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La propriété est-elle un fait de nature ou un fait de culture ?

Publié le 08/02/2004

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Avant de poser la question de l’origine de la propriété il faut tenter, de prime abord, de savoir ce que recouvre cette notion. La propriété exprime une relation entre un être humain et une chose, nous parlons par exemple de la propriété immobilière. Elle se différencie de la simple possession dans la mesure où, à la différence de cette dernière, la propriété est un droit qui doit être respecté par autrui sans quoi il commet un acte injuste et répréhensible par la loi. La question dans un second temps touche à la nature profonde de la propriété, est-elle innée ou au contraire naît-elle avec l’état civil ? Nous avons lié la propriété à la règle de justice fondant son respect par autrui. Nous pouvons approfondir cette relation entre la propriété et la justice en inscrivant la première dans un contexte social. La propriété n’est en effet garantie que dans l’état civil. Si elle porte sur des objets (maison, voiture, terrain…) ne porte-t-elle que sur des objets ? Y a-t-il une propriété de soi ? La conception élargie de la propriété la rapproche de la notion de propre. Si l’individu peut être propriétaire de lui-même, considérer la propriété comme étant un fait de culture peut-il être remis en cause ? En effet ce qui nous est propre, ce qui constitue notre identité, nous appartient et cela de manière essentielle. Notre personnalité ne pourrait donc pas dépendre de l’état civil, elle nous reviendrait et cela naturellement. Pour démêler l’ambiguïté de la notion de propriété il nous faudra procéder en trois étapes. La première se pose la question suivante : La propriété est-elle positive ? La deuxième établit une acception élargie de la propriété en soulignant son caractère naturel. Enfin la troisième aborde la question de la naturalité à partir d’un autre point de vue.

1) La propriété privée comme donnée de la nature humaine.

2) La propriété est conventionnelle.

3) Propriété et héritage culturel.

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« de cet attachement aux objets matériels ? « Hors de la société, chacun a tellement droit sur toutes choses qu'il ne s'en peut prévaloir et n'a la possessiond'aucune; mais dans la république, chacun jouit paisiblement de son droit particulier.

» Hobbes, Du citoyen, 1642. « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé.

» Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 26 août 1789. « Qu'est-ce que la propriété ? [...] C'est le vol.

» Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ?, 1840. La propriété, c'estle vol.

(Qu'est-ceque la propriété ?) Proudhon critique la propriété privée qu'il considère commeun vol et dont il préconise l'abolition mais non pour latransférer à l'État car cela ne changerait rien à sa nature devol.

Il faut déposséder la classe capitaliste au nom d'unsystème mutualiste et autogéré. « Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, ensubstituant dans sa conduite la justice à l'instinct, et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquaitauparavant.

» Rousseau, Du contrat social, 1762. « La culture n'est ni simplement juxtaposée, ni simplement superposée à la vie.

En un sens, elle se substitue à lavie, en un autre elle l'utilise et la transforme, pour réaliser une synthèse d'un ordre nouveau.

» Lévi-Strauss, LesStructures élémentaires de la parenté, 1949. « Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour qued'appeler table une table.

» Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945. « La prohibition de l'inceste présente, sans la moindre équivoque, et indissolublement réunis, les deux caractèresoù nous avons reconnu les attributs contradictoires de deux ordres exclusifs [culture et naturel : elle constitue unerègle, mais une règle qui, seule entre toutes les règles sociales, possède en même temps un caractère d'universalité.» Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949.Si l'on admet, avec Lévi-Strauss, que la règle constitue le critère indiscutable de la culture et que, symétriquement,l'universalité est le signe de la nature, la prohibition de l'inceste, en tant qu'il s'agit d'une règle universellementobservée, constitue une sorte de « scandale ». « Tout mariage est une rencontre dramatique entre la nature et la culture, entre l'alliance et la parenté.

»Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949. « A partir du moment où je m'interdis l'usage d'une femme, qui devient ainsi disponible pour un autre homme, il ya, quelque part, un homme qui renonce à une femme quidevient, de ce fait, disponible pour moi.

[...] La prohibitionn'est instaurée que pour garantir et fonder, directement ouindirectement, immédiatement ou médiatement, un échange.

» Lévi-Strauss, Les Structures élémentairesde la parenté, 1949. « Il est impossible de superposer chez l'homme une première couche de comportements que l'on appellerait"naturels" et un monde culturel ou spirituel fabriqué.

Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme.

» Merleau-. »

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