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Qatar

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Qatar, en arabe Qaţar, pays du Proche-Orient situé dans la péninsule Arabique, formant une pointe dans le golfe Arabo-Persique. Sa capitale est Doha.

Le Qatar est limité au sud-ouest par l'Arabie saoudite et au sud-est par les Émirats arabes unis. Ancien protectorat britannique, tirant ses ressources de la pêche et des huîtres perlières, l’émirat du Qatar est devenu depuis son indépendance en 1971 un État prospère dont le développement économique s’est fondé sur l’exploitation de ses gisements de pétrole et, surtout, de gaz naturel.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

Le Qatar couvre une superficie de 11 427 km². C’est un pays relativement plat ; l'altitude la plus élevée ne dépasse pas 40 mètres, dans le centre du pays. La partie méridionale de la péninsule se résume à une vaste étendue de sable. Seul le Nord est recouvert d'une végétation importante car il reçoit l'essentiel des 127 mm de précipitations annuelles.

Le climat est quasi désertique. Il y fait très chaud l'été (de mai à octobre), la température moyenne du mois de juillet dépasse 36 °C, avec un très fort taux d'humidité. Le climat est plus doux l'hiver (20 °C en moyenne au mois de janvier).

Le pays bénéficie d'un sous-sol très riche en hydrocarbures. Ses réserves de pétrole, exploitées dès 1949 (gisement de Dukhan) puis à partir des années 1960 pour les champs offshore (MaydanMahzam), sont estimées à environ 15 milliards de barils au milieu des années 2000. S’il dispose de moins grandes ressources en pétrole que les autres États pétroliers du Golfe, il possède en revanche le plus grand réservoir de gaz naturel au monde, situé au nord-est de la péninsule — gisement de North Field ou North Dome —, qu’il partage avec l’Iran. Ses réserves de gaz naturel (estimées à 25 000 milliards de m3) sont les troisièmes du monde (après la Russie et l’Iran), et représentent 15 p. 100 des réserves mondiales.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

La population du Qatar s’élevait en 2008 à 928 635 habitants, soit une densité moyenne de 81 habitants au km2. Environ 92 p. 100 de la population est urbaine (2003), la population rurale étant essentiellement nomade. Plus d’un tiers des habitants du Qatar sont concentrés à Doha, la capitale, située sur la côte est (339 847 habitants en 2004). Les deux autres plus grandes villes du pays, Ar Rayyân (272 860 habitants) et Al Wakrah (31 441 habitants), sont situées à proximité de Doha. Enfin, le port d’Uum Saïd, au sud de la capitale, est le principal terminal pétrolier et un important centre industriel.

Depuis 1949, et la découverte de gisements pétroliers, la population du Qatar a été multipliée par cinquante. Cette croissance exceptionnelle a été essentiellement le fait de l’immigration de nombreux travailleurs étrangers. Les Qataris, pour la plupart des Bédouins arabes dont les ancêtres émigrèrent de l'intérieur de la péninsule Arabique au XVIIIe siècle, ne représentent que 20 p. 100 de la population totale. 80 p. 100 des habitants sont des travailleurs immigrés, originaires d’autres pays arabes pour 20 p. 100 d’entre eux (Palestiniens, Libanais, Syriens, Saoudiens, Égyptiens, Soudanais), d’Inde et du Pakistan (36 p. 100), d’Iran (10 p. 100), des Philippines (3 p. 100), d’Europe ou d’Amérique du Nord.

3.1.1 Langues et religion

L'arabe est la langue officielle du Qatar mais l'utilisation de l’anglais est très répandue. Selon un recensement de 2004, les Qataris sont à 77,5 p. 100 musulmans, principalement sunnite d'obédience wahhabite ; le christianisme concerne 8,5 p. 100 de la population.

3.1.2 Éducation

L'enseignement au Qatar est gratuit, et obligatoire jusqu’à 14 ans. Le taux d’alphabétisation atteignait 83,5 p. 100 en 2005 avec un taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire de 94 p. 100 (2002-2003). Le pays compte une université publique (Qatar University). Depuis le début des années 2000, dans le cadre d’un programme de développement du secteur éducatif et de la recherche, il abrite aussi un campus privé (baptisé Education City et situé près de Doha) accueillant des filiales de grandes universités américaines.

3.1.3 Institutions et vie politique

Ancien protectorat britannique, le Qatar est un émirat indépendant depuis 1971. La famille régnante, les al-Thani, est à la tête de l’émirat depuis le milieu du xixe siècle et peut se prévaloir d'une forte légitimité : quelque 40 p. 100 de la population qatarie lui est apparentée. L’émir, qui doit être un membre de la famille al-Thani, est le chef de l’État ; il désigne les membres du gouvernement, dirigé par le Premier ministre.

