Devoir de Philosophie

Que puis-je savoir ?

Publié le 23/07/2004

Extrait du document

En s'en tenant aux probabilités de la connaissance sensible, il est toujours associé à un empirisme.Les conditions de l'objectivitéAvec Galilée, Descartes et surtout Newton, c'est-à-dire avec la fondation et le développement, depuis le XVIIe siècle, de la physique mathématique moderne, la question de la connaissance va se poser en des termes nouveaux. Le scepticisme est incapable de rendre compte des théories de la physique expérimentale ; il n'est plus possible, comme le pensait Montaigne, de faire de l'infini mathématique une contradiction de la raison humaine. Un rationalisme d'inspiration platonicienne semble triompher, si, comme le disait Galilée, la nature parle un langage mathématique. Pourtant, cette science moderne n'est pas la science des êtres immuables, elle est science des phénomènes, science du changement, appuyée sur l'expérience. Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic. Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea la Terre (héliocentrisme). Kant compare le décentrement opéré par Copernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet. Décentrons l'objet, replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie. Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites.

« Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle deCopernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la sciencemoderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic ausien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de laconnaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet,replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à lapériphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissanceconsiste au juste et quelles en sont les limites. C'est la philosophie critique de Kant qui va chercher à en rendre compte enopérant ce qu'il appellera lui-même une révolution copernicienne, comparableà celle que fit Copernic en astronomie quand il donna comme centre dumouvement circulaire des planètes le Soleil (héliocentrisme) et non plus laTerre (géocentrisme).

Il n'y a d'objet perçu ou connu que rapporté au sujetqui perçoit et qui connaît, et les formes de l'objectivité sont celles du sujetlui-même, formes de la sensibilité (espace et temps) et formes del'entendement (« catégorie », par exemple relation de causalité).

Ces formessont dites a priori parce qu'elles sont les conditions qui rendent l'expériencepossible et qu'elles ne peuvent pas en être tirées.Mais, d'autre part, ce qui est ainsi saisi objectivement n'est que lephénomène et non les choses en elles-mêmes.

Sans qu'il y ait scepticisme, puisque la connaissance objective est fondée, la correspondance de la pensée et de l'Être est rompue ; et si lapensée des choses en soi subsiste, elle est en quelque sorte vide et ne peut prétendre à une connaissance horsd'une expérience possible, mais seulement à une certitude subjective.

Le positivisme d'Auguste Comte est fondé lui aussi sur la corrélation d'une « synthèse objective » et d'une «synthèse subjective ».

Mais il réduit la métaphysique à une phase de l'évolution de l'esprit humain : les principes, les« entités » abstraites qu'elle a construites ne sont que des fictions ; seuls peuvent être reconnus réels lesphénomènes tels qu'ils peuvent être établis par les diverses sciences dans leur progrès vers la pleine positivité. La relativité des conceptions du monde « Notre siècle est celui de l'histoire », écrivait Auguste Comte au début du XIXe siècle.

La succession nécessairedes trois grandes conceptions du monde : théologie, métaphysique et positivisme, est la loi fondamentale de laphilosophie positive.

Il ne s'agit pourtant pas d'un relativisme historique généralisé (« historicisme »), puisque lepositivisme est l'état final, définitif, de l'évolution de l'esprit humain.

De même, quand Hegel, contemporain deComte, établit l'identité de la philosophie et de son histoire, il n'y a pas davantage historicisme car c'est la véritétotale du système qui donne son sens dernier à chaque moment du développement dialectique de la pensée.

Maisc'est cette référence à l'universel, maintenue par Comte et Hegel, qui est maintenant abandonnée par ceux qui secomplaisent dans la multiplicité indéfinie des conceptions du monde.L'influence actuelle du relativisme culturel est liée au développement des sciences sociales, en particulier del'ethnologie (étude des sociétés non européennes).

Par pétition de principe, l'ethnologue nie l'unité de l'humanité etne porte d'intérêt qu'aux différences entre les sociétés, puisqu'elles sont l'objet même de sa recherche.

D'autre part,constatant les méfaits de la colonisation et de l'industrialisation venues d'Europe ou d'Amérique du Nord, il est tentéde mettre en accusation un « ethnocentrisme » européen englobant la philosophie.

Mais il oublie en même tempsque, si la philosophie est d'origine grecque, elle est caractérisée par une visée de l'universel sans laquelle il n'y auraitpas de rationalité critique (ni d'ailleurs d'ethnologie !).

Quelle que soit son origine ou sa langue, la philosophie n'estpas au service d'« une » culture (une particularité « culturelle »), mais elle contribue à « la » culture (un homme «cultivé » est capable de s'élever au-dessus de la particularité de sa situation, de la comprendre).La peur d'un ethnocentrisme devient la peur de la raison.

Ce relativisme culturel, qui s'accorde d'ailleurs fort bienavec la rationalité purement instrumentale des technosciences, est la manifestation du nihilisme européen annoncépar Nietzsche,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles