La puissance de l'homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée par celle des causes extérieures (Spinoza)
Publié le 18/06/2012
Extrait du document
questions:
1. Quelle est l'idée centrale du texte et sur quels arguments principaux
s'appuie-t-elle?
2. Qu'est-ce que supporter «d'une âme égale les événements contraires«?
3. Expliquez la phrase : «nous sommes une partie de la Nature entière«.
4. L'homme ne domine-t-il la nature qu'en lui obéissant?
«
Qu'est-ce que supporter «d'une âme égale les événe
ments contraires?»
• C'est supporter sans en être ému, sans s'en plaindre,
sans en éprouver du déplaisir, du dépit, de la souf
france, etc., (ou en les surmontant) ce qui nous arrive de
fâcheux, de désagréable, les malheurs, les adversités.
:1 Remarque j Cette position, ~ui deman~e d~ ~up-
~·:·.:·: ..............
: .............
: porter sans en etre affecte les evene-
ments qui nous sont contraires et ne dépendent pas de
nous, est celle des Stoïciens, qui voyaient en outre dans
l'ordre de l'univers un ordre providentiel, dont il faut se
réjouir.
Ainsi Marc Aurèle écrit-il : «Considère l'achève
ment et l'accomplissement des desseins de la nature
universelle comme ta propre santé.
Et ainsi accueille tout
événement, même s'il te semble cruel» (Pensées, V, 8).
Question 3, ______________ _
Expliquez la phrase : «nous sommes une partie de la
Nature entière».
• L'homme a un corps.
En tant qu'être corporel il appar
tient donc à la nature comme n'importe quel autre être
corporel - ce caillou, cette chaise, cette planète, cet ani
mal.
Il appartient à la nature en ce sens qu'il obéit à son
«ordre», à ses lois au déterminisme universel, auquel il
ne peut pas plus échapper que ne le peut ce caillou, cette
planète, cet animal.
A Remarque l~i se.
trouve pos~ le problème de la
:;: ..
:.• ...
,.: ..
: ....................
, liberte.
La quest1on est en effet de
savoir si en tant qu'il n'est pas simplement un corps, mais
aussi un esprit, une conscience, l'homme est un être libre
qui peut s'arracher au déterminisme universel.
Pour Spi
noza, la réponse est négative : l'homme fait intégralement
partie de la nature et est donc intégralement soumis à ses
lois.
La liberté n'est qu'une illusion due à la méconnais
sance des causes qui nous font agir.
Ainsi Spinoza écrit-il
dans l'Éthique {Il, prop.
XXXV, scolie) : «Les hommes se
trompent en ce qu'ils pensent être libres; et cette opinion
consiste uniquement pour eux à être conscients de leurs
actions, et ignorant des causes par lesquelles ils sont
déterminés.
L'idée de leur liberté c'est donc qu'ils ne
connaissent aucune cause à leurs actions.
Car ils disent
que les actions humaines dépendent de la volonté, mais
ce sont des mots, qui ne correspondent à aucune idée.»
Question 4 ______________ _
L'homme ne domine-t-il la nature qu'en lui obéissant?
:~\ Remarque On prendra garde que la question n'est
·::: .....
: ..
:.: ........
, .......
, ....
•.
pas de savoir si l'homme domine la
nature en lui obéissant mais s'il la domine uniquement
en lui obéissant.
Il convient donc de chercher en quoi et
comment l'homme peut- s'ille peut- dominer la nature
sans lui obéir.
Il faut distinguer dans cette perspective deux choses dis
tinctes :
• La nature entendue comme un environnement donné
de l'homme.
De ce point de vue, on peut sans doute
dire que l'homme domine cet environnement naturel en
lui désobéissant, c'est-à-dire en refusant de l'accepter tel
qu'il est, en s'opposant à lui et en le modifiant par son
travail.
Ainsi l'homme crée-t-il contre la nature un monde
artificiel qu'il maîtrise.
• La nature comme un ensemble de lois.
De ce point de
vue, on ne voit pas comment l'homme pourrait dominer la
nature en désobéissant à ses lois, qui par définition sont
universelles et inviolables.
(Ainsi la technique humaine ne
peut se soustraire aux lois de la nature.).
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire de texte – « Tout homme est sous la dépendance d'un autre, aussi longtemps que cet autre le tient en sa puissance. » - Spinoza
- Baruch SPINOZA: La puissance de l'homme
- Le droit naturel de la Nature entière et conséquemment de chaque individu s'étend jusqu'où va sa puissance, et donc tout ce que fait un homme suivant les lois de sa nature propre, il le fait en vertu d'un droit de nature souverain, et il a sur la nature autant de droit qu'il a de puissance. > Baruch Spinoza, Traité politique. Commentez cette citation.
- COURT TRAITÉ SUR DIEU, L'HOMME ET SA FÉLICITÉ, Baruch Spinoza
- Spinoza a dit "le Désir est l'essence même de l'homme".