La vie politique de cette ancienne monarchie absolue a été marquée par la déposition, en 1995, de Cheikh Khalifa ibn Ahmad al-Thani par son fils et prince héritier Hamad. À la faveur de cette révolution de palais, l’État du Qatar est entré dans un processus de modernisation et de démocratisation marqué par une libéralisation sociale (avec notamment la levée partielle de la censure sur les médias et la création de la chaîne de télévision Al-Jazira) et l’instauration d’une monarchie constitutionnelle. Ce processus a été marqué par l’adoption d’une nouvelle Constitution (adoptée par référendum en 2003 et entrée en vigueur en 2005), ainsi que par la tenue d’élections municipales au suffrage universel (y compris féminin) pour la première fois en 1999. La nouvelle Constitution prévoit également la création d’un organe législatif (Conseil consultatif) de 45 membres, élus pour deux tiers au suffrage universel, et désignés par l’émir pour le tiers restant. Enfin, elle garantit la liberté d’expression et l’indépendance du pouvoir judiciaire — la charia (la loi islamique) est la source du droit.

4 ÉCONOMIE

À l’instar de ses voisins du golfe Arabo-Persique, le Qatar a bâti sa prospérité économique sur l’exploitation de ses ressources en pétrole et en gaz naturel, en s’appuyant largement sur une main d’œuvre et une expertise étrangères. Toutefois, alors qu’il ne dispose que de réserves de brut relativement moyennes mais des troisièmes réserves au monde de gaz naturel, il s’est orienté, dès la fin des années 1980, vers le développement de son programme gazier et une diversification de son économie (dans les domaines de la liquéfaction du gaz naturel, de la pétrochimie, de la production d’aluminium, et du tourisme). Ces orientations se sont accompagnées, à partir des années 1990, d’une ouverture aux investissements étrangers.

Au milieu des années 2000, le Qatar possède l’un des revenus par habitant les plus élevés au monde (63 000 dollars en 2006) et l’une des plus fortes croissances économiques.

4.1 Agriculture et pêche

L'agriculture occupe une place négligeable dans l’économie qatarie. Toutefois, compte tenu de conditions naturelles défavorables, les dirigeants ont promu un ambitieux programme de développement agricole (irrigation, dessalement de l’eau de mer, fermes expérimentales) visant à assurer l’autosuffisance alimentaire. Les principales cultures concernent les dattes, les céréales et les légumes ; l'élevage, lié à la persistance de populations nomades, conserve une certaine importance. Si l’objectif d’autosuffisance alimentaire n’est pas atteint au milieu des années 2000, la majeure partie des légumes, du lait et du poisson consommés par les Qataris est produite localement.

4.2 Mines et industries

Le secteur des mines et industries contribue pour près de la moitié au PIB et emploie 38 p. 100 de la population active. Les hydrocarbures, dont l’exploitation est entre les mains du gouvernement qatari, représentent 60 p. 100 du PIB, environ 85 p. 100 des revenues d’exportation et 70 p. 100 des recettes de l’État.

Producteur de pétrole de taille moyenne (291 millions de barils en 2004, ce qui le plaçait au 22e rang mondial), le Qatar a lourdement investi dans l’exploitation de ses immenses ressources en gaz naturel (en 2003, la production de gaz naturel s’élevait à 31 milliards de m3), en particulier pour la production de gaz naturel liquéfié. Les installations de liquéfaction sont principalement concentrées dans le complexe de Ras Laffan, à proximité du gisement de North Field. Les investissements concernent en outre les industries lourdes et de transformation (pétrochimie, sidérurgie, cimenterie, fabrication d'engrais).

4.3 Services

Le secteur des services représente environ 50 p. 100 du PIB et emploie 59 p. 100 de la population active. En particulier, à partir des années 1990, le tourisme bénéficie d’investissements considérables (construction d’hôtels de luxe, projet de construction d’une île artificielle baptisée « Pearl Island « dans la baie de Doha). En 2005, le Qatar accueillait 913 000 touristes.

4.4 Échanges

La balance commerciale est traditionnellement excédentaire grâce aux exportations d’hydrocarbures qui couvrent largement les importations. Membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le Qatar a pour principaux partenaires commerciaux le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud.

L'unité monétaire est le riyal du Qatar, divisible en 100 dirhams.

4.5 Transports et communications

Le Qatar est doté d'un réseau de communications développé. Un aéroport international est situé à Doha. Les deux ports principaux du pays sont celui de Doha et celui d‘Umm Saïd. En 1995, un nouveau port industriel est inauguré à Ras Laffan, à proximité du gisement de gaz naturel de Nord Field. Le pays compte 1 230 km de routes.

5 HISTOIRE
5.1 La rivalité entre les al-Khalifah et les al-Thani

La péninsule qatarie n'entre véritablement dans l'histoire qu'au milieu du XIXe siècle, lorsque s'y établit un pouvoir autonome. Elle est auparavant l'objet de la rivalité opposant Bahreïn et Abou Dabi. À partir de la fin du XVIIIe siècle, elle est ainsi gouvernée depuis Bahreïn par la tribu al-Khalifah. Le pouvoir passe ensuite aux mains d'une famille de négociants enrichis par la pêche perlière, la famille al-Thani, fortement influencée par le réformisme wahhabite. Mohammed al-Thani fonde à Doha une dynastie que reconnaissent les Britanniques, en 1868.

