remplir ce rôle, ou faut-il ajouter un autre progrès au progrès scientifique ?

 

« ou l'utilisation d'armes nouvelles rendue possible par le progrès technique. l La seconde guerre mondiale, outre l'utilisation de progrès dans l'armement conventionnel, a étémarquée par la bombe atomique. l Le progrès peut même entraîner de nouveaux maux naturels.

On pourra par exemple penser auréchauffement climatique. l Finalement, le progrès scientifique n'assure ni de se débarrasser du mal dont l'homme est capable, nid'en finir avec les maux naturels. l N'y a-t-il pas une autre forme de progrès qui doit accompagner le progrès scientifique pour diminuerle mal ? Le progrès doit aussi être moral 3. l Kant, Critique de la faculté de juger , §83 : « Mais toute culture n'est pas suffisante pour que se trouve réalisée cette fin dernière de lanature.

La culture de l' habileté est sans doute la principale condition subjective de l'aptitude à réaliser des fins en général, mais elle n'est pourtant pas suffisante pour faire progresser la volonté dans la détermination et le choix de ses fins, laquelle volonté, pourtant, appartientessentiellement à l'ensemble de ce qui se définit comme une aptitude à des fins.

La conditiondernière de l'aptitude, que l'on pourrait nommer la culture de la discipline, est négative et consistedans la libération de la volonté à l'égard du despotisme des désirs, qui nous rend, en nousattachant à certaines choses de la nature, incapables de choisir nous-mêmes, puisque nousfaisons que deviennent des chaînes de pulsions que la nature nous avait données simplement enguise de fil conducteur pour que nous ne négligions pas en nous la destination correspondant àl'animalité ou que nous n'y portions pas atteinte, puisque nous sommes cependant libres pourendosser ou pour rejeter ces pulsions, pour les développer ou pour les restreindre, selon cequ'exigent les fins de la raison.

» l Deux formes de progrès existent : 1.

le progrès scientifique, que Kant appelle ici « culture de l'habileté ».

Il s'agit d'être capable de se donner à soi-même des fins en dehors de la réalité et d'avoir les moyens deréaliser ces fins; Il s'agit donc d'une simple compétence technique. 2.

Mais cette compétence technique ne permet pas d'assurer que nous choisirons les bonnes fins; Pour cela, il faut une autre compétence, que Kant appelle « culture de ladiscipline », et qui consiste dans la capacité à choisir des fins moralement bonnes. l Cette dernière capacité, celle qui consiste à maîtriser nos passions, à rechercher où est le bien et àêtre fermement résolu à ne se donner comme fins que de bonnes fins, c'est la philosophie qui nousl'apprend. l Pour éviter le mal, le progrès doit donc d'abord être moral. Conclusion : Notre réflexion nous a permis d'établir que le progrès scientifique seul ne permettait pas d'en finir avec le mal, maisqu'il devait pour cela s'accompagner d'un progrès moral.

L'idée d'en finir avec le mal ne peut cependant être qu'unidéal à viser, et non une fin effectivement atteignable : nous pouvons progresser vers plus de bien et moins de mal,mais il paraît difficile de supprimer tout mal, à cause de la liberté de l'homme, qui reste toujours libre de faire le mal.. »

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