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Le progrès scientifique et technique est-il toujours positif ?

Publié le 26/06/2004

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scientifique

Laquelle pousse les hommes au péché d'orgueil, comme on va le voir avec l'histoire de la tour de Babel. L'orgueil, théologiquement, a un sens fort : il consiste dans le désir d'égaler Dieu.

■ La technique, en effet, est fille de la volonté de puissance ; et il n'est pas de puissance exercée sans violence. Violence double : contre le milieu naturel, l'homme se comporte en prédateur (il rase les forêts, extermine les animaux sauvages, etc.), contre le milieu humain, l'homme se comporte en bandit (sans la technique, pas de guerre mondiale ni de camp de concentration).

■ La technique, ainsi que l'avait décelé  Rousseau, est créatrice d'inégalités. Elle discrimine de fait ceux qui possèdent les machines et ceux qui ne les possèdent pas, ceux qui savent s'en servir et ceux qui ne savent pas s'en servir. Si les inégalités tendent aujourd'hui à croître dans le monde, cela est en grande partie dû aux nouvelles techniques (l'informatique induit des transferts énormes de richesses et met au chômage des millions d'hommes).

■ La technique menace les libertés en enfermant la vie humaine dans des réseaux de plus en plus serrés. Désormais les actes laissent une trace : dans aucune dictature du passé, le contrôle et la surveillance des citoyens n'ont été poussés aussi loin (on sait ce que tel dépense, regarde à la télévision, où il va, etc.

Il est évident que le progrès des sciences et des techniques permettent à l'homme de mieux vivre. Le progrès est libérateur. Mais, le progrès scientifique et technique peut être aliénant et destructeur s'il n'est pas maîtrisé.

  • I) Le progrès scientifique et technique libère l'homme.

a) Le progrès est toujours postif. b) Le progrès est libérateur. c) Le progrès est le signe même de notre humanité.

  • II) Le progrès asservit l'homme.

a) L'ambivalence du progrès. b) Progrès et asservissement. c) Progrès et aliénation.

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scientifique

« Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action,de maîtrise s'introduit au coeur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent,mais principalement aussi pour la conservation de la santé [...] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative),c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine,elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme onagit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement,artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait lamétaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Ce qui relèvedu corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux àdes machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La« philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, jecrois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher. » La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. [Le progrès scientifique a des aspects négatifs et dangereux, parce qu'il n'est plus maîtrisé et qu'il n'est plus au service de l'homme.] Dans la Genèse, Dieu préfère les offrandes d'Abel le pasteur à celles de Caïn le cultivateur : on peut lire danscet épisode une condamnation de la technique.

Laquelle pousse les hommes au péché d'orgueil, comme on vale voir avec l'histoire de la tour de Babel.

L'orgueil, théologiquement, a un sens fort : il consiste dans le désird'égaler Dieu.

La technique, en effet, est fille de la volonté de puissance ; et il n'est pas de puissance exercée sans. »

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