En 1872, cependant, la péninsule passe sous l'influence de l'Empire ottoman. En 1913, un accord est conclu entre Britanniques et Ottomans, redéfinissant les zones d'influence dans la région.

5.2 Un protectorat britannique

La domination britannique sur le Qatar est consacrée, en 1916, par un traité de protectorat : l'émir, en échange de la protection britannique contre la puissance menaçante d'Ibn Séoud, accorde à la Grande-Bretagne une exclusivité sur les concessions pétrolières. Les premières découvertes de gisements pétrolifères dans la région, à Bahreïn en 1932, soulèvent la question de la délimitation précise des frontières. Il s'agit de définir les territoires de prospection et d'exploitation des compagnies pétrolières, l'Américaine SOCAL (Standard Oil Company of California) a obtenu d'Ibn Séoud la concession du Hasa, en territoire saoudien, tandis que la concession qatarie est échue à la Britannique APOC (Anglo-Persian Oil Company). Définir la frontière revient à tracer la séparation entre les deux concessions. Se pose en outre la question de l'accès à la mer ; le port d'Al-Udaïd est revendiqué par l'Arabie Saoudite, le Qatar et Abou Dabi. L'accord sur les frontières n'intervient qu'en 1965.

5.3 L’émirat indépendant

Le Qatar proclame son indépendance lorsque les Britanniques quittent la région du golfe Arabo-Persique en 1971. Il devient membre de l'Organisation des Nations unies. Alors qu'il prévoit au départ de se joindre à la fédération des Émirats arabes unis, il opte finalement pour une indépendance séparée.

En 1972, l'émir qui dirige le pays, Hamad ibn Ali al-Thani, est détrôné par son cousin, Khalifa ibn Ahmad, sous le règne duquel le pays est modernisé (introduction de nouvelles industries telles que l'acier et les engrais). En 1991, le Qatar participe à la coalition levée contre l'Irak (voir guerre du Golfe), mais n'en demeure pas moins partisan du retour de l'Irak sur la scène internationale. Parallèlement, c’est le premier pays arabe du Golfe à conduire des négociations avec Israël en vue d'une normalisation des relations diplomatiques. Cette politique étrangère différenciée s'inscrit dans un contexte de tensions quasi permanentes avec ses voisins du Golfe, en raison de problèmes frontaliers récurrents.

En 1986, le contentieux avec Bahreïn est ravivé lorsque les forces qataries occupent l'îlot de Fecht el-Dibel, finalement détruit aux termes d'un accord de paix. La découverte de gisements pétroliers, au début des années 1990, est le prétexte de nouveaux différends territoriaux concernant les îles Hawar. En 1992, pour la même raison, l'accord de 1965 entre le Qatar et l'Arabie saoudite est également remis en cause. Un nouvel accord intervient l'année suivante mais la puissance saoudienne demeure inquiétante pour l'émir qatari.

5.4 La « révolution « de Cheikh Hamad

En juin 1995, Cheikh Khalifa est à son tour détrôné par son fils aîné, Hamad ibn Khalifa, ministre de la Défense et prince héritier. Le nouvel émir obtient le soutien de la famille royale, puis la reconnaissance de la communauté internationale. Il engage le pays sur la voie de la modernisation et de la réforme politique, sociale et économique. Le processus démocratique est marqué dès 1995 par la levée partielle de la censure sur la presse écrite et audiovisuelle. L’ouverture politique, qui s’exprime notamment par la tenue d’élections municipales au suffrage universel en 1999, aboutit à l’adoption, en 2003, d’une nouvelle Constitution.

Au niveau économique, Cheikh Hamad ouvre le pays aux capitaux internationaux et encourage des investissements massifs dans l’industrie gazière et la diversification industrielle mais aussi dans l’éducation et la recherche. En politique étrangère, les relations entre le Qatar et Bahreïn s’améliorent à la suite du règlement proposé par la Cour internationale de justice en mars 2001 sur leur conflit frontalier (îles Hawar).

Dans un contexte géopolitique marqué par les attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis, puis la guerre en Irak, le Qatar s’efforce d’entretenir de bonnes relations avec ses voisins tout en nouant des liens étroits avec les États-Unis (en particulier dans le cadre d’une coopération militaire) afin d’assurer sa sécurité. Ce rapprochement, conjugué aux réformes institutionnelles, à l’ouverture économique et au rayonnement régional du Qatar (notamment par l’intermédiaire de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira), ne sont pas sans attiser les relations avec le puissant voisin saoudien, traditionnellement conflictuelles.

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